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« Les Toqués de l’agriculture », c’est le nom de l’évènement national qu’organisera Jeunes Agriculteurs du 24 au 26 avril 2020, à Paris, a annoncé l’organisation le 6 juin, à l’occasion de son congrès national à Roanne, dans la Loire. Pendant ces trois jours, installés sur le parvis de l’Hôtel de ville de la capitale, les producteurs mettront en valeur le lien entre agriculture et alimentation. Les jeunes agriculteurs venus des régions pourront, les deux premiers jours, vendre leurs produits et expliquer leur métier, rappelant que sans bons produits, par de bons plats. Le dernier jour sera consacré à la mise en valeur des produits au sein de la gastronomie française, à travers des recettes élaborées en partenariat avec l’institut Paul Bocuse. L’évènement est financé par Terres innovantes, le fonds de dotation de Jeunes Agriculteurs destiné à la promotion du métier et à la valorisation du secteur agricole dans son ensemble.

Didier Bouville

Face «au sentiment de malaise dans nos territoires», les Jeunes agriculteurs planchent sur «une ruralité éternellement jeune» pour leur 53e congrès annuel qui se déroule à Roanne (Loire) du 4 au 6 juin. L’objectif est de «sortir du prisme agricole pour porter une vision de la ruralité dans son ensemble», décrypte l’un des auteurs du rapport d’orientation, Loïc Quellec. Quatre grands axes portent leurs propositions, ont expliqué les rapporteurs: rendre l’environnement économique, social et institutionnel plus favorable aux jeunes ruraux et le système de formation plus favorable à l’ouverture et à l’engagement citoyen des jeunes, réinventer l’accès à la démocratie pour les jeunes sur les territoires, et créer une stratégie de transmission des entreprises tous secteurs confondus. La séance des amendements continuera jusque tard dans la nuit pour intégrer l’ensemble des demandes du réseau JA.

Didier Bouville

Dans un hors série du 5 juin, «60 millions de consommateurs» pointe du doigt les «failles» de l’agriculture biologique, face à la « massification» de ce mode de production. Selon le magazine, qui a analysé 130 produits, certains «œufs et laits» contiennent « plus de polluants en bio » qu’en conventionnel, certaines «huiles d’olive bio» recèlent des « plastifiants», et plusieurs «gâteaux, pâtes à tartiner ou plats préparés bio» renferment «autant de sucre, gras, et de sel que des produits non bio». Le magazine déplore également les «dérives du bio pas cher» sur les questions «sociales, environnementales et éthiques». Il regrette que les agriculteurs puissent «s’installer sur un sol contaminé ou à proximité d’une source de pollution», que rien ne garantisse «un salaire minimum», et que «les cultures pouvant entraîner de la déforestation» ne soient pas prohibées. Le magazine appelle à «combler au plus vite» ces « failles» afin de « prendre en compte» les «attentes implicites des consommateurs».

Didier Bouville

Dans le cadre du Printemps de l’évaluation, les députés de la commission des finances ont examiné, le 4 juin, la mission Afaar du budget de l’Etat, celle principalement dédiée à l’agriculture. A cette occasion, l’un des rapporteurs spéciaux, Hervé Pellois (LREM), s’est inquiété de l’utilité des niches fiscales agricoles. «Nous avons demandé à vos services (du ministre de l’Agriculture, Ndlr) de nous remettre les différents objectifs du législateur quand les niches ont été mises en place», a déclaré le député breton à l’adresse du ministre de l’Agriculture Didier Guillaume. «L’absence d’un tableau complet (…) nous inquiète». Didier Guillaume a répondu que ses services s’intéresseront au sujet :«Il y a surement des niches fiscales dont on ne sait plus pourquoi elles ont été mises en places, et à quoi elles répondent (sic)». Le ministre a ensuite précisé que dans le cadre des baisse d’impots annoncées par le Président de la république pour le budget 2020, son ministère cherchait justement des pistes d’économies, sous-entendant que les niches fiscales agricoles pourraient être réexaminées à cette occasion. La mission Afaar compte 36 niches, dont 11 «pour la seule filière bois», a recensé Hervé Pellois. Il compte également cinq dont «le montant n’est pas estimé», cinq «à moins de 500 000 euros».

Didier Bouville

Alors que le Brésil a suspendu ses exportations vers la Chine après la découverte d’un cas d’ESB «atypique», la FNB (éleveurs de bovins viande) a appelé les entreprises de l’aval à «saisir, dans les plus brefs délais, cette opportunité». Dans un communiqué du 4 mai, la fédération exhorte les industriels à «exporter, très vite, des volumes significatifs de viandes bovines françaises vers la Chine». Après 17 ans d’embargo lié à la maladie de la vache folle, le marché chinois a été rouvert à la France par un accord le 25 juin 2018. Cinq entreprises françaises disposent d’un agrément leur permettant d’exporter en Chine, rappelle la FNB: SVA Jean Rozé, Sicarev, Elivia, Puigrenier et Bigard. En un an, seulement six tonnes de viandes bovines françaises ont été expédiées vers l’Empire du milieu, déplore la FNB. D’après elle, «l’industriel majoritaire du secteur (Bigard, NDLR) justifiait cette absence de volumes exportés vers la Chine par l’omniprésence (…) de la concurrence brésilienne.» Avec la suspension des expéditions du Brésil, les industriels français «n’ont plus aucune excuse», affirme la FNB.

