National | Par Didier Bouville
Des vaches de race Aubrac pas concernées ! (archives VP).
La Suisse donne actuellement l’impression de ne pas avoir d’autres problèmes importants à régler que celui du soutien financier aux vaches à cornes. Une « votation » le 25 novembres prochain doit trancher le débat. Une enveloppe de 30 millions de francs suisses est d’ores et déjà prévue, prélevée sur le budget agricole helvétique.
Une partie de l’opinion ne peut imaginer une vache sans cornes et trouve que, écorner les veaux, ou utiliser une sélection de sans-cornes est une atteinte à la dignité des animaux. Une autre partie, surtout les professionnels de l’élevage, préfèrent par contre être débarrassés de facteurs de risques pour les humains et les animaux eux-mêmes. Apparemment la Suisse a du mal à laisser les exploitants eux-mêmes choisir pour leur cheptel.
Le soutien aux bêtes à cornes doit-il vraiment figurer dans la Constitution de la Confédération helvétique ? C’est la question qui est posée. Tout est parti d‘Armin Capaul, dit le rebelle des vaches à cornes, agriculteur de montagne près de Perrefitte dans le canton du Jura. Il a constitué très vite un comité de soutiens multiples et variés autour de lui, et vite abandonné l’idée d’une demande d’interdiction d’écorner les vaches, pour opter en faveur d’une obligation d’un soutien financier national au maintien des cornes aux vaches et aux chèvres, proposition ayant plus de chances de succès auprès de l’opinion publique.
En Suisse les trois quarts des vaches sont écornées, sauf celles que l’on voit dans les concours. L’écornage est quasi obligatoire dans les stabulations libres pour diminuer les risques d’accident et les blessures pour les animaux.
Actuellement les sondages donnent une majorité de 53 % de oui à l’initiative, l’opinion publique considérant l’écornage comme une maltraitance des animaux. Si le oui l’emportait, à quand un référendum sur le maintien des queues de cochon en tirebouchons ?
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