National | Par Didier Bouville

Bovins : Interbev réagit sur les stocks sur pied

L’interprofession bétail et viandes Interbev publiera en début de semaine prochaine les chiffres précis de stocks de bovins sur pied dans les exploitations, annonce Guy Hermouet, président de la section bovine, à Agra Presse le 16 avril.

Des résultats qui seront calculés par l’Idele (Institut de l’élevage) à partir des chiffres officiels de la BDNI (base de données nationale de l’identification), afin de clore une polémique sur le sujet.

D’après M. Hermouet, «certaines organisations de producteurs ont parlé de 11 000, voire 18 000 animaux en stock. Ces chiffres démentiels ont provoqué la panique.»

Selon Interbev, ces chiffres des OP portent sur le total des animaux présents dans les fermes par rapport à 2019. Ils reflètent un pic des naissances observé à l’automne 2018, mais ils comptabilisent aussi les animaux destinés à être vendus, sachant que la France «abat ou exporte en vif 14 000 animaux par semaine».

Le surstock réel tournerait plutôt «autour de quelques milliers d’animaux au 1er avril», estime Guy Hermouet.

Un niveau «résorbable» par l’export, en vif comme en viande, alors que «les exportations vers la Chine repartent à hauteur de 100 tonnes en mars». Dans le meilleur des cas, l’export pourrait permettre de réduire le surplus dans les élevages à «environ 600 animaux supplémentaires par semaine», espère cet éleveur vendéen.

Rebond des abattages de bovins, le marché retrouve l’équilibre (Interbev)

Après plusieurs semaines chahutées par la crise sanitaire, «on retrouve l’équilibre en termes d’abattage et de consommation», assure Guy Hermouet, le 16 avril à Agra Presse.

«On observe une reprise des abattages en semaine 15, au niveau d’une année normale. Ils ont augmenté de 12% en jeunes bovins allaitants et vaches allaitantes, et de 8% en vaches laitières, après un repli global de 7% entre les semaines 11 et 15.»

Un constat partagé, selon cet éleveur vendéen, par tous les membres du bureau d’Interbev lors d’une réunion le 14 avril.

Autre signe encourageant pour l’amélioration de l’équilibre matière: «La consommation évolue en mode estival et se tourne vers les pièces à griller», relève-t-il. La progression des abattages est en phase avec la consommation, qui a fortement augmenté en haché (+33% entre les semaines 11 et 14) et dans une moindre mesure en viandes piécées (+14%).

«La consommation de viande bovine par les ménages répond bien, elle fait partie des produits qui s’en sortent le mieux», résume-t-il, tout en appelant à la «prudence». Car malgré l’embellie, «le prix à la production n’y est pas», regrette le responsable d’Interbev, avec «une baisse de 2% par rapport à 2019».

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