National | Par Didier Bouville
A la veille de son congrès national, les 26, 27 et 28 mars à Cholet, dans le Maine-et-Loire, Gérard Napias, le président de la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNDT), a évoqué devant la presse les sujets de préoccupation de la profession.
Comme les organisations professionnelles agricoles, la FNDT est très préoccupée par la mise en place des zones de non traitement (ZNT). « Des mesures à géométrie variable incompressibles pour les entrepreneurs de travaux agricoles », estime le président. En effet, cette zone de non-traitement est fixée à 5 m au minimum et portée à 10 m pour les cultures hautes (arboriculture, viticulture). Elle atteint 20 m incompressibles pour les produits les plus dangereux.
Dans le cadre de chartes de bon voisinage, ces ZNT pourraient être réduites à 3 m pour la viticulture et les autres cultures et à 5 m pour l’arboriculture. Sans parler du fait que ces chartes de bon voisinage risquent d’être différentes d’un département à l’autre.
La FNDT déplore ces nouvelles mesures restrictives, lourdes de conséquences qui sont imposées aux agriculteurs comme aux entrepreneurs. Elle est prête à s’associer à toutes les initiatives qui pourraient en réduire l’impact défavorable et notamment aux discussions sur les techniques de réduction de la dérive et aux appels à projet sur les investissements dans des matériels d’application plus adaptés.
Quoiqu’il en soit Gérard Napias ne cache pas les difficultés que rencontreront les entrepreneurs pour respecter les textes réglementaires. A défaut de trouver un solution satisfaisante pour la situation actuelle, il plaide pour qu’à l’avenir les zones de non traitement soient incluses dans les zones constructibles, « sinon les agriculteurs seront toujours obligés de décaler leur production ».
ZNT : les distances seront révisées pour chaque produit d’ici 10 ans (Anses)
Auditionné par la commission du développement durable de l’Assemblée nationale le 12 février, Roger Genet, directeur de l’Anses a précisé que les décisions de l’agence sur les distances d’épandage de chaque produit phytosanitaire «s’imposeront au fur et à mesure qu’elles seront publiées».
Le directeur a rappelé que le texte ZNT vise à appliquer de manière «transversale» la méthodologie de l’Efsa en vigueur depuis 2016 sur l’évaluation des expositions. Un document qui «conduit dans tous les cas à intégrer des distances et potentiellement des mesures de réduction de la dérive», comme le souligne l’avis rendu par l’agence en juin 2019 sur la protection des riverains.
«On va mettre dix ans à réviser tous les produits», a estimé Roger Genet face aux députés, évoquant les 1800 produits disposant d’une autorisation de mise en marché (AMM) en France, dont seulement une quinzaine avait été évaluée avec les nouveaux critères fin 2019.
L’Anses finalise actuellement la liste détaillée des produits pour lesquels l’arrêté du 27 décembre 2019 prévoit une distance de 20 m. «Nous aurons un produit à base de cuivre qui rentrera dans cette définition», a confié Roger Genet aux députés. Une nouvelle méthode d’évaluation des produits sera publiée par l’Efsa en 2021.
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