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D’après les chiffres publiés par l’Agence bio le 9 juillet, la surface française certifiée agriculture biologique s’élève à 2,3 millions d’hectares en 2019, soit 8,5 % de la surface agricole utile (SAU) française, et une croissance de 13 % par rapport à 2018. «Les surfaces fourragères qui occupent plus de 60% de la sole bio sont les moins dynamiques (+10 %)», note le rapport. À l’inverse, la vigne affiche une progression de 23% avec 21000 hectares entrés en conversion en 2019. Avec 571000 ha en 2019, dont 100000 ha en première année de conversion, «les grandes cultures bio maintiennent leur élan», se réjouit également l’Agence bio. «Nous sommes sur une belle progression, qui pourrait nous amener à respecter les engagements pris dans les contrats d’objectifs bio», commente Gérard Michaut, vice-président de l’agence bio. À l’échelle européenne, la France continue de se classer juste derrière l’Espagne. «Alors que la Commission européenne ambitionne d’avoir 25% d’agriculture biologique en 2030 en Europe, la France doit s’emparer de cet objectif et devenir un leader», encourage Philippe Henry, président de l’Agence bio.

Didier Bouville

«Est-ce que c’est véritablement nécessaire ?» C’est la question que se pose Isabelle de Silvale, présidente de l’Autorité de la concurrence au sujet de la proposition de loi de Grégory Besson-Moreau (LREM) qui vise à fixer un seuil de part de marché au-delà duquel les rapprochements à l’achat de la grande distribution ne pourront être autorisés. «La loi Egalim qui est assez récente nous a donné tous un arsenal assez complet qui nous permet de faire un bilan concurrentiel et de nous autosaisir», a-t-elle explique lors d’une conférence de presse le 9 juillet. Si une régulation a priori venait à s’imposer, elle interroge: «Je ne sais pas si la bonne formule, c’est de limiter par un chiffre général et absolu la part de marché des centrales d’achat. Cela peut ne pas être forcément le meilleur critère». Elle avance également que des instructions sur des rapprochements sont en cours et que les décisions de l’Autorité pourront servir d’exemples. Le 3 juillet, le député LREM expliquait à Agra Presse la nécessité de réguler ces alliances : «avant de sanctionner, il faut fixer des limites et l’Autorité de la concurrence n’en fixe pas».

Didier Bouville

Lors de sa première séance de questions au gouvernement en tant que ministre de l’Agriculture, le 8 juillet, Julien Denormandie a résumé face aux députés sa méthode sur le dossier du glyphosate: «objectif maintenu, transparence, et méthode». Julien Denormandie répondait à une interpellation de Julien Dive (LR, Aisne): « Quelle est la date de l’interdiction du glyphosate en France? […] Proposez-vous des dérogations? Si oui, allez-vous les fonder sur un type de culture en situation d’impasse?», a demandé le député au ministre. «Le président a été très clair, il a fixé des objectifs temporels [de sortie du glyphosate] en disant qu’ils devaient s’appliquer au regard des produits de substitution», a réagi le nouveau ministre de l’agriculture. Le travail, a-t-il précisé, se poursuivra avec l’aide de son ministère, de celui de la Transition écologique, des agences et des parlementaires. «Avec la majorité, nous avons demandé un recensement, et près d’un tiers des exploitations sont déjà sorties du glyphosate», a annoncé le ministre, précisant qu’un autre tiers sont en train d’en sortir. Les résultats de ce recensement, a-t-il promis, seront publiés prochainement, «y compris sur les achats» de produits phytosanitaires.

