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Philippe Mauguin devrait être reconduit à la présidence de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), après que les députés et les sénateurs ont largement voté en faveur de sa nomination. Auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat et celle de l’Assemblée nationale, Philippe Mauguin avait présenté, aux parlementaires, son plan d’action stratégique avec objectif de devenir « l’un des leaders mondiaux de la recherche pour répondre aux enjeux sociétaux ». Les sénateurs, apparemment convaincus ont voté pour la reconduction de Philippe Mauguin par 33 voix et deux bulletins blancs. Les députés ont fait de même avec 30 voix pour et deux abstentions. Le mandat de Philippe Mauguin arrivait à son terme fin 2019 mais la fusion, le 1er janvier 2020, de l’INRA et de l’institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA) l’avait prolongé. Il reste maintenant à entériner cette nomination, pour un mandat de quatre ans, par décret en conseil des ministres. Agé de 57 ans, Philippe Mauguin est ingénieur (ENGREF). Il a notamment été directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Il avait remplacé en 2016, l’ancien PDG de l’INRA, François Houiller qui était candidat à sa succession. L’INRAE rassemble une communauté scientifique de 12 000 personnes et dispose d’un budget de plus d’un milliard d’euros.

Didier Bouville

Selon une étude de l’Université de Saint-Gall (Suisse) rapportée par le quotidien La Tribune de Genève, des chercheurs ont mis en évidence que sans pesticides de synthèse, la production de la Confédération helvétique chuterait. « Comme le rendement moyen serait plus faible, il en résulterait une diminution du taux d’auto-approvisionnement de 58 % à 42 % », écrivent les auteurs de l’étude. De plus, « il faudrait en outre s’attendre à des changements majeurs dans la gamme des produits agricoles fabriqués en Suisse. L’offre intérieure en sucre, en fruits, en légumes, en pommes de terre et en viande – surtout celle de porc et de volaille – se retrouverait gravement affectée », poursuit l’étude. Dans un communiqué commun, les principales organisations agricoles et agroalimentaires suisses ont indiqué qu’accepter une Suisse sans pesticides de synthèse, « entraînerait non seulement un recul de la production alimentaire suisse et, par conséquent, de la sécurité alimentaire, mais aussi une hausse des coûts de production et un accroissement des risques liés à l’hygiène dans l’industrie alimentaire. En bref, l’initiative affaiblirait le secteur agricole et alimentaire suisse sur le plan économique ». « Nous voulions une expertise indépendante sur cette question. Et les résultats confirment nos craintes », a quant à lui indiqué Francis Egger, vice-directeur de l’Union suisse des paysans à La Tribune de Genève.

Didier Bouville

«J’étais moi-même surpris», reconnaît Dominique Cena auprès d’Agra Presse, alors que le député Bruno Fuchs (Modem, Haut-Rhin) a déposé un amendement au projet de loi de finances (PLF) pour 2021 en citant le syndicat apicole. Rejeté le 15 octobre en séance, cet amendement prévoyait une exonération fiscale pour les apiculteurs possédant moins de cinquante ruches. Il avait été porté par l’Unaf pour le PLF 2020 à l’automne, mais le syndicat n’a pas sollicité à nouveau les élus sur le sujet cet automne. «Avec les néonicotinoïdes, et le coronavirus, on est sur beaucoup de fronts à la fois», soupire Dominique Cena pour expliquer pourquoi le syndicat n’a pas défendu cet amendement auprès des élus cette année. La mesure, précise-t-il, permettrait pourtant de clarifier une situation dans laquelle de nombreux apiculteurs possédant moins de cinquante ruches, et soumis au micro-BA, sont de toute façon dispensés d’impôts. «On était avant au forfait à la ruche, mais on est rentrés depuis dans une usine à gaz qui coûte cher à l’État», souligne Dominique Cena. Une exonération systématique, poursuit-il, aurait permis de reconnaitre que «les abeilles participent à l’intérêt général, tout en compensant les hausses de mortalité».

