National | Par Didier Bouville

Accord imminent sur l’enrichissement du label «Le porc français»

Le label «Le porc français» (LPF) se verra complété par des critères environnementaux et sur le bien-être animal «fin 2021», a annoncé Bernard Vallat, président de la Fict (charcutiers industriels) lors d’une conférence de presse le 24 juin. «Des obligations seront introduites», a-t-il précisé, se félicitant de cette «avancée majeure pour rejoindre la demande majoritaire des consommateurs».

Après des mois de discussions difficiles sur ce sujet – notamment sur le volet bien-être animal –, un accord a été trouvé «entre toutes les familles de l’interprofession», d’après M. Vallat. Les contours de l’enrichissement du label LPF ont été validés par le conseil d’administration d’Inaporc en mai, confirme son directeur Didier Delzescaux à Agra Presse.

Ce travail sera soumis au vote lors de l’assemblée générale de l’interprofession porcine, qui se tiendra le 30 juin à huis clos. En cas d’adoption, les nouveaux critères seront «déployés au deuxième semestre 2020, avant un bilan fin 2021 et un basculement en 2022», ajoute M. Delzescaux. Les mesures envisagées portent notamment sur «le bien-être animal et les équipements en élevages», confirme-t-il. Garantissant l’origine française de la viande de porc, le label LPF constitue le socle de base de la nouvelle segmentation prévue par le plan de filière porcine.

Pékin confierait à la France l’agrément des futures entreprises exportatrices

La Chine a récemment décidé de «confier l’agrément des établissements [exportateurs] et leur inspection aux services vétérinaires français», s’est félicité le président de la Fict (industriels de la charcuterie) Bernard Vallat. Et de préciser que «les services vétérinaires pourront proposer des listes et assureront l’inspection de la conformité aux exigences chinoises, qui resteront les mêmes et sont extrêmement lourdes.» Les autorités chinoises ont donné leur accord de principe «dans un «courrier officiel la semaine dernière», confirme Didier Delzescaux, le directeur d’Inaporc (interprofession porcine), à Agra Presse. Mais les discussions sur les modalités sont encore «en cours».

Cette décision, qui s’applique aux nouveaux candidats à l’exportation, «est un pas de géant pour l’accès au marché chinois», a souligné Bernard Vallat. «Ça a été un parcours du combattant de faire agréer huit entreprises de charcuterie», relève le président de la Fict. Mais l’explosion de la demande chinoise, provoquée par l’épizootie de peste porcine africaine (PPA), a conduit à «un allègement qui a permis à des entreprises d’introduire 13 demandes supplémentaires, actuellement en cours d’instruction», d’après M. Vallat.

Les abattages ont chuté de 15% en mai (FranceAgriMer)

Du fait des absences de salariés et des perturbations de marché liées au confinement, les abattages de porcs ont connu, en France, une baisse de l’ordre de 15% durant le mois de mai (par rapport à mai 2019), engendrant «d’importants stocks de porcs sur pied dans les élevages», rapporte Benoît Defauconpret, chargé d’études économiques filière porcine à FranceAgriMer. «La filière porc s’en est mieux sortie que d’autres, avec tout de même des productions tournées vers la restauration hors domicile qui ont connu des difficultés significatives», constate-t-il.

Enfin, sur la question du stockage, la filière porc est «moins concernée [que les autres viandes blanches], mais on peut être interpellé sur nos capacités de stockage en cas de difficultés», a commenté Gérard Viel, vice-président du conseil spécialisé «viandes blanches» de l’organisme public. La filière porcine française est toujours sous la menace de la peste porcine africaine (PPA), pour l’instant cantonnée en Belgique, et qui menace de s’introduire en France comme en Allemagne.

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