Didier Bouville

Alors que le projet de réforme du Cese a été présenté lors du premier Conseil des ministres mené par Jean Castex, Patrick Bernasconi, président du Cese, a indiqué à Agra Presse que la diminution du nombre de conseillers de 230 à 175 ne remettra pas en cause la représentativité du monde agricole. «Tout le monde sera moins représenté au Cese, mais le monde agricole ne sera pas affecté plus que les autres», affirme Patrick Bernasconi. Si la composition fixée par ordonnance en 1958 donnait vingt sièges aux représentants «des exploitants et des activités agricoles», le projet de texte prévoit actuellement «cinquante-deux représentants» du monde économique, sans précision concernant la répartition, qui sera fixée par décret. «C’est un projet de réforme qui est là depuis pas mal de temps, et qui avait l’aval de l’exécutif, et des deux assemblées», souligne Patrick Bernasconi. Autre nouveauté: la saisine du Cese par le gouvernement pourra dispenser ce dernier de procéder à certaines consultations réglementaires, renforçant ainsi le rôle de concertation de l’organisation. Le Cese, qui a organisé la Convention ciotyenne sur le climat, pourra également «recourir à la consultation du public», en recourrant au tirage au sort. Le texte devrait être examiné au parlement à l’automne, en vue d’aboutir à «un nouveau Cese pour la fin du printemps», espère Patrick Bernasconi.

Didier Bouville

Interrogé à l’Assemblée le 8 juillet sur la date d’entrée en vigueur de la loi de revalorisation des retraites agricoles à 85% du Smic, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a assuré vouloir une application «dès lors que le système sera prêt». Autrement dit, potentiellement avant la date butoir fixée au 1er janvier 2022. «Je m’y engage, je ne remettrai pas à demain ce qui peut être fait aujourd’hui», a déclaré Julien Denormandie affirmant ainsi avoir entendu la demande du Parlement et le fait que la MSA estime être prête techniquement dès le 1er janvier 2021. Le député Jean-Paul Dufrègne (Groupe communiste) qui a interrogé le ministre à ce sujet l’a aussi interpellé sur les pensions de retraite «de misère» des conjoints collaborateurs qui n’ont pas été revalorisées. «Là aussi il faut agir avec méthode, c’est intolérable vous l’avez dit, je partage», a répondu le ministre de l’Agriculture précisant que les travaux de la mission parlementaire sur les petites retraites «doivent être remis à l’automne». De son côté Jean-Paul Dufrègne a confirmé que son groupe parlementaire déposerait «prochainement» une proposition de loi «pour y remédier».

Didier Bouville

Le groupe allemand Bayer a annoncé, le 8 juillet, qu’il retirait son offre d’allocation d’1,25 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) qu’il devait consacrer à résoudre d’éventuels litiges futurs sur le glyphosate. «La Cour est sceptique quant à la pertinence et à l’équité de l’accord proposé et est encline à refuser la requête », a annoncé le juge Vince Chhabria dans une déclaration déposée auprès d’un tribunal de Californie. Le magistrat américain remet aussi en question la possibilité que de futurs plaignants soient soumis à une décision du comité scientifique indépendant alors que la recherche sur le sujet continu. Enfin le même juge a émis des « réserves » sur le comité scientifique indépendant, qui déciderait à la place des juges et des jurés des futures poursuites. Aux yeux de la justice américaine, ce mode de résolution de litiges passe plutôt mal. Plus concrètement, les litiges futurs auront de grandes chances de se résoudre devant un juge, même si Bayer « reste fermement attaché à une solution qui à la fois résolve les différends juridiques actuels et contienne une solution viable pour traiter et régler d’éventuelles procédures futures », a indiqué le groupe dans un communiqué de presse. Bayer devrait répondre au juge Chhabria lors d’une audience préliminaire prévue le 24 juillet. Plus de 125 000 plaintes ont été déposées contre Bayer. Les plaignants américains accusent le Round’up, fabriqué à partir du glyphosate d’avoir causé le cancer dont ils souffrent. Le groupe Bayer emploie près de 104 000 salariés à travers le monde, pour un chiffre d’affaires annuel de plus de 43 milliards d’euros.

