Aveyron | Par La rédaction
La récolte des cerises s’annonçait pourtant superbe avec des arbres bien chargés, une météo plutôt favorable malgré les pluies intermittentes qui ont morcelé la cueillette mais voilà, la Drosophila suzukii a réduit à néant les espoirs des arboriculteurs de la vallée du Tarn.
Découragés face au manque de moyens et d’alternatives pour lutter contre cette mouche qui rend les fruits impossibles à commercialiser, beaucoup ont arrêté de ramasser les cerises et certains songent même à arracher les arbres pour se tourner vers d’autres productions. «Trop c’est trop ! Ce n’est plus possible de voir réduit à néant notre travail de toute une saison à cause d’une mouche contre laquelle on ne nous donne pas les moyens de lutter», entendait-on cette semaine sur les côteaux de Paulhe.
Frustration et découragement
Pourtant la saison avait bien démarré : pas de gel tardif ni de grêles au printemps, une bonne alternance entre des épisodes de pluie et de belles journées ensoleillées. «Les arbres sont bien chargés et nous avons commencé de ramasser début juin, une année qui s’annonçait superbe en volumes comme en qualité», retrace un arbriculteur. Mais voilà l’humidité a accentué la présence de la Drosophila suzukii, cette mouche qui pique les cerises pour pondre ses œufs, rendant le fruit invendable.
Depuis plusieurs années, elle constitue une réelle menace à l’avenir de la production de cerises sur la vallée du Tarn et même au-delà. «On nous a retiré l’autorisation d’utiliser le seul produit qui nous permettait de lutter contre cette mouche mais on ne nous a proposé aucune alternative !», dénoncent les arboriculteurs. Alors certains ont essayé de mettre des filets mais avec les pluies récurrentes cette année, les cerises si elles n’ont pas été attaquées par la mouche ont pourri rapidement… «Au début de la récolte, nous avons cueilli et trié les fruits mais très vite, nous avons perdu beaucoup de temps : les équipes de cueilleurs triaient les fruits sur l’arbre puis dans les caisses encore une fois, ce n’est plus possible !», expliquent-ils. Pour certains, les pertes concernent une moitié de leur récolte habituelle…
Si la vallée du Tarn comptait en son temps, près d’une centaine de producteurs de cerises, ils ne sont plus qu’une trentaine aujourd’hui et bon nombre d’entre eux pensent à arracher les cerisiers pour implanter d’autres arbres fruitiers comme les mirabelles et les prunes, déjà bien représentées.
Eva DZ