Aveyron | National | Par Didier Bouville

Prix du lait de brebis : une légère hausse mais… [point de vue]


Producteurs et fabricants au sein de l’interprofession Confédération générale de Roquefort ont signé vendredi 31 octobre un accord sur le prix du lait de brebis. Le point de vue de Christian Chassan (notre photo), membre de la délégation des producteurs à la Confédération générale de Roquefort.

– Quelle est la proposition finale ?
«Le prix moyen est en légère augmentation de 0,33% (922,42 euros/1000 litres). Nous avons obtenu un prix plancher sur la pâte pressée pour cette campagne et la prochaine, ce qui permet de relever le prix du lait France de 1,67% (750 euros/ 1000 litres), ainsi que sur le Pécora (+10,8%). Néanmoins nous regrettons qu’il n’y ait pas eu une augmentation un peu plus forte sur le Roquefort (+0,3%). La marmite affiche une hausse (0,07%) du fait de la baisse de production de 400 000 litres de lait., du coup, la masse financière est un peu plus importante. A noter aussi la petite baisse en qualité (-0,04%).

– Quel est votre sentiment à l’issue de la négociation ?
Nous restons un peu sur notre faim ! Certes nous avons obtenu un prix plancher sur deux produits pour cette campagne et la prochaine. Mais nous regrettons que notre demande a été juste prise en compte a minima sur la base de 800 euros/1000 litres pour les valorisations Pérail, ex feta et encore plus Roquefort ! Lorsque l’on sait les contraintes auxquelles nous sommes soumis en lait cru, aucun lait cru sous signe officiel de qualité en France n’est payé en dessous des 800 euros/1000 litres ! De plus ce n’est pas normal que le Roquefort soit «amalgamé» au même titre que les valorisations de diversification.

– Quelles sont vos attentes ?
L’objectif est d’obtenir pour les 2 ou 3 années à venir, un prix à hauteur de 1200 euros/1000 litres pour le Roquefort et un minima de 800 euros/1000 litres sur la diversification.

– Dans quel climat se sont déroulées les négociations ?
Les discussions ont été sereines. Les industriels nous ont rappelés leurs difficultés à faire passer les hausses de prix à la distribution. Cependant nous regrettons que ce soient toujours les producteurs qui soient pris en tenaille. Certes les industriels ne sont pas revenus en arrière sur les prix mais nous manquons de stabilité sur notre lait et de perspectives quant à l’avenir. D’autant que la pression est toujours plus importante sur la qualité, il nous manque un retour par rapport à la qualité du travail engagé par les éleveurs».

Eva DZ

Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 6 novembre 2014.

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