Didier Bouville

Le marché du bio en France a continué sa progression en 2018, atteignant une valeur de 9,7 milliards d’euros (+15,7%) a indiqué l’Agence bio, à l’occasion d’une conférence de presse le 4 juin. Une croissance portée par la grande distribution, qui représente désormais la moitié (49%) des achats. Près de 5% des achats alimentaires des ménages ont été bio en 2018. Le rythme des conversions s’accélère pour répondre à cette demande: 300 000 hectares (+17%) et 4932 exploitations (+13%) se sont converties en bio en 2018, faisant passer à 7,5% la surface agricole cultivée en agriculture biologique, contre 6,5% en 2017. 9,5% des exploitations sont certifiées bio en 2018, avec une augmentation notable en grandes cultures (+31%). Le poids des importations dans la consommation est resté stable, à 31% du total. Les fruits (57,4%) et les produits d’épicerie et boissons non alcoolisées (61,9%) sont les produits les plus importés.

Didier Bouville

La présidence roumaine du Conseil de l’UE a fini par admettre, le 4 juin, à l’issue de la réunion informelle des ministres de l’agriculture européens à Bucarest, qu’il ne serait pas possible d’aboutir à un accord partiel sur la future Pac dans les prochaines semaines, contrairement à ce qu’elle envisageait. Plus d’une vingtaine d’États membres se sont clairement prononcés contre l’adoption d’un compromis à ce stade, estimant en particulier qu’il fallait d’abord connaître le budget dont disposera la Pac en 2021-2027. La Roumanie se contentera donc de présenter aux ministres un rapport de progrès le 18 juin à Luxembourg, et de le transmettre à la Finlande qui prendra le relais à la tête du Conseil le 1er juillet. « Et les discussions pourront reprendre », à l’automne, « une fois le budget connu, qui, espérons-le, permettra de renforcer la Pac », a souligné de son côté le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan. Les chefs d’État et de gouvernement devraient finaliser le cadre financier pluriannuel de l’UE au mois d’octobre.

Didier Bouville

Les semenciers, réunis le 3 juin en congrès international à Nice, ont pointé une recrudescence de produits frauduleux avec des préjudices jusqu’aux agriculteurs. Eduard Fito, le président de l’ISF (International seed federation), a appelé à «être vigilant sur les pratiques illégales». Cela va de fraudes sur les ressources génétiques, comme le vol de lignées parentales, à l’usurpation d’un logo d’entreprise. «Oui, ça existe partout: en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, aussi en Europe», a indiqué le secrétaire général Michaël Keller. Ces fraudes concernent «beaucoup d’espèces», certaines pouvant être touchées jusqu’à «30 ou 40% du marché national». Selon lui, l’impact est «plus important pour l’agriculteur que pour le semencier», car si le produit ne germe pas, la production est compromise. L’étendue des pratiques illégales reste difficile à chiffrer dans l’Hexagone, a indiqué Claude Tabel, vice-président de l’UFS. «On voit de plus en plus arriver cette offre de semences sur les réseaux sociaux», d’après lui. «En France, c’est encore relativement marginal parce que la réglementation est assez bien suivie par les agriculteurs. Mais on a le sentiment d’une augmentation de ces pratiques.»

Didier Bouville

«Les abattages totaux de bovins sont en repli de 1,1% en têtes et 1,3% en poids» entre avril 2018 et avril 2019, constate Agreste dans une note de conjoncture parue le 3 juin. Après des abattages soutenus en 2018, le recul «se poursuit, bien qu’à un rythme plus faible qu’au cours des mois précédents», explique le service statistique du ministère de l’Agriculture. Une baisse qui touche toutes les catégories d’animaux. Avec 390 000 têtes en mars 2019, la production de bovins finis accuse un retrait de 3,5% sur un an. Plombées par une chute des ventes vers l’Italie et l’Espagne, les exportations de broutards ont perdu 6,2% entre mars 2018 et mars 2019 (à 89 000 têtes). Du côté de la viande, le déficit du commerce extérieur est multiplié par deux sur la même période (à 12 600 téc), sous l’effet conjugué d’un repli des exportations (-17% à 17 000 téc) et d’une hausse des importations (+10% à 30 000 téc). «Cette augmentation concerne les achats en provenance d’Allemagne et d’Irlande (respectivement +1 100 téc et + 1 500 téc sur un an)», précise Agreste.

Didier Bouville

Le groupe laitier coopératif néozélandais, très influent sur le marché mondial laitier, continue sa restructuration et ses programmes d’économies. Après avoir vendu récemment son entreprise de crèmes glacées, il veut maintenant se séparer d’autres participations ou arrêter certaines fabrications. Ainsi, il vient d’annoncer la fermeture de l’usine de poudre de lait à Dennington en Australie. En Chine, il est question de céder la participation dans le transformateur laitier chinois Beingmate, et probablement les deux grandes fermes laitières chinoise de Fonterra. Le groupe est également en discussion avec Nestlé pour revoir les participations dans leur société commune brésilienne DPA Dairy Partners America. Il y quelques jours Fonterra avait annoncé que durant les trois trimestres de l’exercice, jusqu’au 30 avril dernier, le chiffre d’affaires avait augmenté de 1 %, pour des ventes en volume de +4 %, mais un recul de la marge brute de -3 %. Le résultat d’entreprise, avant intérêts et impôts, a diminué de -9 %. Le groupe veut donc améliorer sa rentabilité, en simplifiant ses structures complexes et se replier plus sur le développement de l’économie laitière nationale. Les producteurs laitiers néozélandais doivent s’attendre à une diminution du prix du lait pour 2018/2019. La rémunération de leurs parts sociales baissera également.

Didier Bouville