Aveyron | Par La rédaction
Sébastien Miral, à Montbazens élève des bufflonnes, un troupeau qu’il a installé en mai, sur un projet de retour au métier d’agriculteur.
Son idée était de ne pas se relancer en traite bovine, ce qu’il avait connu en GAEC au début des années 2000 avec 70 vaches laitières et 50 Limousines, il a ensuite quitté le GAEC en 2015 et a été salarié pendant 9 ans. L’opportunité de location d’une ferme à Montbazens et l’envie d’un autre format d’élevage qui le poussent à s’intéresser à la laiterie de Maurs, qui collecte pour la Société des Bufflonnes du Sud, et produit de la mozzarella. Renseignement pris, il se lance dans l’aventure et installe donc grâce à l’appui de la société des Bufflonnes, 40 à 50 bufflonnes en mai dernier à Montbazens.
Vincent Bousquet, responsable de la Société, précise les points d’appuis pour les éleveurs : le suivi technique et le conseil à l’accompagnement pour rendre possibles l’intégration et l’élevage de ces animaux, la collecte du lait et la fabrication de la mozzarella et il y a aussi un système d’analyses laitières comme pour des livraisons en laiterie classique. Il insiste également sur la maîtrise de la chaîne d’un bout à l’autre, également sur la proximité entre éleveurs (ils sont 4 sur la société avec au total 250 bufflonnes) et techniciens pour l’optimisation et les réponses aux questions émergentes.
Et des questions, il y en a beaucoup, notamment sur la possibilité d’une traite robotisée…C’est ici que Bernard Salles, reponsable Sorélevage, entre dans la boucle : «Quand Sébastien nous a présenté son projet, nous avions plein de questions sur cette adaptation, heureusement nous avions vu des traites robotisées sur des bufflones à Naples lors d’un voyage en Italie, et nous savions que De Laval l’avait déjà mis en place». Le défi fut donc relevé par Sorelevage, avec un robot De Laval reconditionné, le but étant que les 40 bufflonnes pâturent, et qu’elles s’adaptent malgré des différences morphologiques, et comportementales. Les bufflonnes c’est deux fois plus de temps de traite pour deux fois moins de rendement, mais avec un lait mieux valorisé et de qualité supérieure. Elles ont aussi des mamelles plus courtes, dans leur comportement elles sont très rustiques et il fallait qu’elles acceptent la traite robotisée. Sur la gestion du troupeau, il faut une observation de l’éleveur importante, car les périodes de chaleurs sont difficiles à détecter, elles se manifestent peu, il faut observer le taureau et les comportements, la gestation est de 10 mois. Pour les naissances, elles se débrouillent très bien toutes seules, il est assez difficile de connaître les périodes de mise bas car elles sont en monte naturelle. Elles sont malignes, curieuses et proches de l’éleveurs qui se doit d’être à leur écoute pour mieux comprendre leur fonctionnement. «Il faut être patient et diplomate», confie Sébastien Miral.
«Pour en revenir au robot, la mise en place s’est faite au mois d’août pour qu’il soit opérationnel mi-septembre, on est à deux mois de fonctionnement, elles y sont allées très rapidement, il a fallu faire quelques réglages pour s’adapter à ce troupeau un peu différent, mais rien d’insurmontable et pas de mauvaises surprises» selon Bernard Salles. «La dernière a mis bas en début de semaine, et elle va au robot toute seule», affirme Sébastien Miral. Lors du fonctionnement, on voit bien que le robot détecte les quartiers sans difficulté et que les bufflonnes sont complètement sereines. On constate aussi très peu de cellules dans le lait des bufflonnes, encore un avantage non négligeable.
La démarche est donc à saluer sur tous les niveaux, grâce à l’appui solide de la Société des Bufflonnes du Sud, tournée vers l’avenir avec un confort de l’éleveur apporté par le robot (un robot qui plus est reconditionné, une formule en phase avec des exigences éco-responsables), la possibilité d’une adaptation à des animaux différents pour la production d’un produit de qualité supérieure en quantité raisonnée. En bref, un véritable cercle vertueux.
