Aveyron | Par Didier Bouville
La FDSEA organise son assemblée générale ce vendredi 23 mars, la dernière pour Dominique Fayel (notre photo) en tant que président.
– Comment se passe le renouvellement des équipes FDSEA ?
«Le fait que des équipes locales soient socles de l’engagement syndical restera l’ADN de la FDSEA. C’est juste fondamental et c’est aussi le principe le plus efficace pour défendre notre métier, y compris et surtout pour construire des propositions durables face aux enjeux. Le renouvellement actuel s’inscrit donc dans cette logique. Cela pourra prendre à l’avenir des voies nouvelles, notamment dans l’organisation territoriale en relation avec les Communautés de communes qui deviennent l’échelon opérationnel de la proximité et des bassins de vie.
– La prochaine étape est l’élection des responsables de section lors de l’assemblée générale, votre dernière en tant que président, comment abordez-vous l’événement ?
La devise de l’OM c’est : «droit au but !», j’ai juste envie de la reprendre en disant «droit devant !», la nostalgie est un sport de désœuvré et n’aide en rien à régler les enjeux d’aujourd’hui. Donc savoir d’où on vient pour savoir où on va, oui ! Rester fidèle à des valeurs et des convictions, oui, mais seulement pour regarder devant ! Il y a plein d’enjeux à relever pour l’agriculture dans les années à venir, j’ai la conviction que l’agriculture retrouvera une place où elle sera mieux respectée dans notre société. Les remises en question et le manque de considération dont nous sommes l’objet ici ou là, sont une expression parfois bruyante mais superficielle et qui émane d’une minorité plus isolée qu’elle n’y paraît. Ne nous y trompons pas, la très grande majorité de nos concitoyens est extrêmement sensible au sens de ce que nous faisons à travers notre métier pour la qualité des produits et la vie des territoires ruraux. Les paysans restent un repère fort dans notre société.
– Lors de l’assemblée générale, autour des sujets chauds d’actualité, Christiane Lambert est invitée à intervenir sur les Etats généraux, quel regard portez-vous sur ces actualités ?
Les Etats généraux ont été voulus par le Président Macron comme la base du quinquennat pour la politique agricole. Il y avait un risque que cela devienne un forum et un vaste bavardage qui ne débouche sur rien. Il y avait un autre risque de voir l’agriculture clouée au pilori des fantasmes sociétaux. Malgré d’inévitables péripéties, ces deux risques ont été évités, et mieux, les EGA peuvent servir de support à nos propositions, que ce soit sur le sujet des prix et de la valeur ou bien sûr les attentes consommateurs et des citoyens.
Cela a été aussi l’occasion d’impliquer plus largement les filières pour remettre à jour un projet et une vision stratégique en se détachant des intérêts de court terme. Le gros du travail reste devant nous pour faire passer dans les articles de loi les dispositions visant à rééquilibrer la place du producteur dans la relation commerciale, mais une première étape vient d’être franchie. De même dans les filières il restera à traduire les visions en actes, et sans être naïfs, les relations dans les interprofessions ne vont pas devenir fluides et cordiales juste parce qu’il y a eu les EGA, mais deux éléments nouveaux peuvent faire évoluer les choses : les comportements nouveaux des consommateurs et le plan d’investissement annoncé par le Président Macron. Nous parlerons aussi, bien sûr, d’autres sujets «lourds» comme le Mercosur, la future PAC ou les zones défavorisées…
– Comment voyez-vous l’avenir de l’agriculture aveyronnaise dans ce contexte et quel sera votre rôle ?
Syndicaliste un jour, syndicaliste toujours 😉 ! Je resterai syndicaliste et engagé pour l’agriculture et notre département, d’abord à la Région qui devient vraiment un niveau stratégique, et ensuite à la FNSEA et à Euromontana. Il est important de prévoir et organiser les transitions, surtout quand les équipes sont là et riches de talents. C’est cela le véritable atout de l’agriculture aveyronnaise : l’engagement de ses hommes et femmes et la force d’un collectif, dans la diversité, au service d’un territoire auquel nous sommes profondément attachés. L’agriculture aveyronnaise est moderne dans le sens où elle a anticipé beaucoup des évolutions qui se produisent aujourd’hui, notamment dans la relation au consommateur : qualité, authenticité et une identité forte. C’est avec ces atouts que l’on peut, malgré les embûches et il y en aura toujours, avancer vers les années à venir et faire ce que sera demain».
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 8 mars 2018.
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