Aveyron | National | Par Didier Bouville

Action PAC sur le viaduc de Millau : «C’est le moment de dire stop !» (FDSEA-JA Aveyron)

Dominique Fayel, Laurent Saint-Affre, et Romain Déléris, lors du point presse de ce lundi 15 février à Rodez.

Les agriculteurs aveyronnais emmenés par la FDSEA et les JA, vont manifester leurs inquiétudes, ce mercredi 17 février, sur le viaduc de Millau, face à la menace qui pèse sur le devenir des aides couplées, de l’ICHN, et le soutien à l’agriculture départementale.

Cette action syndicale qui doit rassembler des centaines d’agriculteurs et dizaines de tracteurs est clairement résumée : «C’est le moment de dire stop !» lâche Dominique Fayel, membre du bureau national FNSEA et éleveur aveyronnais. «Les signaux que nous entendons du côté du ministère de l’Agriculture ne sont pas bons, dans le cadre des consultations autour du plan stratégique national qui sera un peu le business plan français de la nouvelle PAC».

Alerte sur l’élevage aveyronnais

Pour Laurent Saint-Affre la menace est bien réelle pour l’élevage aveyronnais : «il y a alerte sur le devenir des aides couplées, de l’ICHN, une aide que nous voulons au service de l’agriculture professionnelle, celle qui génère de la valeur et non utilisée comme une situation de rente !».

Romain Déléris, président des JA, appuie : «Si l’on veut conserver un maximum d’agriculteurs sur le territoire, qu’ils puissent s’organiser face à l’astreinte notamment, il faut un accès au foncier, revenir au plafond d’âge de 65 ans. Des retraités restent ainsi «actifs» car les aides PAC rapportent plus que la pension de retraite… C’est alors moins d’activité pour le territoire, moins de valeur, et un blocage de projet pour les jeunes agriculteurs».

Dominique Fayel poursuit : «L’idée de la PAC était de compenser des prix bas, il y a donc une dérive qu’il faut corriger. L’ICHN est une aide territoriale, du second pilier de la PAC. Elle doit rester une aide à l’activité et non à la propriété». En Aveyron, sur les 7 000 dossiers PAC, 6 000 sont concernés par l’ICHN. «Toutes les fermes aveyronnaises seraient donc impactées par une baisse de cette enveloppe» redoute la profession agricole.

« La coupe est pleine »

Pour l’avenir des aides couplées, la menace est là-aussi présente, selon les deux syndicats : «ces aides sont liées à l’élevage, comme celui du veau sous la mère, notre veau d’Aveyron sous signe officiel de qualité» ajoute Laurent Saint-Affre. «Notre département, c’est une surface agricole couverte par 86 % d’herbe». «On ne peut pas parler d’environnement dans la nouvelle PAC en voulant diminuer ces aides à l’élevage. Il y a contradiction !» dénonce encore Dominique Fayel. Pour lui : «la coupe est pleine. C’est le moment de mettre fin aux idées qui partent de travers ! Trop de nuages s’accumulent sur notre filière élevage, avec la future PAC, mais aussi les négociations commerciales, le Mercosur…» dénonce-t-il.

La mobilisation syndicale sera donc forte ce mercredi 17 février, vers 11h30-midi, sur le viaduc de Millau. «C’est un lieu symbolique, de modernité, de réussite» continue Romain Déléris, «il faut que Paris nous entende !».

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