Fil info

Les trois syndicats spécialisés FNB (viande bovine), FNO (viande ovine) et FNPF (fruits) appellent à manifester à l’appel de la FNSEA pour lutter «contre les distorsions de concurrence», à partir du 10 juin dans des communiqués de presse respectifs publiés le 4 juin. Pour la FNB, «le temps est venu de hausser le ton» pour dire «stop à la course effrénée à l’importation massive de malbouffe» qui expose l’élevage «à la concurrence déloyale, avec l’importation de centaines de milliers de tonnes de viandes bovines produites au sein de systèmes peu ou pas réglementés sur le plan sanitaire, environnemental et du bien-être animal». Quant à la FNO, elle s’inquiète de «l’avenir de l’élevage ovin français» et dénonce le «sacrifice de l’agriculture française par l’État». Elle demande à l’Europe et à la France «de proposer de nouvelles perspectives aux éleveurs adaptées aux réalités». La FNPF cite en exemple la concurrence de cerises turques possiblement traitées au diméthoate, produit interdit en France. Elle dénonce également «le dumping social subit par les arboriculteurs» du fait d’une réforme du CICE et de la suppression de l’exonération spécifique sur les saisonniers qui augmenteraient les charges de main d’œuvre.

Didier Bouville

L’entreprise allemande Bayer a annoncé, dans un communiqué, que le nom de Monsanto ne sera plus utilisé à la suite du rachat du géant de la biotechnologie agricole. Les produits issus de la marque conserveront cependant leur nom. À la suite de l’approbation du Département de la Justice des Etats-Unis, sous condition, Bayer devrait devenir l’unique actionnaire de Monsanto le 7 juin, après obtention de l’approbation des autorités de la concurrence. « Nous allons doubler nos activités agricoles et créer un moteur d’innovation de premier plan en agriculture », a déclaré Werner Baumann, le président du directoire de Bayer AG. Avec cette acquisition, les activités agricoles et pharmaceutiques devraient désormais être représentées, à parts égales, au sein du groupe, pour un chiffre d’affaires pro forma total d’environ 45 milliards d’euros, en tenant compte du chiffre d’affaires combiné de Crop Science. « Dans le futur, nos équipes en recherche et développement et sur le terrain, seront en mesure d’adopter une approche plus globale de l’innovation, nous permettant de relever les immenses défis auxquels l’agriculture doit faire face », affirme Liam Condon, membre du Conseil d’administration de Bayer et président de la division Crop Science. L’entreprise mise aussi sur le développement durable et assure qu’elle appliquera « la même rigueur pour atteindre nos objectifs de développement durable que pour atteindre nos objectifs financiers », selon les déclarations de Werner Baumann.

Didier Bouville

La valeur des achats des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique affiche plus de 8,3 milliards d’euros en 2017, en croissance de près de 17 % par rapport à 2016. « L’ensemble de la consommation est à la hausse, se félicite Gérard Michault, président de l’Agence bio, à Paris le 1er juin. Quelque 69 % des produits bio qui garnissent les assiettes des Français sont issus de France. L’importation a néanmoins gagné deux points entre 2016 et 2017. L’Agence bio espère réduire les achats extérieurs des produits cultivables en France. « Cela fait partie des objectifs du plan ambition 2022 », conclut Gérard Michault.

Didier Bouville

Hervé Morin, le président des Régions de France, et plusieurs représentants des Régions de France ont fait part de leur « déception quant à la baisse globale du budget consacré à ces deux politiques historiques à fort impact territoriales » que sont la Pac et la politique de cohésion européenne, lors d’une rencontre avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, le 31 mai. Ces politiques « ne doivent pas être la variable d’ajustement des nouvelles priorités de l’Union européenne », ont ainsi fait savoir les représentants de Régions de France qui souhaitent qu’une augmentation du budget communautaire s’appuie « sur un accroissement des ressources propres ». Sur la Pac, ces derniers ont rappelé « la nécessité de maintenir les deux piliers » avec un premier pilier « permettant de maintenir le niveau de revenu des agriculteurs » et un deuxième « géré intégralement par les régions » et permettant « d’asseoir la modernisation de l’agriculture, de tenir compte des spécificités territoriales et de développer l’agriculture biologique ».

Didier Bouville

« Il y a toujours trop d’espaces agricoles et naturels consommés, déclare Loïc Jégouzo, de Terres d’Europe-Scafr, lors d’une conférence à Paris le 30 juin. Les Safer observent que 29100 ha sont destinés à être urbanisés après la vente en 2017. « Ce chiffre est en repli de 2,5 %, mais reste à un niveau trop élevé», poursuit-il. Les surfaces de terres artificialisées explosent quant à elles de 24 %, pour atteindre 55000 ha. «Les particuliers, les promoteurs privés, et le secteur public représentent environ un tiers des surfaces acquises sur ce marché, précise Loïc Jégouzo». La FNSafer n’en est pas à sa première alerte. « Il y a des années que nous plaidons en faveur d’une diminution voire, à terme, d’une suppression de la consommation des terres agricoles, rappelle Emmanuel Hyest, président de la FNSafer. Mais dès que l’économie redémarre, même si c’est un bon signe pour le pays, la pression forte sur le foncier redémarre. »

