Aveyron | Par eva dz
Dans la famille Gaillaguet, la passion de la Montbéliarde se transmet au fil des générations. Les premières vaches sont arrivées sur la ferme à Taussac, à la fin des années 60. «Mon père faisait parti d’un petit groupe d’éleveurs du Carladez à avoir acheté des Montbéliardes dans le Jura», raconte Laurent, qui a pris la suite en 1997 et est installé avec sa femme, Laurence. Bientôt ce seront leurs deux fils, Pierre-Antoine et Clément qui prendront la suite. La ferme familiale étant trop petite pour les accueillir dès à présent, le premier est salarié agricole dans des fermes voisines, le deuxième encore en étude. Mais tous les deux sont déjà très motivés !
Encouragés par un jeune voisin, Bruno Albouze, ils seront présents pour la deuxième année, au concours départemental à Baraqueville avec deux génisses. «Nous avons de beaux lots de génisses cette année, c’est une belle occasion de les mettre en avant. Mes deux fils sont en tout cas très motivés et je viendrai les encourager au bord du ring le jour du concours !», lance Laurent. A ses débuts, lui aussi participait à quelques concours : «Mon père étant présent sur la ferme c’était plus facile de s’organiser pour sortir !», se souvient Laurent. «C’est un vrai boulot de préparer les bêtes pour les concours, de les dresser aussi ! Sur la ferme ça va mais sur les rings avec le bruit, le monde, la musique, ce n’est pas toujours facile», sourit l’éleveur. «Je pense que c’est toujours intéressant de pouvoir se confronter à d’autres élevages, de voir aussi comment la race évolue. C’est aussi très valorisant pour un éleveur de montrer son travail et très motivant pour un jeune notamment !». Quelques plaques de concours dans la stabu témoignent des récompenses de l’élevage en particulier lors de la fête de l’élevage organisée dans les années 90 à Mur de Barrez et relancée l’année dernière par les JA du canton. «Il y a une belle dynamique locale chez les jeunes, c’est positif et encourageant pour l’avenir», commente Laurent.
Des récompenses qui saluent le travail mené sur la ferme depuis des décennies, sur le troupeau de 32 Montbéliardes en production AOP Cantal pour Volcalis. L’éleveur recherche des vaches rustiques qui sachent bien marcher : «Pour pâturer, nos vaches font des kilomètres car je n’ai pas trop de parcellaire autour des bâtiments. Et notre système repose exclusivement sur du pâturage d’avril à fin novembre. La rotation entre les pâtures nous permet d’assurer l’autonomie du troupeau. De bons aplombs sont donc la priorité pour nos vaches».
L’éleveur sélectionne aussi sur les taux et la quantité de lait avec une production à 7 500 litres par vache : «le potentiel est bon même si je ne pousse pas à la production. Je privilégie une production autonome», avance Laurent, qui se dit «en rythme de croisière» sur un outil fonctionnel dont les investissements se terminent. «Nous avons la place d’accueillir 150 bêtes à l’attache dans les bâtiments – Un petit troupeau de Limousines permet d’optimiser encore le pâturage. Nous avons une petite marge de progression du troupeau laitier en vue de l’installation de mes fils», avance Laurent, qui «les laisse aller voir ailleurs avant de se poser !». «Les concours sont une bonne occasion pour eux de s’intégrer au groupe d’éleveurs Montbéliardes. Il y a d’ailleurs une belle dynamique au sein du syndicat départemental qui a réussi son renouvellement. C’est encourageant et motivant pour nos jeunes !», conclut Laurent, fier que l’histoire de la Montbéliarde se poursuive au Peyrat Haut, sur sa commune de Taussac.
Eva DZ