Didier Bouville

«Julien Denormandie relance la dynamique des Etats généraux de l’Alimentation pour une meilleure répartition de la valeur le long de la chaîne alimentaire», annonce un communiqué du ministère de l’Agriculture le 15 octobre. La méthode présentée s’articule autour du triptyque «confiance, exigence, transparence». Afin de renforcer la mise en œuvre des Egalim, il a confié une «mission d’intérêt général» à Serge Papin, qui présidait à l’époque l’atelier 5 des Egalim. Dans un rôle de «médiateur et conciliateur», l’ancien patron de Système U devra «créer un dialogue avec l’ensemble des parties prenantes afin de consolider le consensus autour de la nécessité de mieux rémunérer la chaîne de valeur agricole»; «dresser un bilan de la loi et identifier au niveau des négociations commerciales entre les différents maillons, ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas»; «repérer les bonnes pratiques, nationales ou locales et réfléchir à leurs conditions de diffusion» et enfin «établir des pistes d’amélioration opérationnelles». «Il portera une attention particulière à la nature des contrats mis en place, l’utilisation des indicateurs de prix et de coûts de production», précise également le ministère.

Didier Bouville

Après plusieurs semaines de polémique sur la baisse des prix des broutards, le ministre de l’Agriculture réunit, le 16 octobre dans le Puy-de-Dôme, les éleveurs et les exportateurs. Une manière de siffler la fin de la partie, à en croire Emmanuel Bernard, le vice-président de la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) : «Nous avons été entendus par les pouvoirs publics, ils se posent les mêmes questions que nous. Si le ministre avait été convaincu par les explications [des exportateurs] sur la baisse des prix, il ne serait pas allé sur le terrain.» Le 12 octobre, le Berceau des races à viande du Massif central (Brav) a appelé les éleveurs à «retenir au maximum les broutards en ferme», dénonçant une baisse «incompréhensible et inacceptable» des prix des broutards. Cette évolution est «totalement décorrélée des réalités du marché», estiment les éleveurs, pour qui «la demande du marché européen est là», notamment vers l’Italie, première destination des broutards français. Ce durcissement du ton s’est concrétisé par au moins trois actions syndicales dans le Cantal (le département du président de la FNB), une dans le Puy-de-Dôme, et une rencontre avec Sicarev dans la Nièvre.

Didier Bouville

Pour la filière caprine, Capr’Inov est au Deux-Sèvres ce que le salon de l’agriculture est à Paris. Or cette année, en raison des conditions sanitaires, ce salon qui se tient traditionnellement à Niort (Deux-Sèvres) est reporté dans son format normal aux 24 et 25 novembre 2021. Cependant, le comité d’organisation a décidé de maintenir, le mercredi 25 novembre, une « Edition Spéciale » à huis clos, durant laquelle se dérouleront les concours jeunes, caprins, fromages, viandes, ont annoncé les organisateurs dans un communiqué de presse. « Pour les organisateurs, il est indispensable de maintenir des concours de qualité dans l’intérêt des producteurs et des nombreux produits présentés », poursuit le communiqué. Producteurs et transformateurs sont invités à venir confronter leurs produits au jury d’experts et de consommateurs aguerris le 25 novembre 2020 ! Le comité d’organisation recherche des membres du jury « pour venir juger, déguster, médailler et découvrir la chèvre sous toutes ses formes ».

Les demandes d’inscription sont recueillies au n° de téléphone suivant : 07.88.51.53.28 et par mail : concours.fromages.caprinov@gmail.com Pour plus d’informations : www.caprinov.fr

