Fil info

Les scientifiques français chargés de l’élaboration des modèles climatiques du Giec pour le prochain rapport d’évaluation sur l’évolution du climat ont annoncé le 17 septembre le rehaussement de leurs prévisions de réchauffement climatique pour 2100. Selon ces nouvelles prévisions, dans les scénarios les plus pessimistes (croissance économique rapide basée sur des énergies fossiles), la température du globe pourrait augmenter en moyenne de 6,5 à 7°C par rapport aux niveaux préindustriels. Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs, qui viennent notamment du CNRS et de Météo France, ont élaboré deux nouveaux modèles climatiques plus performants que les précédents. Le scénario le plus optimiste (coopération internationale et neutralité carbone en 2060) permettrait «tout juste» de rester sous la barre des 2°C.

Didier Bouville

Un incendie criminel a ravagé trois bâtiments d’un élevage de poulets de l’Orne, dans la nuit du 16 au 17 septembre. Si l’attaque n’a pas été revendiquée, les inscriptions « assassins » et « camp de la mort », régulièrement utilisées par les militants antispécistes, ont été retrouvées sur les murs. Le préjudice est pour l’instant estimé entre 500 000 et 1 million d’euros. Jeunes agriculteurs, la FNSEA, la CFA et Aviculteurs de France ont dénoncé un « acte d’une extrême violence », « rendu encore plus insupportable par des signes évidents d’une préméditation méticuleuse, ce qui accentue la détresse de l’éleveur et le sentiment d’angoisse de l’ensemble de la profession ». « Le sentiment d’impunité n’a que trop duré. Nous demandons que la justice condamne ces actes et prononce des sanctions suffisamment dissuasives », ajoutent les organisations, qui apportent tout leur soutien à l’éleveur. Ce dernier, qui se dit « anéanti », a toujours été dans une démarche de dialogue avec les citoyens, ouvrant régulièrement ses portes lors d’opérations Fermes ouvertes, ont par ailleurs précisé les représentants de Jeunes agriculteurs.

Didier Bouville

Produire un kilo de viande bovine au Paraguay émet «17 fois plus» de gaz à effet de serre (GES) que produire la même quantité de viande au Danemark. Une différence «largement attribuable à la déforestation pour les pâturages et à des émissions de méthane plus élevées». C’est un des résultats d’une étude publiée par des chercheurs de l’université de Baltimore (Etats-Unis) dans la revue «Global Environment Change» le 17 septembre. Les scientifiques ont étudié l’impact environnemental (GES et eau) de neuf régimes alimentaires, plus ou moins végétalisés, dans 140 pays. Résultat: le Brésil, les Etats-Unis et l’Australie sont les pays dont le potentiel de réduction de l’empreinte environnementale via un changement de régime alimentaire est le plus important. «Passer [dans les 140 pays étudiés] à un régime comportant peu de viande rouge ou un jour sans viande réduirait de 4 ou 3% les émissions de GES liées à l’alimentation», indiquent les chercheurs. «Ces modestes changements pourraient offrir un point de départ accessible vers des régimes alimentaires plus végétalisés.»

Didier Bouville

La Commission européenne a publié le 17 septembre son rapport 2018 de l’utilisation du système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF). 3 699 notifications de risques ont été émises par les Etats membres, dont 1 118 ont été qualifiées d’alertes indiquant un risque grave pour la santé, nécessitant une action rapide de la part des opérateurs ou des autorités du secteur alimentaire. Les problèmes les plus fréquents sont liés aux aflatoxines dans les fruits à coque et au mercure dans l’espadon. Beaucoup de notifications ont également concerné un foyer de toxi-infection alimentaire causé par la bactérie listéria monocytogenes présente dans le maïs surgelé, indique la Commission. Seuls 9 % des notifications concernent les aliments pour animaux, et 4 %, les matériaux destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires.

Didier Bouville

«Nous voulons que le ministre de l’Agriculture accélère le processus» pour que l’étiquetage de l’origine de toutes les viandes soit obligatoire en restauration «au 1er janvier 2020», a déclaré Jean-Michel Schaeffer, président d’Anvol (interprofession de la volaille de chair), la semaine dernière au Space de Rennes. Un décret serait en cours de rédaction, d’après les professionnels, qui affirment avoir obtenu l’accord du ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Anvol a insisté sur la «nécessité» de cet étiquetage, annoncé par le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume le 10 septembre. En volailles, la restauration tire la croissance du marché, alors que les ventes en grandes surfaces reculent. Or, «en RHD, 80% des volailles sont importées», déplore Patrick Pageard, président du Cidef (interprofession de la dinde). «Neuf Français sur dix souhaitent l’obligation de l’affichage de l’origine des volailles en restauration et dans les sandwicheries», affirme M. Pageard. Un chiffre issu d’un sondage réalisé en 2019 par OpinionWay pour l’association de promotion de la volaille française. D’après le président du Cidef, afficher l’origine des viandes permettrait de «rassurer les consommateurs» et de «booster la consommation».