Didier Bouville

C’est l’un des effets du confinement. « Les achats d’œufs ont augmenté de 44,8 % au mois d’avril en volume, tous magasins confondus, par rapport à avril 2019 », indique le Comité national de promotion de l’œuf (CNPO) dans un communiqué du 7 juillet. Cette tendance s’est confirmée au mois de mai 2020 avec une hausse de 16 % en grande distribution. Depuis le début de l’année 2020, les ventes d’œufs enregistrent une hausse globale de 18,9 %. Les consommateurs achètent prioritairement des œufs issus de cages aménagées (35 %), devant les œufs de plein air (26 %), les œufs biologiques (20 %), les œufs « sol » (12 %) et les œufs Label rouge (7 %). La filière française est leader en Europe avec une production de 15 milliards d’œufs par an.

Didier Bouville

Les Jeunes agriculteurs (JA) se «félicitent» de la nomination de Julien Denormandie, et l’appellent à placer les thèmes suivants «à l’agenda politique»: la «résilience» de l’agriculture, le «renouvellement des générations» et une «politique alimentaire européenne et internationale cohérente». A l’instar de la FNSEA, les JA appellent le ministre à poursuivre le récent travail engagé «répondre à l’enjeu d’assurer notre souveraineté alimentaire» et lui demandent de ne pas abandonner le projet de loi foncière, dans l’objectif «de faciliter l’accès des terres aux jeunes et de réguler les transactions foncières». Concernant le renouvellement des générations, ils appellent Julien Denormandie à prendre les mesures suivantes : «promotion du métier», «renforcement de la formation initiale et continue, de l’accompagnement humain et financier» et «facilit(ation de) la transmission des exploitations». Ils rappellent enfin leur demande d’un budget de la Pac «ambitieux», leur «refus des accords commerciaux internationaux qui sacrifient l’agriculture», à laquelle ils préfèrent «une logique de complémentarité des échanges».

Didier Bouville

Lors de la passation de pouvoir le 7 juillet entre Élisabeth Borne et Barbara Pompili au ministère de la Transition écologique, cette dernière a considéré sa prise de fonction comme «un symbole de continuité» pour l’État. «Je me garderai bien d’établir tout de suite un programme d’action», a prévenu Barbara Pompili. Ce programme sera construit progressivement «en concertation large avec les associations souvent exigeantes mais indispensables», mais également avec les parlementaires, les collectivités locales et les entreprises. «Nous aurons à concrétiser les travaux de la Convention citoyenne sur le climat», a précisé la nouvelle ministre, reconnaissant avoir partagé «certains doutes», lors du lancement de l’initiative il y a un an. Barbara Pompili a également assuré que le Président et le Premier ministre souhaitent, comme elle, faire de l’écologie un «moteur essentiel» de la relance économique. «Je ne sais que je ne serai pas la seule écologiste autour de la table du conseil des ministres, il y aura notamment une ministre du travail écologiste», a-t-elle conclu Barbara Pompili.

Didier Bouville

«Si l’on m’avait dit il y a 48 heures que je serai là ce matin pour la passation de pouvoirs avec Julien (Denormandie, ndlr), je ne l’aurais surement pas cru». C’est ainsi que Didier Guillaume a débuté son discours de passation, le 7 juillet, affichant sa surprise d’être démis, et évoquant la «rudesse» de la vie politique. Pour son premier discours, Julien Denormandie n’a pas affiché de changement de ligne: «Je serai le ministre des agriculteurs, à leurs côtés, fier de leur travail que je connais bien, je serai le ministre également d’une alimentation française durable, accessible à tous et prenant soin de chacun», a conclu le nouveau ministre de l’Agriculture. Il s’est affiché dans la continuité de son prédécesseur et des Etats généraux de l’alimentation, mais n’a pas évoqué les dossiers d’actualité portés par Didier Guillaume, comme la gestion des risques climatiques, ou l’organisation d’une «grande conférence» à la rentrée sur la souveraineté alimentaire. Il a toutefois plaidé pour «renforcer à l’échelle européenne notre souveraineté», et affiché un attachement au «dialogue» et sa détermination pour que «l’agriculture et l’alimentation soient des éléments importants du plan de relance».

Didier Bouville