Aveyron | Par La rédaction
L’UPRA Lacaune tenait son assemblée générale mardi 18 avril à FODSA GDS Aveyron pour évoquer notamment des études sur l’abreuvement des brebis laitières et la résistance aux anti-parasitaires.
Malgré le contexte économique compliqué, la demande en brebis laitière et particulièrement en race Lacaune reste soutenue avec de nombreuses créations d’ateliers. «De par ses qualités et son potentiel génétique, la race Lacaune séduit de nombreux éleveurs qui se lancent dans la production laitière ou qui veulent changer de race», confirme Michaël Dressayre, président de l’UPRA Lacaune. «A travers ses schémas de sélection solides et efficaces, en lait et en viande, grâce à Ovitest et au GID Lacaune, la demande en reproducteurs de race Lacaune est forte en France mais aussi à l’export», poursuit-il. «Et au vu des enjeux climatiques, sanitaires, économiques auxquels nous sommes confrontés, nous voyons qu’une fois de plus, la génétique apporte des réponses, grâce à notre organisation collective et efficace», a-t-il insisté.
Les résultats présentés lors de l’assemblée générale de l’UPRA Lacaune, ont confirmé ses propos. Dans le schéma lait, les effectifs en contrôle laitier officiel sont stables depuis 5 ans (370 élevages en CLO pour 174 507 brebis) et affichent de bons résultats (95% de fertilité globale, 165% de prolificité globale, 87% de taux d’IA, 30% de renouvellement). La quantité de litres de lait produit en 1ère lactation est en hausse et les index TP et TB chez les béliers sont aussi en progression. De même les index liés à la morphologie des mamelles s’améliorent. Sur les 52 475 agnelles examinées, seules 10% ont été refusées (cassure dos ou forme tête) et 3 630 béliers ont été qualifiés dont 1 135 exportés et le reste destiné en centre d’élevage ou sur le territoire français. A partir de l’ISOL (index qui prend en compte à 50% les caractères de production et à 50% les caractères fonctionnels) 12 651 mères à béliers ont été choisies en lactation 1 et 28 216 en lactations 2 et plus. L’évolution du Contrôle laitier simplifié suit celle du Contrôle laitier officiel, avec un nombre de brebis traites stable, des évolutions dans les TP et TB et dans la quantité de lait produit. A noter l’arrivée de 13 sélectionneurs en Agriculture Biologique.
L’UPRA Lacaune s’est fixée un nouvel objectif de sélection sur la longévité fonctionnelle. Un travail est en cours avec l’Idèle et une première indexation des mâles est attendue fin 2023.
La résistance au parasitisme figure aussi parmi les objectifs de sélection en cours de réflexion. A ce sujet, Céline Pouget, vétérinaire de FODSA GDS Aveyron, a présenté une étude menée sur le bassin Lacaune. «La sonnette d’alarme a été tirée en élevages de petits ruminants laitiers face à la multi-résistance et à la disponibilité réduite des anti-parasitaires», a entamé Céline Pouget. L’éprinomectine est la seule molécule disponible avec un délai d’attente nul mais la résistance à cet anti-parasitaire a été confirmée… «Que faire pour la sauvegarder ? Cela passe par un traitement ciblé sélectif, la rotation de pâture (mais pas de suite après le traitement) et la sélection génétique d’animaux résistants», a avancé Céline Pouget dressant la liste des risques de résistance : sous-dosage, absence d’alternance de molécules, fréquence élevée de traitement, traitement systématique de tout le cheptel, achat d’animaux sans respect de la quarantaine… Elle conseille également la mise en place d’un protocole sur la gestion du parasitisme avec son vétérinaire. «Notre rôle à FODSA GDS Aveyron est de donner quelques recommandations. Nous communiquons notamment sur les bons dosages, les voies d’administration, le nombre de traitement et le type d’animaux ciblés… en lien avec l’Ecole vétérinaire de Toulouse», a conclu Céline Pouget.
En viande, la base de sélection issue des deux schémas Ovitest et GID Lacaune se maintient bien avec 21 088 brebis pour 48 élevages. 264 béliers ont été qualifiés et 2 247 agnelles et adultes. Parmi les béliers qualifiés, 45 l’ont été améliorateurs bouchers, 41 en qualités maternelles et 40 en Élites. Ovitest comme le GID Lacaune amorcent le passage en sélection génomique avec le génotypage des femelles pour constituer une population de référence. L’objectif étant d’améliorer la connaissance des gènes majeurs dans les populations et la fiabilité des index maternels des reproducteurs dès leur plus jeune âge. Ovitest a intégré dans ses orientations, la sélection sur le parasitisme et un nouveau protocole de testage des aptitudes bouchères sur animaux vifs. Le GID Lacaune étudie le comportement des Lacaune viande (voie mâle) et termine son travail de sélection sur l’efficacité alimentaire qui aboutit à une baisse de 12% des indices de consommation entre 2016 et 2021.
L’UPRA Lacaune est aussi investie sur les alternatives à l’utilisation des hormones PMSg. Des essais sont en cours dans plusieurs élevages. Autres chantiers entrepris en lien avec ses partenaires : un observatoire des anomalies génétiques, l’apport de solutions d’appui technique aux éleveurs de toute la France en cohérence avec le travail mené sur le bassin Lacaune… Enfin l’UPRA Lacaune a réinvesti les salons et autres événements pour promouvoir la race auprès des étudiants, des étrangers, du grand public…
Eva DZ
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