Aveyron | National | Par eva dz

Maigre et viande bovine : quelles perspectives ?

Maximin Bonnet du service économie de l’Institut de l’élevage a apporté un éclairage sur les perspectives du marché du maigre et de la viande bovine pour le 2ème semestre.

Premier constat, en France, la décapitalisation n’alimente plus la production, sous-entendant un risque d’importation grandissante de viande européenne voire mondiale pour combler la demande… A cela s’ajoute le défi du renouvellement des générations pour la filière bovine car un éleveur sur 2 n’est pas remplacé et qu’en cas de départ, les fermes voisines ne s’agrandissent plus systématiquement. Par ailleurs cette décapitalisation s’est accélérée en 2022 du fait de la conjoncture, même si les races rustiques, telle l’Aubrac, semblent moins touchées. L’Institut de l’élevage comme la profession espèrent que cette accélération n’est que conjoncturelle…

Le point positif, c’est que la consommation de viande reste forte ouvrant de beaux potentiels pour la production. «Malgré l’inflation, la viande de bœuf est toujours appréciée par les consommateurs», a rassuré Maximin Bonnet. «En France comme au sein de l’Union européenne», ajoute-t-il. Globalement selon l’Institut de l’élevage, l’inflation se reporte sur l’alimentation dans les ménages qui font le choix de «descendre en gamme sur de la viande hachée ou importée, moins chère». Toutefois la consommation de bœuf si elle est en léger recul comme toutes les autres viandes, «ce n’est pas la dégringolade !», selon Maximin Bonnet. Il soulève tout de même un point de vigilance : «Attention aux enseignes qui pourraient se tourner vers de la viande hors France plus abordable en prix… Et ces pratiques pourraient tirer les prix vers le bas !». Les prévisions de l’Union européenne laissent entendre un recul de la production de viande bovine sur cette année (-1,5%), un recul de la consommation (-1,3%) et une augmentation des importations de 5%.

Sur le maigre, les perspectives pour le second semestre laissent présager une perte de dynamisme de l’export et donc une réorientation vers la France. Du fait d’une disponibilité limitée des broutards, l’Institut de l’élevage pressent une hausse des abattages de jeunes bovins en France (+3,7% + 7 000 têtes). Sur le marché italien, les incertitudes pèsent sur la production en raison de la sécheresse, des conséquences de la guerre en Ukraine, de l’inflation générale et en 2023, les viandes importées viennent concurrencer la production italienne. Pour autant les exports de broutards français vers l’Italie se maintiennent. Victime d’une sécheresse historique, l’Espagne a repris des importations de broutards lourds pour réduire la durée d’engraissement chez elle. Une belle porte d’entrée pour la France mais rien ne confirme l’ouverture d’une nouvelle filière ou simplement un comportement lié à la conjoncture, selon l’Institut de l’élevage.

Enfin sur les pays tiers, rien de nouveau du côté de l’Algérie qui n’a pas ouvert de nouvelles licences d’exportation. Pour 2023, «nous sommes dans l’attente de cette ouverture qui apporterait, comme l’année dernière, une bonne bouffée d’oxygène car sur les autres destinations, les broutards français sont estimés trop chers…», a résumé Maximin Bonnet. «La filière bovine évolue dans un marché en pleine mutation avec beaucoup d’incertitudes mais le marché est porteur : à l’échelle française comme européenne, la production baisse plus vite que la consommation, donc si nous produisons, nous arriverons à vendre», a-t-il encouragé.

Eva DZ

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