Didier Bouville

La FNA (négoce agricole) engage un recours en référé-suspension auprès du Conseil d’Etat contre la séparation vente/conseil en phytos, vu «le délai manifestement trop court entre la parution des textes restant à venir et la mise en oeuvre de la réforme au 1er janvier 2021», a-t-elle indiqué le 14 octobre. Moins de trois mois avant l’entrée en vigueur de cette mesure Egalim et «malgré une consultation publique sur trois d’entre eux, les huit textes d’application de l’ordonnance ne sont toujours pas parus», selon un communiqué. «Les négociants ne peuvent ni effectuer un choix éclairé ni préparer leurs entreprises à cette réforme dans un délai manifestement trop court», considère la FNA. De 27 juillet au 4 septembre, trois projets de textes réglementaires avaient été soumis à consultation publique par le gouvernement. Un projet de décret précise le contenu et les modalités d’exercice des activités de conseils stratégiques et spécifiques. Un projet d’arrêté définit la liste de démarches ou pratiques favorables qui permettent une exemption de conseil stratégique (HVE, bio ou en conversion). Et un second projet d’arrêté, applicable au 1er janvier 2021, fixe les modalités de la certification pour les activités de distribution, d’application et de conseil à l’utilisation de phytos.

Didier Bouville

Dans le cadre de l’examen du PLFSS 2021, la commission des affaires sociales s’est prononcée, le 13 octobre, contre un amendement rendant possible le «cumul» du régime d’exonération partielle de cotisations sociales spécifique aux jeunes agriculteurs avec la modulation des taux de cotisations (maladie, maternité, famille) accordée à tous les exploitants sous condition de revenus professionnels. En revanche, le rapporteur général de la commission Thomas Mesnier s’est dit ouvert à deux possibilités pour soutenir davantage les jeunes installés. «D’autres outils comme un droit d’option entre ces deux exonérations ou un renforcement des primes d’installation pour les jeunes agriculteurs pourrait être étudié».

Didier Bouville

Le marché de l’agroéquipement, à -5 % cette année conformément aux prévisions initiales, s’annonce «difficile» en 2021 malgré le plan de relance, a indiqué le 13 octobre Axema (industriels). D’après une enquête, les professionnels du secteur anticipent «une année difficile» en 2021 mais «pas de crise», a déclaré Jean-Christophe Régnier, président de la commission économique. Après un pic historique en 2019, le marché de l’agroéquipement est retombé à 5,8 Mrd€ en 2020 (-5 %), finalement sans dommages liés à la crise Covid. Les perspectives sont entre 5,2 et 5 5 Mrd€ (-5 à -10 %) pour l’an prochain. Reste des inconnues, notamment sur l’impact du plan de relance dans lequel le gouvernement prévoit 250 M€ pour le renouvellement des agroéquipements, y compris 135 M€ de prime à la conversion de matériels anciens et peu performants. Cela «appuiera 300 à 400 M€ d’investissements», a estimé le responsable du pôle économique David Targy tout en s’interrogeant : viendront-ils s’ajouter ou se substituer aux dépenses déjà prévues par les agriculteurs? Plus que le mot «relance», Axema préfère d’ailleurs le terme «accélération» de l’agriculture vers l’agroécologie.

Didier Bouville

France OP Lait (syndicat des organisations de producteurs laitiers) organisait ses premières assises le 13 octobre avec en ligne de mire l’objectif de trouver sa place au sein de la filière laitière française. «J’espère que nous serons invités à d’autres tables et que nous obtiendrons un retour de ce qui est fait aujourd’hui», résume en conclusion la journée Denis Berranger, président de France OP Lait. Le syndicat revendique, au-delà de celui de la négociation du prix auprès des industriels, son rôle de régulateur de la production et veut le faire entendre. Lors d’un vif échange sur le lissage de la production mis en place au printemps par l’interprofession (Cniel) avec Daniel Perrin, secrétaire général de la FNPL (producteurs laitiers, FNSEA) et administrateur du Cniel, Denis Berranger a affirmé: «C’est le rôle des OP de gérer les volumes». «Nous devons chacun trouver notre place dans les discussions. Ce que vous ne pouvez pas faire au Cniel [discuter du prix, NDLR] nous nous pouvons le faire, argumente le syndicat. Il faut travailler en complémentarité, et pour le faire, nous devons être présents à l’interprofession». Une demande qui n’a pour le moment pas reçu de retour positif des parties prenantes.

Didier Bouville