Aveyron | Par La rédaction

Préparation et distribution des rations : quels coûts énergétiques ?

Quelle que soit la production, la préparation et la distribution des rations pour l’alimentation des troupeaux représentent un temps de travail et d’astreinte assez conséquent. Selon les systèmes, cette tâche est souvent quotidienne avec une, deux ou plusieurs phases de distribution. En plus de la prise en compte du temps consacré à cette tâche et de l’investissement pour acquérir l’équipement, le coût énergétique doit être considéré lors de tout projet. Les augmentations successives de l’énergie ces dernières années ont fait croître le prix de revient de ce poste.

Selon les productions et l’organisation dans le bâtiment, la préparation et la distribution mécanisées peuvent se réaliser de différentes façons. Pour les moyens et gros troupeaux, les éleveurs peuvent opter pour un bol mélangeur mobile ou fixe, pour un robot d’alimentation autonome ou encore utiliser la griffe du séchage en grange.


Suivant le nombre d’animaux à soigner, les bols mélangeurs possèdent des capacités pouvant aller de 8 à plus de 40 m³.
Au GAEC du Saint Hubert, les jeunes associés Sarah et Kévin Bedel ont opté pour un bol Khun Profile d’une capacité de 18 m³. Pour 125 vaches en lactation, 30 vaches taries et 60 génisses, il est nécessaire de préparer 7,5 t de ration. «La préparation et la distribution nous imposent de faire fonctionner le tracteur 1 heure par jour ajouté à 40 minutes d’utilisation du chargeur télescopique pour charger les aliments», explique Kévin.
«La consommation horaire du tracteur est de l’ordre de 9l/h et celle du télescopique 6,5l/h» poursuit le jeune associé. «Avec un tarif du GNR variant autour de 0,76 €/l HT, le coût énergétique engendré pour l’alimentation de l’ensemble du troupeau représente 10,10 €/jour soit 1,35 €/tonne de ration distribuée», confie Sarah.


Dans la commune voisine, à Flavin, Guillaume et Thierry Rudelle ont fait le choix d’automatiser le poste d’alimentation. Leur robot Feeding de chez Jeantil prépare et distribue une ration quotidienne de 2,4 t aux 570 brebis laitières. «En pleine lactation, le dispositif apporte 6 fois par jour la ration aux brebis, il faut prévoir un quart d’heure pour chaque passage», déclarent les éleveurs. Le moteur électrique équipant le mélangeur développe une puissance de 41 ch (30 KW) et fonctionne donc durant 1h30. Plusieurs autres moteurs de puissance moindre animent les différents convoyeurs et autres accessoires. La quantité d’électricité ainsi dépensée par l’ensemble du dispositif représente environ 45 KW.h par jour. Avec un tarif du KW.h évalué à 0,18 € HT, on peut estimer le coût hebdomadaire à 8,1 € par jour soit 3,35 €/tonne de ration distribuée.


A Gandalou, proche de Bozouls, chez Mathieu Bras et François Fleys, la distribution s’organise avec la griffe du séchage en grange. «Pour alimenter en foin les 55 vaches laitières, le renouvellement du troupeau et les Fleurs d’Aubrac, soit 115 bovins, il nous faut prévoir ¼ d’heure le matin et 5 minutes le soir», précisent les associés. Selon la période de l’année, il est distribué des fourrages récoltés sur différentes parcelles et de différentes coupes.
L’apport de concentré lui se réalise via un DAC ainsi qu’au niveau du robot de traite pour les vaches en lactation. Le moteur de la griffe développant une puissance de 7,5 ch (5,5 KW) fonctionne donc pendant 20 minutes quotidiennement. Dans ce système, la quantité d’énergie électrique nécessaire pour réaliser l’affouragement est finalement très faible et peut être évaluée à 1,82 KW.h. Sur une même base de tarif du KW.h (0,18 € HT), cela représente une charge énergétique mineure pour cette exploitation, moins de 50 centimes d’euro par jour pour distribuer le foin, soit un peu plus de 1,3 t.


Ces différents témoignages montrent qu’il est difficile de comparer les coûts énergétiques engendrés lors des opérations de préparation et de distribution des rations, tant les dispositifs, les quantités ou les apports quotidiens peuvent varier. Par ailleurs, la composition de la ration en elle-même peut être très différente selon les productions conduites et le type d’alimentation retenu par les éleveurs. Par exemple, le fait de mélanger les aliments fibreux demande nécessairement plus de couple au niveau des moteurs et engendre une demande d’énergie plus conséquente. Les productions végétales présentes sur l’exploitation comme les modes de récolte et de stockage seront donc aussi un facteur déterminant sur le coût énergétique dépensé pour ce poste-là.

Pascal Gilhodes

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