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Après les céréales et les oléagineux, le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a indiqué le 10 mai, devant les eurodéputés réunis en plénière, que la «Commission pourrait activer une clause de sauvegarde en restaurant des droits de douane sur les importations de volailles ukrainiennes». «Cela commence à être un problème sérieux au sein de l’UE. Et la même mesure pourrait aussi être mise en place pour les œufs, le sucre et d’autres produits agricoles», a-t-il indiqué. Avant de prévenir qu’«avant d’aller plus loin, il est crucial d’analyser précisément le marché». Pour freiner l’afflux de céréales et d’oléagineux ukrainiens, la Commission avait adopté, le 2 mai, une clause de sauvegarde autorisant uniquement le transit de céréales et d’oléagineux ukrainiens sur le territoire des pays d’Europe de l’Est (Pologne, Bulgarie, Slovaquie, République tchèque, Roumanie) afin de freiner leurs importations, accusées de faire chuter les prix. Par ailleurs, suite à l’adoption formelle le 9 mai par les eurodéputés du renouvellement pour un an de la suspension des droits de douane sur toutes les importations ukrainiennes, la clause de sauvegarde devrait également être renouvelée automatiquement au-delà du 5 juin.

La rédaction

Des députés du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale ont déposé, le 25 avril, une proposition de loi «visant à améliorer la compétitivité des fermes françaises», reprenant certaines propositions formulées par les sénateurs dans leur PPL transpartisane déposée en février et dont l’examen débute le 10 mai en commission des Affaires économiques au Sénat. Première proposition reprise par les députés: la création d’un «livret Agricole» pour financer des investissements dans les exploitations. Deuxième similitude: un article vise à «lutter contre les transpositions excessives des normes européennes par la création d’un haut?commissaire chargé de les identifier», alors que la proposition des sénateurs prévoit, entre autres, la création d’un «haut-commissaire à la compétitivité» et d’un «principe de non surtransposition» des normes. A l’instar des sénateurs, les députés font aussi des propositions pour réduire le coûts de la main d’œuvre et faciliter la mise en œuvre des projets de retenue et de stockage de l’eau. Interrogée sur le choix de déposer un texte sur la même thématique que celui du Sénat, la principale signataire, la députée Isabelle Valentin, n’a pas donné suite à nos sollicitations.

La rédaction

La préfecture des Pyrénées-Orientales a annoncé le 9 mai le passage de la plus grande partie du département en situation de «crise», le plus haut niveau d’alerte, en raison de la sécheresse historique frappant ce territoire qui s’étend des Pyrénées à la côte méditerranéenne. Les restrictions, ordonnées pour l’instant jusqu’au 13 juin, concernent les bassins versants de l’Agly et de la Têt, les deux principaux fleuves du Roussillon, où se concentre l’activité agricole, ainsi que les nappes des Aspres, une zone montagneuse, et la côte méditerranéenne, où se situent les stations balnéaires d’Argelès-sur-mer, Collioure ou Canet-en-Roussillon. Le communiqué du préfet diffusé mardi soir met l’accent sur un «juste partage de l’effort entre tous les usages: agriculture, autres activités économiques, vie quotidienne, débits dans les rivières» et «un effort collectif». L’arrosage des potagers, espaces verts, le remplissage des piscines privées, en utilisant l’eau du réseau, sont proscrits. Sur les plages, le fonctionnement des douches sera interdit. La préfecture souligne que la décision était inéluctable, «une réduction des prélèvements d’eau (étant) destinée à sécuriser, jusqu’à la fin de l’été, les usages prioritaires de l’eau», notamment l’accès à l’eau potable et la sécurité incendie.

La rédaction

Le Parti populaire européen (PPE, droite), principale force politique du Parlement européen, a adopté le 5 mai lors de son assemblée politique qui s’est tenue à Munich, une déclaration sur l’agriculture dans laquelle il rejette les propositions de la Commission européenne sur l’utilisation durable des pesticides et sur la restauration de la nature. Les eurodéputés du PPE plaident depuis des semaines pour un report de ces propositions législatives. Les objectifs proposés de réduction de 50% de l’utilisation des pesticides «ne sont tout simplement pas réalisables» et «ce n’est pas le moment de mettre en danger la sécurité alimentaire en Europe», estiment les membres du PPE. Ils dénoncent également l’objectif de retirer 10% des terres agricoles de la production. Une mesure jugée «irresponsable». «Nous pensons que les dérogations existantes au régime de conditionnalité de la politique agricole commune devraient être étendues afin de permettre l’utilisation d’un plus grand nombre de terres à des fins productives pour faire face aux pénuries potentielles», demande aussi la déclaration. Un débat sur ce dossier aura lieu au Parlement européen le 10 mai à Strasbourg, à la demande du groupe PPE au Parlement européen.

