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Comme attendu, une consultation publique de trois semaines va débuter le 9 septembre, qui concernera deux projets de texte (un arrêté et un décret) encadrant l’utilisation des phytos à proximité des habitations. Selon le projet d’arrêté présenté par les ministères de la Transition écologique, de l’Agriculture et de la Santé la veille par communiqué, les distances minimales à respecter, seraient fixées de la manière suivante : en l’absence de charte de riverains, «10m minimum pour l’épandage des substances les plus dangereuses ; pour les autres produits phytosanitaires, 10m minimum pour les cultures hautes (viticulture, arboriculture notamment) et 5m minimum pour les cultures basses (céréales par exemple).» Dans le cadre de chartes de riverains, elles pourraient être ramenées «à 3m pour les cultures basses et la viticulture et à 5m pour les autres cultures, à la condition d’avoir recours à des matériels de pulvérisation les plus performants sur le plan environnemental.» La FNSEA avait prévenu que des distances de cet ordre iraient dans le sens d’une résolution «pragmatique» du dossier. Un projet de décret encadre également l’élaboration de ces chartes et leur validation par le préfet de département. «C’est la première fois qu’on va mettre en place des distances minimales et on est un des seuls pays à le faire», a déclaré à l’AFP la ministre de la Transition Ecologique Elisabeth Borne.

Didier Bouville

Un rapport publié le 5 septembre indique que l’Union Européenne conserve, en 2018 sa position de leader en termes d’exportations de produits agroalimentaires, elles atteignent ainsi 138 milliards d’euros. Les produits agricoles représentent 7 % de la valeur totale des biens exportés par l’UE, se classant ainsi au quatrième rang après les machines, les autres biens manufacturés et les produits chimiques. Les produits agricoles s’exportent principalement vers les États-Unis, la Chine, la Suisse, le Japon et la Russie, qui représentent 40 % des exportations communautaires. L’UE devient aussi le deuxième plus grand importateur mondial de produits agro-alimentaires. En 2018, l’excédent commercial de ce secteur dans l’Union Européenne a atteint 22 milliards d’euros. D’après la commission européenne, l’agriculture et les industries et services liés à l’alimentation sont pourvoyeurs de près de 44 millions d’emplois dans l’UE.

Didier Bouville

Selon des sources concordantes, Paul Delduc a été nommé, en début de semaine, au poste de conseiller d’Emmanuel Macron en charge de «l’agriculture et l’environnement». Il était jusqu’ici directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN) au ministère de la Transition écologique, où il avait précédemment exercé des fonctions de conseiller de cabinet. Il travaille dans ce ministère depuis un peu plus de sept ans. Il a été formé à l’Ecole nationale du Génie rural, des Eaux et des Forêts (Engref). L’intitulé de son nouveau poste a son importance, car il marque un rapprochement inédit à l’Elysée entre les deux thématiques, «agriculture» et «environnement». Pour rappel, l’intitulé du poste de sa prédécesseure, Audrey Bourolleau, était «conseillère agriculture, pêche, forêt et développement rural», rattachée au pôle Territoires. Ce nouvel intitulé fait écho à celui de Damien Cazé à Matignon, qui est le conseiller (et chef de pôle) en charge des thèmes suivants: «écologie, transports, énergie, logement et agriculture». Un autre changement est annoncé de source syndicale: actuellement sous la hiérarchie de Damien Cazé, le conseiller technique de Matignon à l’agriculture, Julien Turenne, pourrait être rattaché de surcroit à l’Elysée, sur ce même thème.

Didier Bouville

A l’occasion de sa conférence de rentrée le 4 septembre, le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey a annoncé que son syndicat réfléchissait, avec les Jeunes agriculteurs, à une série de mobilisations, entre la mi-septembre et octobre, autour du thème des accords commerciaux (Ceta, UE/Mercosur) et des distorsions de concurrence. La ratification de l’accord avec le Canada (Ceta) devrait être examinée par le Sénat en première lecture dans les prochains semaines, mais aucune date n’est encore connue. Après le récent changement de position d’Emmanuel Macron sur l’accord avec le Mercosur, la FNSEA souhaiterait un changement similaire vis-à-vis du Ceta (Canada), avec comme leitmotiv «n’importons pas les produits qui ne sont pas produits dans les mêmes conditions que nous».

Didier Bouville

Des zones de non traitement (ZNT) seront mises en place «dès le 1er janvier 2020» dans les communes où aucune charte de voisinage n’aura été signée, dans le cadre du nouvel arrêté renforçant ce dispositif, a indiqué le ministère de l’Agriculture le 4 septembre à Agra presse. Lors d’une interview sur Europe 1 le jour même, le ministre de l’agriculture Didier Guillaume s’est par ailleurs vivement opposé aux arrêtés de certains maires ruraux imposant des ZNT sur 150 mètres. «Ce serait la plus grosse artificialisation des terres jamais obtenues», a affirmé le ministre, considérant qu’une telle mesure serait une «folie pour les agriculteurs» et «pour les consommateurs». Le projet d’arrêté sur les ZNT doit être mis en consultation en octobre.

