A l’issue des élections européennes, en France, la liste du Rassemblement national de Jordan Bardella est arrivée en première place (31,5%) suivie de celle de la majorité présidentielle emmenée par Valérie Hayer (15,2%) et la liste socialiste de Raphaël Glucksmann (14%).
Selon les premières estimations à l’issue des élections européennes en France, le RN obtiendrait 30 sièges (contre 18 actuellement) au Parlement européen. Ces élus Gilles Pennelle (15e de la liste) et l’agricultrice Valérie Deloge (20e) devraient donc rejoindre la commission de l’agriculture (Comagri). La liste centriste Renaissance n’obtiendrait que 14 sièges (contre 23 aujourd’hui). L’eurodéputé sortant (et ancien président des Jeunes agriculteurs) Jérémy Decerle (14e) sauverait donc de justesse sa place. La liste socialiste Place publique enregistrerait 13 sièges (+6) et enverra donc Christophe Clergeau à la Comagri. La France insoumise avec 8,7% enverrait 8 sièges à 9 eurodéputés (+2 à 3 élus). Sur cette liste c’est Arash Saeidi qui pourrait rejoindre la Comagri. Derrière, les Républicains avec 7,2% aurait 6 élus (-1) dont la céréalière Céline Imart. Les estimations donnent 5,5% de suffrages aux Verts soit seulement 5 sièges alors qu’ils en avait 12 lors de la précédente mandature. Dans ces conditions l’agriculteur Benoit Biteau (6e de la liste) ne semble pas réélu. Enfin, Reconquête, mené par Marion Maréchal, avec 5,3% obtiendrait 5 sièges.
D’après les premières projections, la droite, représentée par le groupe PPE, parviendrait à conserver son rang de plus important groupe politique du Parlement européen avec près de 186 sièges (+9). Ses membres, les Allemands (environ 30 sièges), les Espagnols (22) et les Polonais (20) en tête, devraient être une nouvelle fois incontournables dans les négociations pour former une majorité. Les sociaux-démocrates du groupe S&D, deuxième force politique, devraient connaître une légère baisse de leur contingent (environ 133, -6). Mais le fait le plus marquant du scrutin devrait être la percée des partis eurosceptiques et d’extrême droite qui siègent actuellement au sein des groupes ECR et ID, que les projections (70 et 60) placent juste en dessous des centristes-libéraux de Renew qui devraient connaître le recul le plus important en nombre d’élus (82, -20). Si ces groupes parvenaient à s’allier entre eux et avec les nombreux eurodéputés non-inscrits (100), elles représenteraient une force politique de poids à Strasbourg.
A noter également, le probable fort recul des Verts (53, -18) qui avaient joué un rôle lors de la formation de la précédente Commission européenne. Ces résultats provisoires semblent confirmer la tendance déjà observée lors de la neuvième mandature d’un morcèlement politique de plus en plus important de l’hémicycle. L’obtention d’une majorité pour le prochain candidat à la tête de l’exécutif européen – qu’il s’agisse de la candidate du PPE Ursula von der Leyen ou non – apparaît, à ce stade, incertaine.
Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale
A l’issue de ces élections européennes, le Président de la République a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale. Lors d’une allocution, il a déclaré : «Après avoir procédé aux consultations prévues à l’article 12 de notre Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote». Et d’ajouter : «Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second».
La dissolution de l’Assemblée nationale entraîne la suspension de tous les textes en instance, qui doivent être redéposés et examinés à nouveau par la nouvelle assemblée à l’issue des élections législatives. Le gouvernement peut reprendre les projets de loi en les redéposant devant la nouvelle Assemblée. Mais ils repartent alors à zéro dans la navette parlementaire et doivent suivre l’intégralité du processus législatif habituel. Dans le secteur agricole, cette annonce intervient alors que le Sénat entamait la première lecture du projet de loi d’orientation agricole (LOA), et que le gouvernement a promis deux textes de loi à venir, projets ou propositions de loi : le premier devait porter sur les relations commerciales ; il devait être rédigé après réception d’un rapport parlementaire «entre le 17 et le 19 juin», pour aboutir dans l’idéal autour de la «mi-juillet», en vue d’un probable examen à la rentrée. L’autre texte devait porter sur la séparation de la vente et du conseil des pesticides. Alors que la ministre déléguée à l’agriculture, Agnès Pannier-Runacher, qui devait porter ce texte, plaidait pour des aménagements, la droite voulait sa suppression pure et simple.
La rédaction