Aveyron | Par Eva DZ

MHE – FCO 3 et 8 : comprendre pour mieux anticiper et se protéger

FODSA – GDS Aveyron a organisé lundi 16 septembre, une réunion d’information sur la situation sanitaire et en particulier sur l’évolution de la FCO 8 et 3 et de la MHE, tant d’un point de vue national que départemental, en présence de Cyril Pailhous, responsable du service santé animale à la DDCSPP. Plus de 150 personnes y ont assisté dans les locaux de la FODSA ainsi qu’en visio-conférence. 

En présentiel dans les locaux de FODSA GDS Aveyron ou en visio-conférence, plus de 150 personnes ont suivi la réunion d’information sur la MHE et la FCO sérotypes 8 et 3.

«On s’attendait bien cette année à une reprise des cas de FCO 8 et à l’arrivée de la MHE qui s’était arrêtée à nos portes en 2023. Et on surveillait aussi l’évolution du sérotype 3 de la FCO par le nord de l’Europe. Nous ne nous étions malheureusement pas trompé», a entamé Bernard Lacombe. Le président de FODSA – GDS Aveyron, accompagné de son équipe, a accueilli nombre d’éleveurs et partenaires pour évoquer la situation sanitaire en France comme dans le département, ses conséquences pour l’élevage aveyronnais et rappeler les préconisations. «Le GDS a toute légitimité pour informer et conseiller les éleveurs dans cette crise sanitaire et nous le faisons depuis le début du mois d’août à travers notre site internet, la VP, les réseaux sociaux, des échanges avec les organisations de producteurs, les syndicats de race…», a-t-il relayé. 

Des échanges avec le GDS Picardie

En effet, chaque semaine, FODSA – GDS Aveyron informe de l’évolution de la situation, explique les signes cliniques, le diagnostic, donne des recommandations, et incite les éleveurs à protéger leur troupeau, à travers le «seul moyen de protection efficace actuel» : la vaccination. L’organisme de défense sanitaire n’hésite pas non plus à échanger avec les autres GDS de France pour «comprendre et anticiper» l’évolution de ces maladies. C’est dans ce cadre qu’il a invité Nicolas Risbourg, directeur du GDS Picardie où la FCO sérotype 3 a fait son apparition mi-août. «La FCO sérotype 3 est arrivée en à peine 1 mois chez nous. Au 15 juillet, les foyers étaient encore dans le nord de la Belgique, nous étions en veille parce que nous avions encore en mémoire l’épisode de la FCO 8 il y a 15 ans. Le 2 août, un foyer a été identifié à la frontière avec la Belgique et 15 jours plus tard, nous avions le premier foyer dans notre région», témoigne Nicolas Risbourg. Une zone régulée a donc été mise en place, avec des mesures de restriction de mouvements des animaux pendant 90 jours autour des foyers. «Mais face à ces mesures de blocage, les éleveurs ne déclaraient pas les foyers. Très rapidement, le choix a été fait de ne pas interdire les déplacements d’animaux destinés au commerce, à l’intérieur de la zone régulée», poursuit-il. 

«Nous avons été rapidement informés de l’arrivée du vaccin et les premières commandes ont été faites dès l’apparition des premiers foyers chez nous. Nos échanges avec la Belgique et les Pays-Bas qui avaient vu arriver la maladie l’année dernière chez eux, nous ont confortés dans la recommandation de vacciner. Ils nous ont dit avoir été fortement impactés en 2023 avec beaucoup de mortalité en ovins mais cette année, les impacts ont été moins violents surtout chez les éleveurs ayant vacciné», assure le directeur du GDS Picardie. 

«Un seul moyen de protéger son troupeau : vacciner»

D’après les retours des éleveurs et vétérinaires, les élevages ovins sont les premiers touchés, les symptômes se traduisant par une température élevée, des problèmes de pattes (certaines races comme la Texel étant davantage touchées). Une différence nette a été observée entre les béliers tenus à l’intérieur (ils sont restés fertiles) et les béliers à l’extérieur (devenus stériles au moins ponctuellement). Les bovins ne sont pas épargnés non plus notamment en élevage laitier avec des pertes de productions conséquentes (jusqu’à -20 à -25% sur une semaine), des problèmes de pattes, un amaigrissement rapide, des veaux naissant aveugles, des avortements, des vêlages précoces. «Clairement nous avons eu la chance dans notre région, d’avoir eu rapidement accès aux vaccins pour diminuer l’impact de la maladie sur nos troupeaux», a encore témoigné Nicolas Risbourg. 

Et d’assurer que les éleveurs ayant pu vacciner mi-août n’ont observé aucune mortalité et peu de signes cliniques liés à la maladie sur leurs animaux, «au contraire de leurs voisins qui n’avaient pas vacciné»… «Vacciner des animaux non malades même dans un cheptel touché par la maladie permet une protection collective et limite les impacts sur l’élevage et sur le redémarrage au printemps prochain», a-t-il conclu. 

Eva DZ

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