National | Par Didier Bouville
Les blocages des exportations allemandes, de bovins vivants vers des pays tiers, provoquent de sérieuses vagues dans la profession agricole et même dans les partis politiques. En effet, de plus en plus de Länder interdisent les exportations de bovins vers des pays tiers en refusant la délivrance des certificats vétérinaires pour les transports, au motif que les pays destinataires ne respectent pas les règles de protection des animaux.
Le premier land à commencer est le Schleswig-Holstein. Il a été suivi par la Hesse, puis la Bavière. D’autres s’y préparent… Peu à peu, les décrets régionaux évoluent d’interdictions générales et provisoires, vers une liste de pays visés. Il s’agit des pays suivants : Egypte, Algérie, Yémen, Jordanie, Kazakhstan, Kirghizstan, Arménie, Turkménistan, Azerbaïdjan, Liban, Maroc, Syrie, Turquie, Tunisie, Ouzbékistan…
L’année dernière l’Allemagne a exporté environ 70 000 bovins vivants en pays tiers. Il ressort des statistiques nationales qu’il s’agit essentiellement de bovins d’élevage pour des développements de cheptels. Les principales destinations étaient la Russie pour 21 164 animaux, la Turquie 15 448, l’Ouzbékistan 9 321, et le Maghreb avec environ 10 000. Le chiffre total de bovins vivants exportés était en recul de 15 % par rapport à 2017. Avec les décisions qui se multiplient, ces exportations fondent.
Juridiquement les Länder en question, dont dépendent les vétérinaires sanitaires, se réfèrent à une décision de la Cour Européenne de Justice stipulant que les vétérinaires sanitaires doivent refuser l’autorisation des transports d’animaux en cas de risque de blessures ou de souffrances inutiles.
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