Fil info

Le géant français Lactalis serait intéressé par un éventuel rachat du groupe Nuova Castelli, l’un des principaux exportateurs du Parmigiano Reggiano, rapporte l’AFP (citant la presse italienne) le 23 mai. Une hypothèse qui a soulevé une levée de boucliers en Italie, où le ministre de l’Agriculture a promis de «protéger l’agroalimentaire italien de l’assaut des multinationales étrangères». Une position que partage le principal syndicat agricole italien, Coldiretti (proche de la FNSEA), qui souhaite une alliance entre acteurs italiens pour une éventuelle reprise. «Lactalis détient déjà un tiers du marché national dans les compartiments stratégiques du secteur laitier-fromager, a martelé Ettore Prandini, son président. Il faut arrêter la vente du Parmigiano Reggiano aux Français pour ne pas répéter les erreurs du passé, avec la cession de Parmalat à Lactalis, quand a été perdue une grande occasion pour le pays de faire front commun.» Marque historique italienne fondée en 1892, également propriétaire de marques de gorgonzola et de mozzarella, Nuova Castelli a réalisé un chiffre d’affaires de 460 M€ euros en 2018. Le fonds britannique propriétaire à 80% de l’entreprise italienne réfléchirait à faire entrer un partenaire ou à vendre le groupe.

Didier Bouville

L’Agence Bio a annoncé le 23 mai la nomination de Philippe Henry, membre de la Fnab (agriculteurs bio) à sa présidence. Elu pour deux ans, il succède à Gérard Michaut. Agriculteur bio depuis 1997, M. Henry exploite 160 ha en grandes cultures, viande bovine et poules pondeuses, en Meurthe-et-Moselle. «Le changement d’échelle que connaît l’agriculture biologique nous amène à une responsabilité pour interroger et influer le modèle agricole de demain», a-t-il déclaré après sa nomination. Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio, a salué l’arrivée de Philippe Henry pour «mener à bien les missions d’information et d’actions pour le développement, la promotion et la structuration de l’agriculture biologique en France».

Didier Bouville

Dans une vidéo mise en ligne le 23 mai, le député de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud (LFI) critique les pratiques mises en place dans un élevage de porc dans lequel il s’est introduit sans autorisation. Après les intrusions récurrentes des militants de Boucherie abolition dans des élevages, la profession agricole dénonce le franchissement d’une « ligne rouge », expliquent la FNSEA et Jeunes agriculteurs dans un communiqué du 24 mai. « Dans un climat de tensions extrêmes dans lequel les actes illégaux de certains militants perpétrés par un petit nombre d’individus fait courir le risque d’une multiplication des violences, nous attendons de la responsabilité, du discernement et une exemplarité républicaine de la part des élus. Pas d’ajouter de l’huile sur le feu », ont déploré les deux organisations, demandant au Gouvernement « un soutien ferme et sans ambiguïté ». S’exprimant à l’occasion d’une conférence de presse après l’installation du comité d’éthique des abattoirs, le 24 mai, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a rappelé de son côté, sans référence directe à l’évènement, qu’il condamnait « fermement toutes les attaques d’élevage, d’abattoirs, de bouchers, de devantures de commerce ».

Didier Bouville

Accord UE/Mercosur : l’Europe doit protéger son secteur agricole, rappelle la FNSEA

«Dans le contexte de guerre commerciale avec les Etats-Unis, on dit que l’UE serait prête à signer avec le Mercosur pour défendre l’automobile (allemande) au détriment du secteur agricole. L’agriculture ne doit pas servir de variable d’ajustement pour conclure des accords commerciaux», a rappelé la FNSEA dans un communiqué du 22 mai. Car si le ministre de l’agriculture a rappelé, le même jour, l’opposition de la France vis à vis de cet accord, l’avancée des discussions laisse tout de même craindre la possibilité d’une signature prochaine. Or, « le Brésil et l’Argentine, où les modèles de production sont soumis à des normes environnementales, sociales et phytosanitaires bien inférieures à celles en vigueur en France, bénéficiant de coûts de production ultra-compétitifs », et « les filières françaises déjà en difficulté ne survivront pas longtemps face à des importations massives de sucre, de viande bovine, de volaille ou de maïs en provenance de ces pays », souligne la FNSEA.

Didier Bouville

Alors que le groupe national loup doit se réunir le 28 mai à Lyon, dans le cadre de la révision du plan national loup, le CAF loup, qui réunit la FNSEA, Jeunes Agriculteurs, la FNO, la FNB, l’APCA et la FNC, a rappelé les mesures nécessaires pour enrayer le développement de l’animal sur le territoire français et le nombre d’attaques exponentiel qui touche les troupeaux et les éleveurs : suppression de tout plafond pour les tirs de défense et de prélèvement, mise en œuvre simplifiée des tirs de défense renforcée, dès la première attaque, et déclenchement des tirs de prélèvement tout au long de l’année, y compris dans les parcs nationaux, possibilité pour les éleveurs d’utiliser des lunettes de tir à visée thermique (aujourd’hui réservées aux lieutenants de louveterie et agents de l’ONCFS), démultiplication de la brigade loup sur tous les territoires prédatés pour renforcer l’appui aux éleveurs, refus de toute forme de conditionnalité des indemnisations des dommages du loup, amélioration de la reconnaissance des attaques sur les bovins, mesures de gestion du loup applicables sur l’ensemble du territoire. « Le gouvernement doit faire un choix », un choix « lourd de conséquences pour l’avenir de toute une profession et de la ruralité de notre pays », rappelle ainsi le CAF Loup dans son communiqué du 23 mai.

