National | Par Didier Bouville
En Suisse, les prix du lait bio sont sous pression. La liste d’attente des élevages en reconversion s’allonge. Les questions qui sont en discussion : exporter plus, transformer en poudre, limiter la production, baisser les prix ?
La part du bio dans ce marché est de 8 %, et il apparait que ce soit le niveau de saturation en Suisse. Les élevages en reconversion doivent livrer plus longtemps que prévu du lait conventionnel moins payé.
Début 2020, 155 nouvelles exploitations ont atteint le statut bio, ce qui représente une quantité supplémentaire de +9 % de lait sur un marché. Bio Suisse leur impose des délais supplémentaires pour livrer en bio avec les conséquences financières et liste d’attente sur laquelle il y a déjà ceux en reconversion définitive pour 2021.
En Autriche, la Commission européenne avait procédé en 2017 à un audit sur l’application autrichienne de la directive bio. Elle avait constaté une utilisation massive d’exceptions pour classer les élevages en bio, en particulier par rapport à l’obligation de mise en pâture. On constate surtout des absences de pâtures proches des étables, des parcelles discontinues et éloignées les unes des autres et des étables.
En 2020, l’Autriche doit abandonner ce laxisme et appliquer les textes européens rectifiant ces exceptions, sous peine de pénalités. Du coup, en Autriche, certains plaident pour que certaines exploitations reviennent à la production conventionnelle sans sanction, ni remboursement. Le chiffre de 1 000 à 1 500 rétro-conversions circulent, parmi d’autres encore plus élevés…
éleveurs+bio+europe