La rédaction

Portés par l’envolée des prix du sucre, les prix alimentaires mondiaux ont augmenté de 0,6% par rapport à mars soit la première fois depuis un an. Il s’agit au total encore d’une nette baisse de 19,7% par leur niveau d’avril 2022, selon l’indice mensuel publié le 5 mai par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En avril, les cours du sucre ont augmenté de 17,6% par rapport au mois précédent, marquant la troisième augmentation mensuelle consécutive et atteignant son niveau le plus élevé depuis octobre 2011. Cette évolution est principalement liée aux inquiétudes accrues concernant le resserrement des disponibilités mondiales pour la saison 2022/23 (Inde, Chine, Thaïlande et dans les pays européens). Quant aux prix mondiaux de la viande, ils ont augmenté légèrement de 1,5% par rapport à mars (-6,1% par rapport à avril 2022). En revanche, les cours des céréales poursuivent leur repli, malgré la hausse des prix du riz, soit -1,7% par rapport à mars (-19,8% par rapport à avril 2022). Les prix du blé ont notamment baissé de 2,3% en avril pour atteindre leur niveau le plus bas depuis juillet 2021. Enfin, les prix des huiles végétales ont baissé de 1,3% (cinquième baisse mensuelle consécutive) tout comme ceux des produits laitiers de 1,7%.

La rédaction

Dans le cadre de la réforme des lycées professionnels présentée par Emmanuel Macron le 4 mai, les élèves de l’enseignement agricole toucheront désormais une gratification lors de leurs stages, a indiqué le ministère de l’Agriculture le même jour. Les stagiaires agricoles bénéficieront des «mêmes modalités et montants qu’à l’éducation nationale», précise un communiqué. Soit 50 € par semaine en seconde, 75 € en première et 100 € en terminale, qui seront pris en charge par l’État, selon l’AFP. Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture rencontrera les syndicats de l’enseignement agricole «ces prochaines semaines» pour aborder «le détail des missions complémentaires qui seront proposées dans le Pacte enseignant lycées pro agricoles dédié». Ces missions porteront sur le «soutien aux élèves en difficulté», la «consolidation du lien avec l’entreprise» ou encore la «préparation de l’après-bac professionnel». En revanche, le volet pédagogique de la réforme des lycées professionnels «ne concernera pas l’enseignement agricole», qui a déjà fait l’objet d’une réforme du bac pro «depuis cette rentrée scolaire», comme le rappelle la Rue de Varenne.

La rédaction

Les représentants de la grande distribution seront reçus le 11 mai au ministère de l’Économie pour parler de la prolongation du «trimestre anti-inflation» et de la réouverture des négociations commerciales, a appris l’AFP auprès de Bercy. Une réunion avec les industriels sera organisée dans un second temps. La date n’est pas encore définie, indique le ministère. Bruno Le Maire avait annoncé le 3 mai vouloir prolonger le dispositif de «trimestre anti-inflation» par lequel les distributeurs s’engagent à prendre sur leurs marges pour maintenir des prix bas sur un certain nombre de produits. «Nous voulons, avec les distributeurs, prolonger l’opération pour que les distributeurs continuent de s’engager sur la baisse d’un certain nombre de prix», déclarait le locataire de Bercy. Dans le même temps, le gouvernement pousse les partenaires commerciaux à rouvrir les contrats négociés au 1er mars pour répercuter la baisse des prix sur certains marchés de gros vers les prix à la consommation. Certaines renégociations seraient déjà en cours, mais les représentants des industriels soulignent que toutes les matières premières ne sont pas concernées par des baisses et que les baisses, sur le prix des céréales ou de l’énergie par exemple, ne s’observent pas encore dans leurs coûts de transformation.