Didier Bouville

Dorénavant, le risque «inhibiteur» en élevage caprin pourra être couvert par une assurance, annoncent Groupama et la Fnec (producteurs caprins, FNSEA), dans un communiqué du 22 mai. Pour la somme de 80 € par an, une garantie est apportée en cas de test «inhibiteur» positif sur le lait (présence d’antibiotiques notamment) lors de sa collecte. La garantie couvrira la responsabilité de l’éleveur pour la prise en charge de la valeur de la citerne «contaminée», les frais de collecte et de réacheminement en vue de la destruction du lait contaminé et l’immobilisation de la citerne (à hauteur de 100 €). «Jusque-là, la laiterie pouvait se retourner contre l’éleveur et les coûts montaient à plusieurs milliers d’euros», explique Sophie Espinosa, directrice de la Fnec, à Agra Presse, qui précise qu’il n’y a pas plus d’une dizaine de cas par an. Les conditions d’indemnisation de cette nouvelle assurance prévoient une prise en charge annuelle unique et une franchise fixe de 700 euros. «Ce dispositif existe déjà pour la filière lait de vache. Il est financé par l’interprofession et la franchise est de 300 euros, détaille la directrice. Ici l’éleveur la paye dans son assurance Responsabilité civile professionnelle».

Didier Bouville

«Les Jeunes agriculteurs sont un peu visionnaires» s’est félicité Samuel Vandaele, le nouveau président du syndicat lors de la présentation de son futur rapport d’orientation, le 22 mai. Le thème: la jeunesse et la ruralité. Organisation des services publics en campagne, fracture numérique, mobilité en zone rurale, engagement citoyen de la jeunesse, démocratie participative sont autant de sujets où les JA tâcheront d’apporter leurs solutions. Difficile de ne pas y voir le lien avec les Gilets jaunes. Mais le choix du sujet a eu lieu en septembre «bien avant le début du mouvement», assure le président. «Nous prenons le parti de sortir de notre zone de confort avec un sujet qui n’est pas purement agricolo-agricole», décrypte Loic Quellec, un des trois rapporteurs. Car le renouvellement des générations grâce à l’installation de jeunes agriculteurs, «l’ADN de JA», ne sera possible qu’avec des campagnes attractives.

Didier Bouville

En Allemagne, les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement se sont entendus le 22 mai pour assouplir la législation encadrant les tirs de défense contre les loups, au terme de plusieurs mois de discussions. Après une attaque, les pouvoirs publics pourront autoriser, à la demande de l’éleveur, l’abattage de loups vivant à proximité du troupeau, «même si l’animal ayant attaqué n’a pas été formellement identifié». Ces mesures pourront être prolongées «jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’attaque», relève l’agence de presse DPA. Et ce même si «cela implique l’éradication de toute une meute». Auparavant, les tirs de défense n’étaient autorisés qu’en cas de menace pour l’homme. Selon les estimations du gouvernement allemand, il y a entre 213 et 246 loups dans le pays. Un chiffre en constante augmentation.

Didier Bouville

La FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) s’est inquiétée le 22 mai d’une signature «imminente» de l’accord de libre-échange avec le Mercosur. «D’après la représentation française à Bruxelles, rien ne sera signé avant les élections européennes», avance Bruno Dufayet, président de la FNB, qui évoque une possible signature «entre juin et novembre». La conclusion de cet accord ouvrirait un contingent de 70 000 tonnes de viande bovine à droits réduits (voire 99 000 selon la FNB) en provenance du Mercosur. La viande produite au Brésil, en Argentine et en Uruguay «ne respecte pas les standards européens», dénonce la FNB. Son organisation demande donc que la France «pèse de tout son poids» et convainque une majorité d’Etats membres de rejeter l’accord.

Didier Bouville

UE/Mercosur : pas d’accord «au détriment des standards européens» (Guillaume)

Les accords de libre-échange, comme celui que négocient l’Union européenne et le Mercosur, ne peuvent pas se conclure «au détriment des standards européens» de qualité, a estimé le 21 mai le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. «Les accords de libre-échange ne peuvent pas se faire au détriment des standards européens», a déclaré le ministre sur Franceinfo, estimant que l’Europe a «été trop naïve, de ce point de vue là, depuis quelques années». «C’est pour ça qu’Emmanuel Macron dit « je refuse de donner le mandat à l’Union européenne, pour l’accord commercial avec les Etats-Unis, lié au climat », c’est pour ça que nous disons non aux accords avec le Mercosur, climat avec l’Amérique latine, parce que nous ne voulons pas en France du boeuf aux hormones ou du poulet chloré», a dit Didier Guillaume. «Aucun produit ne doit rentrer dans l’Union européenne s’il n’est pas aux standards de l’Union européenne. Le libre-échange, ce n’est pas faire rentrer le loup dans la bergerie», a ajouté le ministre.

Didier Bouville