Aveyron | National | Par Didier Bouville

Viande bovine : attention aux prix pratiqués ! [point de vue]

Vendredi 22 février, Valérie Imbert, présidente de la section bovins viande FDSEA Aveyron, a rencontré Sébastien Rebouis, directeur commercial et marketing du Leclerc de Sébazac afin de l’alerter sur les écarts de prix entre les pièces de viande dans son magasin.

– Pourquoi cette visite à Leclerc ?

V. Imbert : «Un prospectus du magasin a été distribué dans les boîtes aux lettres mettant en avant des écarts de prix entre des pièces de viande bovine qui nous ont interpellés. Toutes les viandes proposées sont étiquetées d’origine France ce qui est très bien mais on retrouve de la basse côte à 6,89 euros/kg, du rumsteck à 9,89 euros/kg et du steak haché de chez Bigard à 7,36 euros/kg. Sachant que le steak haché est le type de viande le plus vendu, le hamburger dépassant désormais largement le jambon beurre et que la légère hausse de la consommation de viande (2%) est notamment due au steak haché, les GMS surferaient-elles sur ce succès pour faire monter les prix du même haché au détriment des morceaux à griller ?!

– Quel a été votre message ?

V. Imbert : Nous avons demandé à M. Rebouis de nous préciser l’origine des viandes proposées dans ses rayons ainsi que les prix d’achat. Nous l’avons sensibilisé aux conclusions des Etats généraux de l’alimentation, en particulier sur la prise en compte dans le prix payé aux producteurs, des coûts de production (4,64 euros/kg pour une viande standard hors label). Un chiffre dont il ne connaissait pas l’existence !

La valorisation de notre métier, le maintien des éleveurs et des élevages en France passent par un prix rémunérateur. Ce message doit être entendu et pris en compte par les GMS, qui, sinon, devront s’approvisionner de viandes importées dont on ne connaît pas forcément les conditons de production et qui surtout ne respectent pas les mêmes normes sanitaires, environnementales, de traçabilité, de sécurité alimentaire que nous. Et ce n’est pas ce que veulent les consommateurs !

– Quelle a été sa réaction ?

V. Imbert : Nous avons été très surpris car il semblait peu informé… Il a assuré qu’il prendrait contact avec sa centrale d’achat pour obtenir la transparence sur le prix. Il nous a informé du projet de restructuration de son rayon boucherie pour le rendre plus attractif. L’équipe de bouchers a été renouvelée et l’objectif est de travailler sur une montée en gamme des viandes autour des races Aubrac et Limousine en lien avec les producteurs locaux. Déjà en viandes porcines et ovines, il s’approvisionne localement.

– Quelle suite allez-vous donner ?

V. Imbert : Nous attendons le retour d’informations de M. Rebouis, que nous diffuserons dans La Volonté Paysanne. Nous continuerons de surveiller les prix pratiqués dans les rayons des GMS en Aveyron ainsi que l’affichage de l’origine des viandes.

Nous avons pris également contact avec le Conseil départemental et le Conseil régional pour les sensibiliser à l’approvisionnement local».

Eva DZ

Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 28 février 2019.

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