Fil info

Examiné depuis le 13 octobre en commission des affaires sociales de l’Assemblée, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 (PLFSS 2021) vise, par son article 34, à améliorer la prévention des risques et la santé au travail des salariés agricoles. Le texte propose d’expérimenter, pour trois ans, la détection précoce des risques dans quatre territoires tenus par les caisses locales de la MSA: il s’agira «a priori» des caisses de Haute Normandie, Mayenne-Orne-Sarthe, Sud Aquitaine et Midi Pyrénées nord. Les médecins du travail de la MSA, dont le nombre est «en déficit chronique» pointe le texte, pourraient déléguer trois actes aux infirmiers en santé au travail (IST) de la MSA: la visite de reprise après congé maternité, la visite médicale à 50 ans et l’examen d’aptitude dans le cadre d’un suivi renforcé. Ce transfert d’activités serait régi par un «protocole de coopération» à élaborer. Il permettrait aux médecins de se consacrer aux cas «complexes comme ceux exposés à des risques particuliers» et aux cas «peu suivis comme les saisonniers agricoles», explique le projet de loi. En 2019, la MSA comptait 267 médecins du travail (ETP) et 174 IST (ETP) sur l’ensemble du territoire.

Didier Bouville

Les principaux groupes politiques du Parlement européen (démocrates-chrétiens PPE, sociaux-démocrates et centristes Renew) sont proches de finaliser un compromis sur l‘architecture verte de la future Pac qui constitue la principale pierre d’achoppement de leurs discussions. Ce compromis, qui doit être déposé avant le 14 octobre en vue du vote en plénière sur la Pac les 21, 22 et 23 octobre, prévoit notamment de consacrer 30% des aides directes aux éco-régimes du premier pilier. Une flexibilité est prévue permettant de transférer jusqu’à 12% de ces fonds vers le second pilier dans le cas où ils ne seraient pas entièrement dépensés. Enfin les trois groupes politiques veulent prévoir un minimum de 35% de mesures environnementales et climatiques dans le second pilier (contre 30% dans la proposition initiale de Bruxelles). La commission de l’Agriculture du Parlement européen espère parvenir d’ici le 14 octobre à un accord global sur les trois règlements de la future Pac afin d’éviter une multiplication d’amendements lors du vote en plénière.

Didier Bouville

Le ministère américain de l’Agriculture (USDA) a publié le 9 octobre son rapport mensuel sur l’offre et la demande mondiales de grains, montrant outre-Atlantique des stocks de soja réduits par la demande chinoise, et une production de maïs entamée par la tempête en août dans l’Iowa. Les stocks de soja aux États-Unis sont prévus à 7,9 Mt (contre 12,52 Mt en septembre), a souligné Gautier le Molgat, analyste à Agritel, après la parution du rapport. «C’est la confirmation d’un retour à des hypothèses d’exportations qui reviennent au-dessus de celles de 2018», lorsque le gel commercial entre les États-Unis et la Chine a commencé, a souligné l’analyste. Côté maïs, la production américaine est estimée à 373,9 Mt (contre 378,5 Mt), tirée vers le bas par des surfaces réduites de quelque 400 000 ha en lien avec la météo. Cette baisse de récolte aux Etats-Unis, «combinée à une nette révision en baisse des stocks initiaux de la campagne 2020-21 (-6 Mt), (…) conduit à une révision en baisse de 9 Mt des stocks de report américains» à 55Mt (contre 64 Mt en septembre), souligne dans une note de conjoncture l’AGPM (producteurs de maïs).

Didier Bouville

«Si ses exportations sont globalement orientées à la hausse, la France tend à perdre des parts sur le marché intra-UE, pour l’ensemble des produits laitiers», observe FranceAgriMer dans une nouvelle étude dédiée aux échanges français de produits laitiers avec l’Union européenne parue le 8 octobre. Pourtant la France, deuxième producteur de lait de vache de l’UE derrière l’Allemagne, a de larges disponibilités pour ses exportations. Mais depuis la fin des quotas laitiers, la concurrence s’est fortement accentuée en Europe, où de nombreux pays (Irlande, Belgique, Pologne, Pays-Bas, Danemark, Royaume-Uni notamment) ont accru leur production et par suite leurs exportations. «Ces pays ont donc été en conséquence des concurrents de la France, à la fois sur le marché français, mais également sur leur propre marché respectif, ou enfin sur le marché intra-UE, impactant donc à la fois le niveau des importations et des exportations françaises», explique FranceAgriMer. En 2019, la France ne dégage plus que 11% de ses excédents commerciaux en valeur de son commerce avec l’Union européenne, contre 31% en 2016 et plus de 50% sur la majeure partie des années 2000.

Didier Bouville

«Une avalanche», «une inflation d’amendements»: c’est ce que craignent les eurodéputés alors que la date limite pour le dépôt des amendement sur la future Pac au Parlement européen est fixée au 14 octobre. Lors de la réunion de la commission parlementaire de l’Agriculture, le 12 octobre, de nombreux élus ont lancé un appel à tous les groupes politiques à ne pas déposer trop d’amendements au risque d’affaiblir la position du Parlement, qui doit voter sa position en plénière sur la réforme de la Pac les 21, 22 et 23 octobre. Alors qu’un consensus a été trouvé sur la quasi-intégralité du règlement OCM unique, les eurodéputés restent très divisés sur les deux autres volets des propositions de Bruxelles, les plans stratégiques et le règlement horizontal (gestion et financement). Parmi les principaux points de discorde: l’architecture verte (éco-régimes, conditionnalité renforcée…) et le contrôle du future système basé sur la performance (et non plus sur la conformité).

