Aveyron | Par Jérémy Duprat
Le robot de traite est devenu un incontournable pour de nombreux éleveurs. Fini les efforts très répétitifs de la traite, matin et soir, qui abîment les bras et les mains. Sans oublier l’incontournable suivi pointu du troupeau qui permet une attention optimale à chaque animal.
Jérôme Deltort explique le fonctionnement de son robot de traite.
Jérôme Deltort est installé depuis 2008. Aujourd’hui il possède 70 vaches laitières pour une production de 700 000 litres à peu près. Pour assurer l’alimentation de son troupeau, il dispose de 65 hectares. Et jusqu’à fin 2018, la traite se faisait avec une salle classique. Avant que le robot de traite se fasse une place sur la ferme. «J’y pensais depuis un moment. Je sais que mon beau-père et ma belle-mère, avec qui je suis installé, prendront un jour leur retraite. Le robot de traite m’a convaincu pour l’aspect astreinte et souplesse du travail. Je peux décaler les heures de travail désormais tout en gagnant du temps aussi sur cette tâche», assure Jérôme Deltort.
Désormais, le matin, plutôt que de faire 1 heure à 1 heure 30 de traite, l’éleveur assure le soin aux veaux, le paillage des logettes, l’alimentation… «Pour les vaches tout s’est bien passé. Nous avons été bien encadrés par l’entreprise du robot. Nous sommes passés progressivement de la salle au robot. Et 4 ans après, le retour est positif. Jamais je ne reviendrais en arrière. Après ce n’est pas une solution magique avec que du positif. Il faut s’occuper de la machine, qui trait jour et nuit. À tout moment il peut y avoir un souci. Il faut donc s’en occuper en toute circonstance. Jusqu’à présent le SAV a toujours été bien assuré», partage Jérôme Deltort.
Le SAV est bien souvent capable de guider les éleveurs à distance pour réparer le robot. «Bien souvent ce n’est pas compliqué, nous sommes en capacité de le faire», complète l’éleveur, qui lui aussi à la main sur sa machine à distance. «Je peux savoir où en est le troupeau. Quelle vache est passée, si le robot détecte une anomalie sur la mamelle, la quantité de lait produite en moyenne… Le suivi du troupeau est vraiment optimisé au maximum grâce à toutes les données récoltées. Ce qui me permet aussi d’avoir plus de souplesse si je veux partir avec ma famille par exemple. Ou si je veux avancer sur une autre tâche sur la ferme en parallèle. C’est rassurant je dirais», estime Jérôme Deltort. L’éleveur peut aussi prendre la main sur l’ordinateur avec des logiciels de partage d’écran.
En plus de posséder un compteur cellulaire, de détecter les chaleurs (option que n’a pas acquis Jérôme), et, finalement, d’avoir toutes les informations pertinentes pour chaque vache, l’ensemble du système traque en permanence les vaches. «Dans le bâtiment, il y a un parcours de circulation, avec différentes zones, comme l’aire d’attente et le couloir d’alimentation. La porte vers la pâture ne s’ouvre que si la vache n’est pas à traire. Sinon le parcours la redirige vers le robot», dévoile Jérôme Deltort.
Comme l’éleveur le disait, il ne reviendra pas en arrière maintenant que cette technologie lui simplifie la vie. «Les robots existent depuis un moment maintenant. Ils se sont grandement fiabilisés, avec une technologie de plus en plus à la pointe. C’est un métier très prenant en termes de temps, même avec un robot. Même s’il facilite grandement le travail sur la ferme. Et je dirais qu’avant de choisir un robot, c’est un SAV que l’on choisit. Si j’ai pris cette marque c’est pour cette raison. Ils sont présents, ils connaissent la machine par cœur. Et sont disponibles jour et nuit», met en avant Jérôme Deltort.
Pour conclure, l’éleveur ne regrette pas son investissement. «La traite c’est vital. Le robot soulage la charge de travail. Et demain, si je suis seul sur la ferme, c’est incontournable. Je ne dis pas qu’il ne faudrait pas un salarié en plus. Mais jusqu’à présent il est plus facile de trouver un robot qu’un salarié qui soit sur la ferme le matin et le soir», affirme Jérôme Deltort.
Jérémy Duprat