Aveyron | National | Par Didier Bouville

«Aborder la gestion des risques avec pédagogie» [point de vue]

La FDSEA de l’Aveyron a invité mardi 21 janvier, Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA, en charge du dossier gestion des risques climatiques et sanitaires (notre photo).

– Pouvez-vous vous présenter ?

J. Limouzin : «Je suis agriculteur en Vendée, installé dans un GAEC à 6 associés (4 frères, un fils et un neveu – de 25 à 58 ans), pour préparer une transmission progressive de l’exploitation familiale. Sur 380 ha, nous élevons 60 vaches laitières et 150 Charolaises avec un atelier d’engraissement de jeunes bovins et de 300 truies dans un système naisseur – engraisseur. Notre particularité est d’avoir développé un système autonome avec la fabrication de toute l’alimentation de nos animaux sur la ferme à partir des céréales et fourrages de l’exploitation. Nous sommes aussi en système irriguant avec 170 000 m3 de stockage d’eau et les deux tiers de l’exploitation sont draînés.

– Depuis quand êtes-vous engagé dans la gestion des risques en agriculture ?

J. Limouzin : C’est Xavier Beulin qui m’a confié cette mission à la FNSEA constatant qu’il y avait de plus en plus de sinistres et que le changement climatique constituait un véritable sujet pour la résilience de nos exploitations. Je suis donc en charge de la gestion des risques climatiques et sanitaires et je préside le FMSE (fonds de mutualisation sanitaire et environnemental) depuis plusieurs années.

Ce sujet sera d’ailleurs au cœur du prochain congrès de la FNSEA à Niort. Nous présenterons nos propositions pour faire face aux excès d’eau, aux sécheresses, aux gels, aux canicules, des phénomènes de plus en plus récurrents dans toutes les régions de France. Au-delà de la mission alimentaire, il est aussi du rôle de l’agriculture de répondre aux attentes sociétales en matière de stockage du carbone, de limitation des gaz à effet de serre. L’agriculture est une solution !

– Quel sera l’objet de votre intervention en Aveyron ?

J. Limouzin : Je suis souvent sollicité pour intervenir dans les départements, expliquer la capacité à apporter plus de résilience en mettant en parallèle les dispositifs gérés par les exploitations. L’épargne de précaution est une avancée : elle permet de réaliser des stocks fourragers les bonnes années et de lisser sur plusieurs années sans prélèvement supplémentaire. Plusieurs dispositifs sont à généraliser comme le stockage de l’eau et le système assurantiel qui doit mieux s’articuler avec le fonds des calamités agricoles, qui, il faut le dire, arrive à bout de souffle et cause beaucoup de déception sur le terrain ! Nous devons donner plus de robustesse à nos outils comme le système indiciel d’Airbus basé sur la pousse de l’herbe. Le système assurantiel doit être amplifié et attractif pour les agriculteurs, nous y travaillons auprès du ministère et dans la future PAC. Le système de référence doit être modifié, la moyenne olympique sur 5 ans n’est pas efficiente.

Nous ne pouvons pas rester sur des vieux dispositifs comme les calamités agricoles qui couvrent simplement 28% des pertes alors que le système assurantiel atteint les 100%, hors franchise. Sur ces outils, nous devons faire preuve de pédagogie, bien expliquer parce que au même titre que n’importe quel investissement sur une exploitation, la gestion des risques doit aussi être intégrée et calculée».

Eva DZ

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