Didier Bouville

La présidence allemande du Conseil a mis sur la table, le 8 octobre, une nouvelle proposition de compromis pour la future Pac qui prévoit notamment de fixer la part des paiements directs à consacrer aux éco-régimes à 20%. Des flexibilités sont également prévues pour les États membres consacrant plus de 30% de leurs mesures du second pilier à des actions en faveur de l’environnement et du climat. Ce nouveau compromis devait être discuté lors d’une réunion des attachés agricoles le 9 octobre avant une nouvelle réunion du comité spécial Agriculture le 12 octobre en vue de préparer la négociation finale entre les ministres des Vingt-sept la semaine suivante (les 19 et 20 octobre) qui espèrent à cette occasion parvenir à une approche générale sur l’ensemble du dossier. Au Parlement européen aussi, les derniers pourparlers sur la Pac, qui sera votée les 21, 22 et 23 octobre en plénière, portent sur cette question des éco-régimes. Mais aucun chiffre n’a encore fait l’objet d’un compromis qui devrait se situer entre 20 et 40%.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, a remis, le 8 octobre à l’Académie d’Agriculture de France, les trois prix aux lauréats du concours Graines d’Agriculeurs co-organisés par Terres Innovantes et le fonds de dotation des Jeunes agriculteurs. L’édition 2020 était axée sur la thématique de la communication et de la pédagogie et s’adressait à tous les agriculteurs installés entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2018. Ont été récompensés : Adrien Gannac arboriculteur et producteur d’agrumes à Menton (06) qui est lauréat du grand public ; Tiphaine Chatal, polyculture et éleveuse de vaches laitières dans le Morbihan (56) et Muriel Landat-Pradeaux, viticultrice en Dordogne (24). Ces trois talents ont remporté une dotation de 3 000 € pour les aider dans leur projet. Un « coup de cœur du jury » a été décerné à Lucie Gantier, éleveuse de volailles en Vendée (85) « pour son activité sur Twitter et YouTube ». Une cinquantaine de jeunes agriculteurs avaient concouru et dix finalistes avaient été retenus.

Didier Bouville

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a obtenu le prix Nobel de la paix 2020 a annoncé le Comité Nobel le 9 octobre. Le PAM est « récompensé pour ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l’amélioration des conditions de paix dans les zones touchées par les conflits et pour avoir joué un rôle moteur dans les efforts visant à empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre », a annoncé Berit Reiss-Andersen, présidente du comité Nobel. Le PAM, organisme de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), a son siège à Rome (Italie). Il a distribué en 2019, plus de 15 milliards de rations à 97 millions de personnes, ce qui représente en affrètement, l ‘équivalent de 5 600 camions par jour. Il est à noter que la malnutrition touche dans le monde plus de 800 millions de personnes. Si les conditions sanitaires le permettent, le directeur exécutif du PAM, David Beasley (États-Unis), se rendra le 10 décembre à Oslo (Norvège) pour y recevoir le prix : une médaille d’or, un diplôme et une somme de 10 millions de couronnes suédoises (près de 950.000 euros).

Didier Bouville

Dans différents entretiens avec les médias français et européens, le Secrétaire d’État américain à l’Agriculture, Sonnie Perdue, a jugé que la stratégie agricole de l’Union européenne est « protectionniste (…) Chaque nation souveraine a le droit de déterminer les cadres et réglementations pour son alimentation et ses productions agricoles (…) mais si vous tentez d’imposer ces normes dans le commerce international, cela devient très problématique », a-t-il déclaré. Pour lui, le Green Deal et ses déclinaisons que sont « Biodiversité 2030 » et « Farm to Fork », est « une politique très regrettable qui affectera le commerce international et la production alimentaire mondiale (…) Ce pacte vert conduira au protectionnisme, j’en ai bien peur (…) car il ne sera pas compétitif », a estimé Sonnie Perdue. Interrogé sur une éventuelle saisine de l’Organisation mondiale du commerce par les États-Unis contre l’Europe sur ce Green Deal, il a répondu : « Cela reste à voir, je n’aime pas agiter des menaces ».

Didier Bouville

Dans un communiqué de presse publié le 9 octobre, la Fédération du Négoce Agricole (FNA) indique avoir lancé 110 projets d’investissements « dans le cadre du plan de relance pour un total de 126 millions d’euros ». « Cette première salve d’investissements est fortement axée sur la performance des filières, que ce soit par la modernisation des outils de production, par le développement d’activités à forte valeur ajoutée, et par la transition agroécologique », poursuit le communiqué. La FNA entend accélérer cette transition « au service d’une alimentation saine, sûre, durable, locale et de qualité pour tous ». Pour Antoine Pissier, président de la FNA, « la transition agroécologique ne doit cependant pas se faire au détriment de la performance de nos filières mais bien en complémentarité. Concilier les deux notions sera une des clés de réussite de la transformation de notre secteur », a-t-il conclu. La FNA regroupe 300 entreprises du négoce agricole qui, notamment, collectent les grains produits par 300 000 clients agriculteurs.

Didier Bouville