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L’amendement 381 du projet de loi EGAlim a été adopté en commission du développement durable de l’Assemblée nationale le 29 mars. Il définit les produits phytopharmaceutiques contenant une ou des substances actives de la famille des néonicotinoïdes comme « l’ensemble des produits pesticides de synthèse qui ont une action sur le récepteur nicotinique de l’acétylcholine en tant que compétiteurs de l’acétylcholine. » L’exposé sommaire de l’amendement souligne que le terme « néonicotinoïdes » n’était défini dans « aucun texte réglementaire européen ou français ». L’enjeu est de taille. La loi biodiversité prévoit leur interdiction à l’automne 2018 avec des dérogations possibles jusqu’en 2020.

Didier Bouville

Les commissions des affaires sociales et économiques du Sénat présenteront une quinzaine de propositions factuelles le 5 avril, à l’issue des auditions menées dans le cadre de l’affaire Lactalis qui a mis en exergue des dysfonctionnements lors des procédures de retraits et rappels de produits alimentaires. Quatre grands axes se sont déjà dégagés, souligne Sophie Primas, présidente de la commission des affaires sociales. Les actions envisagées viseront à améliorer, grâce à une plus grande fluidité de l’information, l’efficacité des contrôles, la traçabilité des produits et l’exécution des retraits. La mise en œuvre de sanctions plus dissuasives sera également proposée.

Didier Bouville

Les prix des terres agricoles ont subi un « très net ralentissement » de leur croissance en 2017 suite à la crise céréalière de 2016 et aux crises structurelles du secteur agricole, indique une étude bancaire le 29 mars. « Alors qu’ils progressaient de 5% en moyenne par an sur les 10 dernières années, la progression du prix du foncier libre de bail a été de 0,9% en moyenne en France en 2017 », a indiqué Benoît Léchenault, directeur exécutif d’Agrifrance (BNP Paribas Wealth management). Le prix du foncier loué a pour sa part mieux résisté, avec une croissance de 1,8% l’an passé. Le « très net ralentissement » sur le foncier libre est dû, selon M. Léchenault, aux difficultés du monde rural, en particulier à la crise céréalière de 2016 après les récoltes historiquement basses qui ont suivi des inondations printanières. « Les bilans sont très mauvais en agriculture » a-t-il ajouté, « cela commence à avoir un impact sur l’évolution du foncier rural ». Selon le bilan d’Agrifrance, basé sur une revue qui collecte les valeurs vénales du foncier ou des fonds de commerce, le prix moyen d’un hectare de terre agricole s’élevait ainsi à 6.090 euros en 2017, contre 6.035 euros en 2016. Pour les terres labourables, le prix moyen s’est établi à 7.390 euros l’hectare, contre 7.270 euros en 2016, et pour les prairies naturelles, à 4.830 euros l’hectare, contre 4.800 euros en 2016.

Didier Bouville

La FRSEA Sud-Ouest regroupe la FNSEA Nouvelle Aquitaine et la FRSEA Occitanie. Elle rassemble les 25 départements du Grand Sud-Ouest. Elle réagit suite à la récente annonce de Nicolas Hulot relative à la réintroduction de deux ourses dans les Pyrénées Atlantiques cet automne…

«Mardi 27 mars, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, annonçait que deux ourses seraient réintroduites dans les Pyrénées Atlantiques cet automne. Pourquoi ? Pour montrer la détermination de la France à sauver la biodiversité.

Ne nous trompons pas ! Cette biodiversité est déjà préservée au quotidien dans le massif Pyrénéen par les premiers concernés : les éleveurs. En effet, dans ces zones de montagne difficiles, l’élevage et le pastoralisme sont les piliers du développement économique de ces territoires, de l’aménagement des espaces et de leur valorisation dans le tourisme de ces régions. Les agriculteurs et leurs troupeaux sont les premiers acteurs de ces activités essentielles et les premières victimes de ces politiques qui n’ont plus de justification.

Car aujourd’hui, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) recense 45 ours dans le seul département de l’Ariège, sans compter les petits à venir. Cette population est désormais dynamique et progresse chaque année. Peut-être moins présents dans le Béarn, il serait illusoire de penser que les animaux réintroduits se cantonneront sagement au département des Pyrénées Atlantiques. Cette annonce soulève donc l’indignation de l’ensemble du Massif Pyrénéen et les éleveurs s’interrogent sur un tel « acharnement ». Comment se féliciter de préserver toute la biodiversité des Pyrénées si on y anéantit le pastoralisme ? C’est pourquoi la FRSEA Sud-Ouest dénonce fermement cette décision qui met un peu plus en péril des élevages déjà fortement menacés et contre laquelle elle se battra avec détermination.

La profession agricole le répète depuis des années, la présence de ce grand prédateur, ou d’autres, est totalement incompatible avec l’activité pastorale. Ours, loups, vautours : ces populations sont désormais en expansion, hors de contrôles et les Pouvoirs publics doivent arrêter ces politiques « de protection ». La FRSEA Sud-Ouest sera d’une extrême vigilance sur le suivi de ce dossier. Il est impératif que l’Etat se donne enfin les moyens de protéger la seule population réellement en danger : l’éleveur et son troupeau ».

