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La production européenne brute de bœuf (y compris vif) devrait reculer de 0,9% en 2019, indique la Commission dans son rapport trimestriel sur les perspectives à court terme, publié début octobre. Une diminution due à la décapitalisation «dans plusieurs pays producteurs clés» (France, Pays-Bas, Belgique) au scandale sur la viande avariée en Pologne et à une baisse des exports en vif. De son côté, le porc bénéficie d’une demande chinoise soutenue: les exportations européennes totales de viande de porc devraient progresser de 20% sur 2019. En l’absence de croissance de la production porcine (+0,4% en 2019), les prix augmentent, ce qui pourrait pousser les consommateurs à se reporter vers la viande de volaille. Celle-ci profite par ailleurs d’une «forte demande au niveau mondial», provoquant une hausse de la production (+2,5% sur l’année) et des exportations (+4,5%). Les importations augmentent encore plus (+6%), notamment en provenance du Brésil et de Thaïlande. De son côté, la viande ovine progresse de 1% en 2019 grâce à de «meilleures conditions fourragères» qu’en 2018 et à une hausse des abattages britanniques, sur fond d’anticipation du Brexit.

Didier Bouville

Face à des productions en baisse et des coûts de production en hausse, la Fnec (éleveurs de chèvres, FNSEA) demande, dans un communiqué de presse du 8 octobre, une hausse du prix payé aux producteurs. Elle «doit être effective très rapidement», réclame le syndicat. La sécheresse estivale «a fortement pénalisé les lactations et sévèrement compromis la qualité et le rendement des fourrages», déplore la Fnec. Elle estime à 5% la hausse du prix de revient des éleveurs de 40 euros les 1000 litres. «Qu’attend-on pour répercuter les hausses des coûts de production dans le prix du lait? Est-on condamné à attendre une nouvelle période de pénurie de fromage dans les rayons pour réagir?», lance le syndicat à destination des transformateurs et distributeurs.

Didier Bouville

«C’est une grande réussite», a affirmé le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey, au siège du syndicat, à l’issue de la journée de mobilisation nationale du 8 octobre, commune avec les Jeunes agriculteurs, sur le thème «France, veux-tu encore de tes paysans?» Les deux syndicats revendiquaient à 16h «l’ensemble des départements français mobilisés», «100 blocages ou opérations escargot», 6000 tracteurs et 10000 agriculteurs. Une réunion est prévue en fin de journée avec le ministre de l’Agriculture pour lui «porter un premier avertissement». La semaine prochaine, une action syndicale d’étiquetage de l’origine des produits est prévue en grande distribution et restauration collective. Enfin une «nouvelle mobilisation» est prévue le 22 octobre dont le mode opératoire n’a pas été dévoilé. Mais Jérôme Despay promet «une montée en puissance». Les syndicats ont listé leurs principales revendications: pas de ratification du Ceta, un meilleur budget pour le ministère et les chambres d’agriculture dans le cadre du projet de loi de finances 2020; des arbitrages favorables concernant les zones de non-traitement, l’adoption de leurs propositions sur le délit d’entrave dans le cadre de la proposition de loi portée par le sénateur Jean-Noël Cardoux, actuellement en 1re lecture au Parlement; une déclaration de soutien du président de la République; et des mesures pour les pensions des agriculteurs déjà à la retraite.

Didier Bouville

La prestation «beaucoup plus concrète» de Janusz Wojciechowski, candidat au poste de commissaire européen à l’Agriculture, lors de sa seconde audition devant les eurodéputés de la commission compétente du Parlement européen, le 8 octobre, lui a permis d’obtenir leur feu vert. Il devrait donc prendre ses fonctions le 1er novembre avec l’ensemble de la nouvelle Commission européenne. Sur la future Pac, Janusz Wojciechowski a indiqué que son mandat était de finaliser les négociations en cours et pas de présenter de nouvelles propositions. Néanmoins, il s’est dit ouvert à la discussion concernant les changements que proposeront le Parlement et le Conseil. Le futur commissaire à l’Agriculture s’est prononcé pour une augmentation de la dotation de la réserve européenne de crise agricole, notamment dans le contexte des tarifs douaniers supplémentaires que menacent de mettre en place les Etats-Unis dans le conflit avec l’UE sur Airbus. Il s’est également engagé à proposer un «plan d’actions pour le développement de l’agriculture biologique en Europe» et des dispositions pour lutter contre l’accaparement des terres agricoles dans l’UE.

Didier Bouville

Le candidat polonais au poste de prochain commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, devra bien repasser une audition devant les députés de la commission de l’Agriculture du Parlement européen le 8 octobre. Pour être nommé au portefeuille de l’Agriculture dans la prochaine Commission européenne Janusz Wojciechowski doit d’abord obtenir le feu vert des parlementaires européens. Mais les réponses qu’il a apportées lors de sa première audition le 1er octobre n’ont pas convaincu, pas plus que les clarifications par écrit transmises dans un second temps aux parlementaires. Ceux-ci ont donc décidé, le 7 octobre, de le convoquer pour une séance de rattrapage.