Didier Bouville

Annoncée en mars 2017, la levée de l’embargo sur la viande bovine française par Pékin, ne s’est pas encore concrétisée. Même si la visite du président de la République en Chine, en janvier dernier, a permis de donner un coup d’accélérateur, il reste encore quelques étapes à franchir. Après avoir satisfait à un questionnaire sur la situation sanitaire en France fin 2017, une première visite d’audit d’officiels chinois en mars, a permis d’établir un protocole sur les modalités d’exportations vers la Chine (conditions sanitaires, traçabilité…). Une deuxième visite d’inspection, début mai, devrait déboucher sur l’agrément, par les autorités chinoises, de quelques abattoirs et ateliers de découpe à la mi-juin. Sur ce point, la visite d’Edouard Philippe en Chine en juin, est très attendue pour donner le coup de pouce final. Bref, si tout se passe comme prévu les premières expéditions de viande bovine française vers l’Empire du Milieu, pourraient se concrétiser mi-juillet.

Didier Bouville

La Fédération Nationale Entrepreneurs Des Territoires (FNEDT) s’interroge sur le risque d’un nouveau choc pétrolier sur le monde agricole. En un an, le prix du gasoil non routier a augmenté de 30 % selon le communiqué de l’organisation, atteignant les 1 €TTC/L. La fédération s’inquiète aussi de la hausse du cours du pétrole, passé de 55 dollars à 80 dollars le baril. « Le poste carburant qui représente 14 % des charges de l’entreprise de travaux agricoles française flambe au moment où la saison des travaux agricoles bat son plein », s’alarme Gérard Napias, le président de la FNEDT. « Nous craignons une déprise agricole sur les terres à faible potentiel et donc un arrêt de l’activité agricole », poursuit-il. La FNEDT dénonce donc l’annonce du ministre de l’Action et des Comptes publics du 23 mai, sur la remise en cause du taux réduit de la taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques et sur le gasoil non routier agricole. Et ce alors que le monde agricole ne bénéficie pas d’une compensation par le retour de la croissance économique dont bénéficient d’autres secteurs.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 31 mai, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a annoncé que les ministres de l’Agriculture de l’Espagne, de la France, de l’Irlande et du Portugal, accompagnés de représentants de la Finlande et de la Grèce, sollicitent « la hausse de la proposition de budget pour la PAC, au cours de la période 2021/2027 afin qu’il conserve son niveau actuel ». Réunis à Madrid ils regrettent vivement « la baisse du budget envisagée par la Commission ». Ils soulignent « l’impact négatif de cette réduction budgétaire sur les revenus des agriculteurs si elle était approuvée », et demandent donc que « le budget de la PAC soit maintenu ».

Didier Bouville

Pour le Groupement national interprofessionnel des semences et plants, la filière biologique est à un tournant. Avec l’accroissement des exploitations en Agriculture Biologique, qui représentent désormais 6,5 % de la Surface Agricole Utile (SAU), la filière semence biologique voit ses perspectives s’étendre. Entre 2016 et 2017, les surfaces en production de semences biologiques ont augmenté de 9 %, et le GNIS prévoit une nouvelle hausse pour 2018. « Il y a de la demande et de la valeur ajoutée pour les producteurs », explique Pierre Pagès, le président de la Commission Agriculture Biologique et vice-président du GNIS. Afin de répondre à cet enjeu, et à la suite des Etats généraux de l’alimentation, la filière semence a consacré une large partie de son plan de filière à cette question. Le GNIS va notamment lancer un plan de communication à destination des agriculteurs, afin de valoriser les semences biologiques de qualité, qui répondent aux critères de certification et de production. L’organisation prépare aussi la refonte de son site internet « www.semences-biologiques.org ». La plateforme propose une base de données pour confronter l’offre en semences biologiques des distributeurs avec la demande. Il permet aussi d’effectuer les demandes de dérogations pour obtenir des semences conventionnelles non traitées, en cas de non disponibilité des semences biologiques. Désormais, il sera possible de suivre l’état d’avancement des demandes de dérogation sur le site internet. Le GNIS va aussi mettre en place un nouveau système de comptes pour les agriculteurs et les fournisseurs.

Didier Bouville

En parlant de l’Argentine on pense le plus souvent à soja ou à viandes bovines, mais pas à viandes porcines. Or, la production porcine progresse à grande vitesse. Dans ce pays qui est le huitième mondial par sa surface, la production porcine était peu développée dans le passé. Désormais la donne est en train changer et cette production croît rapidement au pays des gauchos. La production totale est avec 5 Mio de porcs, encore très loin de celle du Brésil avec 40 Mio de porcs par an. Mais entre 2015 et 2016 par exemple, la production argentine de viandes porcines a augmenté de 7,7 %. Les élevages de porcs qui étaient répartis un peu partout dans le pays, se concentrent maintenant dans la province de Buenos Aires au Nord, dans celle de Santa Fe au Sud, et dans celle de Cordoba au centre du pays. Ces trois régions réunissent maintenant 60 % de la production porcine argentine. Les conditions d’une croissance future forte sont portées par une densité relativement faible de la population, un statut du pays exempt de fièvre aphteuse et un développement de la transformation du soja. Cette croissance est soutenue également par une consommation intérieure croissante, qui atteint 13 kg /tête, et par les investissements frigorifiques accélérés dans tout le pays.

Didier Bouville