Didier Bouville

Christiane Lambert a demandé à la présidente de l’Autorité de la concurrence « d’enquêter sur les pratiques de la grande distribution, sur d’éventuels échanges d’informations stratégiques entre les centrales d’achat, en France comme au niveau européen « , a-t-on appris le 28 mars. Cette demande a été faite dans une lettre datée du 16 mars. La présidente de la FNSEA y affirme que « la concentration des centrales d’achat est largement responsable de la destruction de valeur à chaque étage de la chaîne alimentaire. » Par ailleurs, regrettant que le projet de loi EGAlim ne fasse pas l’objet de propositions sur le sujet des concentrations à l’achat, Christiane Lambert demande à l’Autorité de la concurrence ses propositions en la matière.

Didier Bouville

Lors de l’examen du projet de loi EGAlim en commission du développement durable de l’Assemblée nationale le 28 mars, les députés ont adopté deux amendements visant à mettre en place « une démarche expérimentale de deux ans pour un étiquetage volontaire conforme aux standards européens et français sur les animaux notamment nourris sans farines animales et élevés sans l’utilisation d’antibiotiques comme accélérateurs de croissance. » Matthieu Orphelin, député LRM qui a déposé un de ces amendements, a justifié la démarche: « Cet amendement a pour objectif principal de répondre à la nécessité d’information des consommateurs ainsi qu’aux inquiétudes liées à l’application du Ceta. » De fait, la réglementation canadienne permet d’utiliser en élevage des antibiotiques comme accélérateurs de croissance et des farines animales. Le ministre de l’Agriculture a, en vain, demandé le retrait de ces amendements, rappelant qu’une réglementation européenne en la matière est en cours de discussion.

Didier Bouville

A l’occasion de son congrès à Tours le 28 mars, la FNSEA a dévoilé le contenu de sa « charte d’utilisation des données agricoles ». Le document a pour double vocation de sensibiliser les agriculteurs et d’être respecté par les collecteurs de données. Il expose 13 principes que la FNSEA souhaite voir respectés. Ces principes relèvent de la simple accessibilité des informations sur les règles d’usage, au respect de règles de sécurité, de stockage ou de maitrise des usages. Les opérateurs qui respecteraient ces principes seraient tamponnés d’un label intitulé Data Agri. « Il faudra lutter avec les entreprises qui veulent être propriétaires de nos données. Nous allons aller au rapport de force, même si c’est vrai que nous sommes un peu faibles au niveau français face à Lely », a expliqué Henri Bies-Péré, en charge du dossier à la FNSEA. Le patron de Smag (filiale numérique d’InVivo) Stéphane Marcel, qui veut se placer comme un champion français du numérique agricole, s’est questionné sur l’intérêt que porteraient de grands acteurs du numérique, comme John Deere, à une telle démarche.

Didier Bouville

En introduction de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi Egalim le 27 mars, la rapporteure pour avis de la commission développement durable a présenté les amendements qu’elle portera, dont l’un vise à inscrire dans la loi – et non par voie réglementaire – les objectifs assignés à la restauration collective publique en matière d’approvisionnement «durable». Son amendement, qui a été adopté par la commission, avec avis favorable du gouvernement qui souhaite cependant le retravailler par la suite, rappelle donc les objectifs, fixés par Emmanuel Macron, de 20% de produits bio d’ici 2022 et 30% de produits de qualité ou locaux. Le texte élargit ensuite cette dernière catégorie aux produits bénéficiant d’une «certification de la conformité des produits» (CCP) dont les exigences doivent être rehaussées par voie réglementaire. Un sous-amendement propose justement de réserver ces certifications CCP aux entreprises qui bénéficient par ailleurs d’une certification HVE. Enfin, le texte exclut également l’analyse du cycle de vie (ACV) comme critère permettant déterminer le caractère local ou durable des produits éligibles à l’objectif de 30%.

Didier Bouville

L’Aftaa a organisé, le 27 mars, une journée dédiée aux chèvres laitières. Le constat est sans appel : « La filière chèvre a encore beaucoup de travail à faire » a déclaré René Vallet, vice-président de l’Aftaa, en conclusion de la session. Les voyants sont actuellement au vert grâce à une reprise de la demande après une crise caprine qui a été rude du fait de surstocks très importants. La filière se veut donc prudente quant à son développement, comme le souligne Benoît Baron de l’Institut de l’élevage, et elle nécessite une véritable structuration. Les défis à relever seront le renouvellement des générations et la préservation de la collecte. En effet, un quart des éleveurs caprins ont plus de 55 ans et la filière est très dépendante des importations en provenance d’Espagne et des Pays-Bas avec, en 2017, un litre sur cinq qui est importé.

Didier Bouville

Le ministre de la Transition écologique a demandé au préfet des Pyrénées-Atlantiques d’enclencher un dialogue avec les acteurs du département pour « la réintroduction de deux ourses à l’automne 2018 », selon un communiqué le 27 mars. Dans une interview accordée au Parisien, Nicolas Hulot affirme que le dialogue enclenché devra aussi aboutir à « un accompagnement renforcé et une meilleure protection des troupeaux » car il dit aussi « comprendre les craintes » des éleveurs. Dans un communiqué, la Confédération paysanne dénonce le « mépris » de cette décision prise « sans concertation préalable ». Le syndicat ajoute : « La situation a montré que les moyens de protection existants – chiens, clôtures, gardiennage… – ont très largement atteint leur limite. » Et d’affirmer que la saison dernière la quarantaine d’ours recensés en Ariège a provoqué 689 victimes.

Didier Bouville