Didier Bouville

Après la décision de l’OMC qui a estimé, le 3 octobre, que les subventions publiques accordées à Airbus par plusieurs pays européens ont porté préjudice au constructeur américain Boeing, les Etats Unis sont autorisés à imposer des droits de douanes à hauteur de 7,5 milliards de dollars par an (soit 6,8 milliards d’euros, le montant du préjudice estimé par l’OMC) sur des produits européens. Washington a ainsi décidé de taxer des biens en provenance de l’UE, notamment des produits agroalimentaires comme le vin, les fromages et le porc. « En taxant avec des droits additionnels de 25 % les vins tranquilles, les fromages et le porc français, c’est un marché de plus de 1 milliard d’euros qui est touché. Mais les répercussions cumulées sont bien plus importantes, et impactent l’ensemble du marché unique, les effets indirects pouvant être dévastateurs », prévient la FNSEA dans un communiqué du 3 octobre. L’organisation en appelle aux pouvoirs publics « pour qu’ils prennent la mesure des rétorsions et envisagent dès à présent les mécanismes permettant de passer le cap ». Le ministre de l’Agriculture a de son côté précisé qu’il « interviendra sur ce sujet pour mobiliser ses homologues lors du prochain Conseil des ministres de l’Agriculture et de la Pêche à Bruxelles, le 14 octobre prochain, afin que la Commission européenne puisse prendre rapidement des mesures pour soutenir nos filières ».

Didier Bouville

Plus de 53 300 contributions citoyennes ont été postées dans le cadre de la consultation sur les zones de non traitement, qui s’est clôturée le 4 octobre. Initialement prévue pour le 1er octobre, la date limite pour déposer les contributions avait été repoussée à cause de «bug informatique». «Cela montre tout l’intérêt que les Français ont porté à ce sujet. Nous en tiendrons compte pour les textes définitifs», s’était déjà félicité la ministre de la transition écologique Élisabeth Borne à l’Assemblée Nationale, lors d’une question au gouvernement le 1er octobre. Une «analyse» de ces contributions sera menée d’ici « fin octobre», pour une publication des textes «avant le 1er janvier 2020».

Didier Bouville

Lors d’une visite surprise au Sommet de l’élevage le 4 octobre, le chef de l’Etat a échangé avec de nombreux éleveurs inquiets du contexte économique et sociétal. Accompagné du ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, Emmanuel Macron n’a pas prononcé de discours formel, se contentant d’une prise de parole sur le grand ring réservé aux concours animaux. D’après l’AFP, le président de la République a proposé aux représentants de la filière bovine que l’Etat investisse dans des abattoirs via le Grand plan d’investissement promis lors des EGA. Lors d’une déambulation sans débordement, il a été interpellé sur les sujets d’actualité comme la sécheresse, l’agri-bashing, les retraites ou encore le débat autour des zones de non-traitement. Mais ce sont surtout les accords de libre-échange, en premier lieu le Ceta (UE-Canada), qui inquiètent les éleveurs. «Les difficultés qu’on a aujourd’hui n’ont rien à voir avec le Ceta!, a lancé M. Macron. Notre problème aujourd’hui est que nous ne savons pas valoriser correctement ce qu’on produit.» La veille, Jean-Baptiste Moreau et Roland Lescure, deux députés LREM venus participer à un débat sur le Ceta, s’étaient faits expulser du salon par des syndicalistes de la FDSEA et des JA. Un épisode jugé «inacceptable» par le chef de l’Etat.

Didier Bouville

20% des Français se déclarent flexitariens et 5% se déclarent végétariens ou végans, d’après une étude dévoilée par FranceAgriMer le 2 octobre au Sommet de l’élevage (enquête réalisée sur Internet par le Crédoc auprès d’environ 3500 personnes en France, Espagne, Allemagne et Royaume-Uni). En France, 4% des répondants se déclarent végétariens, 1,1% végans et 0,1% végétaliens. Un niveau qui place l’Hexagone dans la moyenne des pays étudiés. D’après une autre enquête du Crédoc (menée par téléphone), la proportion de végétariens déclarés est passée de 0,7% en 1998 à 3,2% en 2018. Pour FranceAgriMer, «le végétarisme s’inscrit dans une tendance plus large de baisse de consommation de viande ces dernières années». L’étude présentée au Sommet de l’élevage montre que «50% des Français déclarent avoir réduit leur consommation de viande par rapport à 2017». FranceAgriMer estime à 20% la part de flexitariens en France. Un niveau là aussi dans la moyenne des pays étudiés. L’organisme public prévoit de lancer prochainement une étude de plus grande ampleur centrée sur la France.

Didier Bouville

A peine l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a-t-elle donné, le 2 octobre, son autorisation aux Etats-Unis pour taxer des produits européens en compensations des aides accordées à Airbus que l’administration Trump annonçait qu’elle mettrait bien en place des droits de douane supplémentaires à hauteur de 7,5 MRD $. Ceux-ci seront imposés, à partir du 18 octobre, à hauteur de 10% sur les avions de l’UE et de 25% sur d’autres produits principalement agricoles, dont les vins espagnols et français, les fromages italiens et anglais (et dans une moindre mesure français), les olives et huile d’olive en provenance d’Espagne et plusieurs produits porcins en provenance notamment de France, d’Allemagne et d’Espagne. En tout, ce sont 150 catégories de produits qui sont touchées, selon une liste publiée par les services du représentant américain au Commerce. L’UE qui a, de son côté, porté plainte auprès de l’OMC contre les soutiens américains à Boeing ne pourra prendre des contre-mesures qu’au printemps 2020, une fois cette seconde affaire jugée. Bruxelles envisage d’imposer des droits de douane supplémentaires d’un niveau équivalent sur certains produits agricoles en provenance des Etats-Unis, notamment les fruits secs et les jus de fruits.

Didier Bouville