Didier Bouville

Le gouvernement allemand a adopté le 4 septembre un programme d’actions pour la protection des insectes qui prévoit notamment l’interdiction de l’usage du glyphosate à partir du 31 décembre 2023. Dès 2020, une stratégie de réduction systématique des pesticides contenant du glyphosate doit être mise en œuvre afin de limiter de manière significative leur utilisation. Le plan d’actions comprend également une enveloppe d’au moins 100 millions d’euros par an pour la protection des insectes, notamment sur le financement de la recherche et la restauration des habitats. Au niveau européen, l’autorisation de mise sur le marché du glyphosate expire le 15 décembre 2022.

Didier Bouville

La pousse des prairies permanentes françaises accuse un déficit de 18% par rapport à la valeur de référence (1982-2009), indique Agreste dans une note de conjoncture du 30 août. Une aggravation par rapport aux chiffres du 20 juillet (-11%), à mettre sur le compte des «conditions climatiques exceptionnelles (deuxième épisode caniculaire fin juillet suivi de faibles précipitations en août)». «Plus des deux tiers des régions fourragères sont maintenant déficitaires et 23% présentent un déficit important», précise le service de statistique du ministère de l’Agriculture. La région Auvergne-Rhône-Alpes («la plus affectée par les conditions climatiques»), la Bourgogne-Franche-Comté et le Centre-Val de Loire affichent des déficits pouvant dépasser les 75%. Seule la façade Ouest est relativement épargnée. En Aquitaine, la pousse de l’herbe est excédentaire par rapport à la valeur de référence.

Didier Bouville

Le 2 septembre la FNSEA a adressé un communiqué pour souhaiter une bonne rentrée aux 138 363 élèves et aux 35 278 étudiants qui ont fait le choix de l’enseignement agricole. A cette occasion, elle a tenu à rappeler qu’avec ses 807 établissements (19 écoles d’enseignement supérieur et 136 centres de formations d’apprentis) il s’agit d’une filière d’excellence ( 87,2 % de réussite au diplôme et des taux d’insertion professionnelle allant de 82 % pour les BAC à 90 % pour les BTS) qui constitue, de plus, un réel maillage territorial. Alors que l’on demande aux agriculteurs d’être résilients face aux changements, l’organisation syndicale estime que cela nécessite un enseignement agricole fort, pour préparer les futurs actifs agricoles à faire face aux défis qui les attendent. La FNSEA invite donc tous les jeunes à venir découvrir un enseignement de qualité, diversifié et en phase avec son temps. « Les métiers de l’agriculture transforment le quotidien », insiste l’organisation.

Didier Bouville

Selon l’AFP, la préfecture du Doubs a saisi le 29 août le tribunal administratif pour demander l’annulation de deux arrêtés municipaux anti-phytos, quelques jours après la suspension de l’arrêté du maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), Daniel Cueff. Ces deux arrêtés, pris dans les petites communes d’Audincourt et de Boussières, visent à interdire l’utilisation du glyphosate sur leur territoire. Depuis plusieurs jours, de nombreux maires ruraux ont également pris des arrêtés réglementant ou interdisant l’usage de pesticides sur leurs communes pour faire pression sur l’Etat, qui doit mettre en consultation un nouvel arrêté sur les zones de non traitement en octobre. Dans sa décision sur l’arrêté anti-phyto de Langouët, le tribunal administratif de Rennes affirme qu’un maire ne peut «en aucun cas s’immiscer» dans «l’exercice d’une police spéciale» confiée à l’Etat, ce qui est le cas pour la réglementation de l’utilisation des pesticides.

Didier Bouville

Les pouvoirs publics envisagent de réaliser des tirs d’effarouchement dans le cœur du parc national des Ecrins, a indiqué le 30 août un responsable de l’ONCFS à Agra Presse. De tels tirs «ne sont pas exclus», a précisé cette source. «On y réfléchit, de manière expérimentale», même si la loi interdit les tirs dans ces zones. Cette mission serait confiée à la brigade loup de l’ONCFS, arrivée sur place le 30 août pour effectuer des tirs d’effarouchement autour du parc. Le déclenchement de tels tirs est toutefois loin d’être acquis, car ils représentent «une solution ultime», rappelle un membre de la brigade, qui explique qu’«avec le loup, il faut adapter les mesures en permanence.» Cette mesure exceptionnelle, qui constituerait une première dans l’histoire des parcs nationaux, s’explique par la présence accrue du canidé et parce que «les mesures traditionnelles de protection ne sont pas suffisantes pour contenir la prédation». Le 29 août, sur CNews, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume s’est prononcé pour un décret permettant l’effarouchement des loups dans le parc national des Ecrins. Il répondait aux quelque 200 éleveurs qui ont bloqué la préfecture de Gap du 26 au 29 août, à l‘appel de la FDSEA et des JA des Hautes-Alpes.

Didier Bouville