Didier Bouville

Une vingtaine de fédérations locales de la FNSEA prévoit, à l’appel de la FRSEA Grand Bassin Parisien, de lancer des actions «à partir du 23 septembre» pour s’opposer à l’arrêté sur les zones de non-traitement, mis en consultation par le gouvernement à partir de la semaine dernière. Les agriculteurs vont «déverser des détritus sur les axes des grands villes» et «allumer des feux dans les campagnes», précise à Agra Presse Cyrille Milard, président de la FDSEA de Seine-et-Marne. «Nous voulons montrer que trop c’est trop», ajoute-t-il. «Nous refusons de discuter de toute nouvelle « ZNT riverains »», ont indiqué la FRSEA et les JA d’Île-de-France dans un communiqué de presse du 12 septembre. «Au motif de « réconcilier » les agriculteurs avec leurs concitoyens, le gouvernement va produire par cette mesure exactement l’inverse», estiment les organisations syndicales franciliennes. D’après elles, «dans un contexte de crise, ces distances représenteraient un manque à gagner de plus de 20% sur les exploitations agricoles.» Pour l’instant, la FNSEA n’a pas donné de mot d’ordre national, mais une réunion doit avoir lieu à Paris le «18 septembre» pour organiser la mobilisation du syndicat. La consultation sur l’arrêté doit se terminer le 1er octobre.

Didier Bouville

Le préfet coordonnateur du plan loup a décidé de relever le plafond de prélèvement de loups de 2% (soit 10 individus) pour 2019, a annoncé la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes à l’AFP. Une décision prise «après consultation du groupe national loup», d’après les autorités. Le plafond de prélèvement annuel (17% de la population lupine, soit 90 animaux) a été atteint le 12 septembre. La réglementation prévoit que le préfet peut le relever de 2% s’il est atteint avant la fin de l’année en cours. Le 12 septembre, la FNSEA avait demandé dans un courrier la poursuite des prélèvements afin que «les éleveurs [puissent] continuer à défendre leurs troupeaux». En 2018, le plafond (48 canidés, soit 10% de la population) avait été atteint en octobre, puis relevé de 2%.

Didier Bouville

Le projet de loi de finances 2020 devrait être officiellement présenté le 25 septembre prochain. À quelques jours de cette présentation l’APCA rappelle que le gouvernement envisage une baisse de 15% de la TATFNB, qui finance le développement agricole conduit par les chambres d’agriculture. L’organisation souligne que cette diminution aura des répercussions en cascade sur la mobilisation d’autres fonds publics (Région, État, Europe). « La proposition du gouvernement est plus que mal venue au moment où l’agriculture a besoin de moyens pour assurer les transitions », insiste l’APCA. Elle estime que cette baisse serait une fausse économie pour les agriculteurs et que cela entrainerait un développement agricole à deux vitesses. L’organisation rappelle qu’elle a un plan stratégique ambitieux pour accompagner l’agriculture et les territoires. « Affaiblir les chambres d’agriculture, c’est attaquer le modèle agricole français », persiste l’APCA.

Didier Bouville

Agreste indique qu’en juillet, le prix d’achat des intrants (mesuré par l’Impampa) a reculé de 0,1% par rapport au mois précédent. En revanche, la hausse sur un an, amorcée à l’été 2018, se poursuit (+ 1,4 %), sous l’effet de la hausse des prix des engrais et des aliments pour animaux. En juillet dernier , avec un jour ouvré de plus qu’en 2018, la production d’aliments composés pour animaux de ferme a augmenté de 4,7 % en glissement annuel. En cumul sur le 7 premiers mois de l’année , la fabrication d’aliments composés ne progresse en revanche que de 0,4 % par rapport à la même période l’an passé. En avril 2019, comme durant les sept mois précédents, les livraisons d’engrais azotés ont fortement baissé, -12,7% en glissement annuel, durant cette période les prix on baissé de 12,7%. En cumul sur les dix premiers mois de la campagne 2018/2019, les livraisons sont en baisse de 22,0 % par rapport à la campagne précédente. En avril dernier, les livraisons de phosphate et potasse ont respectivement progressé de 103,5% et de 10,9% en glissement annuel.

Didier Bouville

Une note d’Agreste, publiée début septembre, indique qu’en juillet 2019 l’excédent commercial des produits agroalimentaires de la France a progressé de 76 millions d’euros en glissement annuel pour s’établir à 736 millions d’euros. Cette augmentation est due à une hausse de 297 millions d’euros (+6% en 1 an) des exportations qui est ainsi supérieure à la hausse des importations qui ont progressé de 221 millions d’euros ( +5% en 1 an) . Le solde des produits agricoles bruts affiche un excédent pour la première fois depuis avril 2019 (79 millions d’euros) mais recule de 19 millions d’euros sur un an sous l’effet de la hausse des importations notamment de légumes. Avec les pays tiers, l’excédent commercial progresse sensiblement et s’établit à 858 millions d’euros, soit une hausse de 170 millions d’euros en glissement annuel. Avec l’Union européenne le solde des échanges est déficitaire, à – 122 millions d’euros (- 94 millions sur un an), ce déficit est principalement imputable à une hausse des achats pour un grand nombre de produits transformés.

Didier Bouville