Aveyron | National | Par eva dz

PAC: Le ministre choisit la mauvaise direction selon la FDSEA et JA 12

Julien Denormandie a présenté les orientations de la France pour l’application de la prochaine PAC. Malheureusement, cette PAC ressemble fortement à ce que l’Aveyron redoutait pour son territoire : une mauvaise voie pour l’élevage ruminant et les territoires difficiles.

Sur le plan stratégique, le ministre a donné les 5 priorités qui guident sa vision de la PAC :

•Une PAC qui consolide des productions qualitatives

•Une PAC qui accompagne la transition agri-écologique

•Une PAC qui investit pour demain

•Une PAC qui sort l’agriculture française de ces dépendances

•Une PAC créatrice de valeur sur nos territoires.

Néanmoins dans sa présentation et sur plusieurs points, le ministre a entretenu le flou, ce qui laisse l’ensemble de la profession agricole dans l’expectative : «L’imprécision dans certaines de ces annonces ne nous permet pas d’en mesurer l’impact concret sur nos exploitations. Le ministre tente de diviser le monde de l’élevage en opposant les différentes productions. Il introduit de la progressivité comme un amortisseur d’annonces lourdes de conséquences à terme», ont commenté à chaud la FDSEA et les JA 12 dans un communiqué en fin de journée.

Mais sur certains points en revanche, la profession agricole est inquiète : «Sur le plan protéines, le ministre commet une erreur grave : On ne peut faire reposer sur les seules épaules des éleveurs, le financement d’un enjeu qui concerne l’agriculture dans son ensemble. Ces derniers risquent de payer deux fois les tourteaux : une fois à l’achat et une fois par la PAC. On exige alors que les protéines fourragères (luzerne, trèfle…) et les mélanges soient reconnus dans le plan protéines».

L’avenir des aides couplées était aussi l’une des inquiétudes de la FDSEA et des JA de l’Aveyron qui étaient d’ailleurs monté au créneau lors de diverses manifestations jusqu’à Clermont Ferrand : «La baisse du couplage, notamment dans la viande bovine, ne sera pas compensée par la convergence des aides dont les impacts réels sont très disparates, au sein d’un même territoire et d’une même production». Et si le ministre a annoncé un impact positif pour les producteurs de lait, ces derniers n’ont eu aucune réponse sur le maintien de l’aide laitière en montagne.

Sur l’ICHN, le ministre a assuré de l’engagement de l’Etat sur la partie budgétaire, la profession attend donc qu’il maintienne les critères actuels. Si l’enjeu du renouvellement des générations en agriculture a fait l’objet de réponses concrètes, au-delà la notion d’actif n’a pas été évoqué. «L’agriculture ne repose pas que sur des hectares mais aussi sur des femmes et des hommes. Nous attendons des réponses précises sur la notion d’agriculteur véritable», ont commenté la FDSEA et JA.

Et de conclure : «La PAC n’a pas que des impacts directs sur les exploitations, elle a aussi des impacts économiques plus larges, notamment en termes de produits, de productions et d’emplois sur l’ensemble du territoire aveyronnais». Pour la FDSEA et JA, «tout n’est pas encore perdu» : «Nous allons nous battre désormais pour l’agriculture des territoires difficiles et la reconnaissance des actifs agricoles».

 pac+elevage+ministre

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Photo FDSEA12 @EuPaFaJeudi 8 avril, les agriculteurs de l’Aveyron ont muré les trésoreries et les centres des impôts partout en Aveyron. Une action de plus pour défendre la place de l’élevage dans la prochaine PAC. Le point de vue de Laurent Saint Affre, président de la FDSEA Aveyron.- Pourquoi cette nouvelle mobilisation ?L. Saint Affre : «Le 25 mars à Clermont-Ferrand et à Lyon, face à l’attente intransigeante des plus de 6 000 éleveurs de l’ensemble du Massif central, le ministère de l’agriculture avait fini par nous accorder, non sans mal, une réunion en visioconférence pour écouter nos craintes face au projet de réforme de la PAC.Le 31 mars, cette visioconférence a confirmé nos craintes. Si le ministre s’est voulu…