Aveyron | Par eva dz
En cette rentrée, l’urgence prévaut pour la profession agricole. Entre la situation sanitaire inquiétante qui prend en tenaille l’Aveyron entre FCO et MHE, l’absence de ministre de l’agriculture, l’arrêt du projet de loi d’orientation agricole, des retards de paiements PAC, un prix du fermage qui continue de s’envoler… La liste s’allonge. Une fois de plus, la FDSEA et les JA tirent la sonnette d’alarme auprès des parlementaires du département.
«Il est plus que temps d’agir !». C’est un cri d’alarme pour ne pas dire de détresse que lancent la FDSEA et les JA en cette rentrée. Lundi 9 septembre, ils ont sollicité les parlementaires (seuls Stéphane Mazars et Jean-Claude Anglars étaient présents, les autres étant excusés), pour faire le point sur les sujets d’actualité. Une actualité «brûlante», «urgente». «Depuis le début de l’année et les grandes manifestations agricoles dans tout le pays, les problèmes ne sont pas réglés et pire, d’autres se sont ajoutés», a déclaré d’emblée Marie-Amélie Viargues.
Il y a urgence à agir !
Aux côtés de son homologue des JA, Léo Nakich et de Germain Albespy, secrétaire général de la FDSEA, elle a d’abord évoqué la situation sanitaire : «Les agriculteurs comme l’ensemble du milieu para-agricole, les filières, les vétérinaires… sont très inquiets face à la propagation de la FCO et ses divers sérotypes et l’arrivée de la MHE dans le département». «Nous militons pour la mise à disposition rapide et en quantité suffisante de vaccin pour que tous les éleveurs qui le souhaitent puissent protéger leur troupeau», ont avancé les responsables professionnels. «Nous n’avons que le vaccin comme moyen de protection contre ce moucheron», ont-ils rappelé. Et de préciser que le troupeau ovin en Aveyron est déjà largement vacciné contre la FCO. «Une chance qur les agriculteurs aient anticipé mais les dégâts sont là alors il faut continuer de se protéger», a complété Germain Albespy. «Une course contre la montre est engagée face à ces maladies, il est plus que temps d’agir», a averti Léo Nakich.
Des actes, c’est ce qu’attend la profession agricole depuis des mois : «On peut se féliciter de quelques mesures obtenues mais les acquis ont peu d’impact sur l’économie dans nos fermes», regrettent les représentants de la FDSEA et des JA. «L’élevage est le secteur le plus en difficultés et nos espoirs ont été tués dans l’œuf avec la dissolution de l’Assemblée nationale et l’arrêt de la loi d’orientation agricole, qui avait passé l’étape des députés, avant d’aborder celle du Sénat !», poursuivent-ils. «Nous avons rappelé aux parlementaires présents, qu’il ne fallait plus perdre de temps et reprendre le travail sur la valorisation des productions, à la base de tout», explique Marie-Amélie Viargues. «Sans rémunération, pas d’attractivité pour notre métier, pas d’installation… Je n’oublie pas non plus la nécessaire simplification administrative».
Un ministre très attendu
La FDSEA et les JA s’appuient sur le texte de loi pour «Entreprendre en agriculture – redonner une ambition et un cap pour l’agriculture française, élaboré par leurs échelons nationaux. Dans ce texte, plusieurs mesures visent à redonner de la visibilité aux femmes et aux hommes qui font vivre les territoires dont la reconnaissance de la production agricole comme intérêt général majeur de la Nation. La FNSEA et les JA réitèrent leur demande d’une meilleure répartition de la valeur ajoutée dans la filière, davantage de compétitivité via des baisses de charges, des outils fiscaux favorisant la résilience et d’accompagnement dans les transitions, une réforme de la politique de renouvellement des générations pour faciliter les installations comme les transmissions, un équilibre entre développement de la production et protection de l’environnement sans distorsion de concurrence, un allégement de la charge psychologique… «L’Etat et les députés doivent se saisir de ces mesures sérieuses et pragmatiques», avancent la FNSEA et les JA. «Les sujets agricoles doivent être rapidement mis à l’agenda des parlementaires et du gouvernement que l’on attend», ont relayé Marie-Amélie Viargues et Léo Nakich. «La frustration est grande dans nos fermes et les agriculteurs ont du mal à contenir leur rancœur et leur colère face à l’inaction. L’arrivée d’un ministre de l’agriculture est très attendue et nous saurons le mettre au travail», ont averti la FDSEA et les JA.
Eva DZ