National | Par Didier Bouville
Mi-septembre les premiers cas de pestes porcines africaines sont apparus en Belgique à seulement 15 km de la frontière française. En 15 jours, la zone s’est étendue puisque des sangliers atteints ont été retrouvés à 5 km du territoire français. Paul Auffray (photo), président de la Fédération Nationale Porcine (FNP), a assisté mardi 2 octobre à une réunion en présence du ministre de l’agriculture et des représentants de la filière porcine et des chasseurs.
– Quelle est la situation de la peste porcine africaine ?
P. Auffray : «On recense actuellement une quinzaine de cas de peste porcine africaine sur des sangliers en Belgique, pour le moment aucun élevage porcin belge n’est touché par la maladie. Les autorités du pays ont décidé de vider certains élevages de la zone touchée afin d’éviter la transmission de la maladie. La situation est vraiment préoccupante, car il y a 15 jours, la maladie était à 15 km de la frontière, aujourd’hui elle se trouve à seulement 5 km. La zone s’étend et se rapproche dangereusement de la France. Nous suivons donc l’évolution de la maladie de très près.
– Quelles mesures doivent être mises en place pour endiguer le développement de la maladie ?
P.A : Nous souhaitons que les gouvernements français et belge prennent ensemble les bonnes décisions, son contrôle est de la responsabilité des autorités. Pour nous, l’urgence, c’est de clôturer la zone où se trouvent les sangliers atteints, afin d’éviter les mouvements de faune sauvage. Il faut que les administrations des deux pays se coordonnent et ainsi éviter que les sangliers traversent la frontière et sortent de la zone.
Le 2 octobre, nous avons évoqué cette solution. La peste porcine se situant en Belgique, ce sont les autorités belges qui doivent clôturer sur leur territoire. Il n’est pas exclu que ces clôtures soient étendues, en fonction des rapports d’expertise. À moyen long terme, il est grand temps de réguler la population et d’arrêter l’importation de sangliers vivants en provenance de Pologne au profit de chasses françaises. Les représentants des chasseurs se sont aussi accordés à dire qu’il fallait limiter la prolifération du sanglier. Nous avons aussi insisté sur la nécessité de mettre en œuvre des mesures de biosécurité en fonction de la nature des élevages.
– Quelles seraient les conséquences si la peste porcine africaine touchait l’élevage français ?
P.A : Il faut à tout prix empêcher la maladie de rentrer sur le territoire national. Les conséquences pourraient être désastreuses pour les éleveurs. Pour le moment aucun abattage préventif n’est à l’ordre du jour. La FNP sensibilise les éleveurs aux mesures de biosécurité, même s’ils sont déjà bien formés. Nous préconisons aussi de limiter au maximum les mouvements d’animaux vivants. Le compte à rebours est serré, il faut frapper vite et fort ou les conséquences économiques et sanitaires seront dramatiques».
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 4 octobre 2018.
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