La rédaction

La fédération des Cuma (coopératives d’utilisation de matériel agricole) a publié le 3 mai les chiffres clés du réseau, une édition 2023 marquée par «deux faits majeurs»: un développement du désherbage mécanique et de l’emploi. Si leurs activités phares restent la récolte (80% des Cuma), le transport/manutention et le travail du sol, «les Cuma investissent de plus en plus dans des matériels en lien avec des pratiques environnementales vertueuses»: 34% d’entre elles proposent au moins un matériel de désherbage mécanique ou alternatif, souligne la FNCuma dans un communiqué. Cela représente 36% de Cuma supplémentaires équipées (par rapport à l’édition 2021), d’après ses chiffres, montrant l’importance du réseau dans la réduction des phytos. La fédération note également que 13% des Cuma proposent des matériels de semis direct, soit une hausse d’un tiers (en deux ans). Par ailleurs, le réseau emploie 5490 salariés en 2021 (contre 4800 en 2019). Quelque 10 057 Cuma sont dénombrées sur le territoire, représentant un chiffre d’affaires de 670 M€ (+4% en deux ans). Leurs investissements totalisent 522 M€ (+5%), avec un investissement moyen d’environ 92 000 € pour celles ayant investi.

La rédaction

«Après plusieurs années de forte croissance, la collecte de lait bio a augmenté plus lentement en France en 2022» et pourrait avoir atteint un plafond «au cours du premier semestre 2023», explique Corentin Puvilland, économiste au Cniel (interprofession laitière), dans une vidéo publiée le 2 mai. En 2022, la collecte a progressé de 2,7% par rapport à 2021, contre +11% en 2021 par rapport à 2020. «Ce ralentissement se confirme sur le début d’année 2023», note Corentin Puvilland. Sur les deux premiers mois de l’année, la collecte progresse de 0,7%. Une enquête sur les conversions réalisée par le Cniel montre que «la collecte pourrait avoir atteint son plafond au cours du premier semestre 2023». Cela s’explique par une «très forte accélération des cessations» qui concerneraient plus de 5% des ateliers lait bio. Un taux supérieur à celui de l’activité laitière conventionnelle (environ 4,5%). «Environ un tiers de ces cessations d’ateliers [de] lait bio sont imputables à des retours en conventionnel. Le reste est lié à des arrêts de l’atelier lait ou de l’activité agricole, ce qui a pour conséquence d’accélérer la déprise laitière dans certaines zones», analyse l’économiste. À noter que la collecte de lait bio poursuit sa croissance dans les grands bassins laitiers de la partie nord de l’Hexagone, tandis qu’elle décline dans la moitié sud du pays. La région Auvergne-Rhône-Alpes a, par exemple, perdu près de 8% de ses producteurs du lait bio en un an.

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Les exploitants agricoles ont «jusqu’au 31 mai inclus» – au lieu du 15 mai – pour déposer leur dossier de demande d’aides Pac «sans que ne soient appliquées les pénalités de retard», annonce le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le 3 mai. Ce décalage de deux semaines concerne uniquement les aides «liées à la surface», précise la Rue de Varenne, la date butoir pour les aides animales restant «fixée au 15 mai». Dans tous les cas, la date du 15 mai restera celle «à laquelle seront appréciés les engagements du demandeur» (qualité d’agriculteur actif, mise à disposition des parcelles). Le ministère justifie ce délai supplémentaire par la mise en œuvre de la nouvelle Pac 2023-2027, qui «nécessite d’accompagner de façon plus rapprochée les demandeurs d’aides». Et d’ajouter que «l’outil Telepac a dû évoluer pour tenir compte de ce nouveau cadre et fait l’objet d’améliorations continues depuis le 1er avril». Le 26 avril, la FNSEA a demandé au ministre «un report de la date limite au 31 mai» en raison des «problèmes techniques de la plateforme de déclaration». Tout en insistant sur «la nécessité que les agriculteurs soient payés le 15 octobre comme habituellement», selon son président Arnaud Rousseau. Dans son communiqué, le ministère invite «tous les exploitants qui le peuvent» à «ne pas différer leur déclaration pour assurer le meilleur déroulement possible de la campagne 2023».

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