National | Par La rédaction
Les prises de commande de matériel agricole sont prévues autour de -10 % jusqu’au début 2025 dans les concessions, prévoit leur organisation professionnelle Sedima.
C’est « la confirmation d’un ralentissement de la demande déjà observé au premier semestre ». Au vu de l’enquête auprès des adhérents Sedima, les prises de commande de matériel agricole sont estimées à mi-octobre en « recul de l’ordre de 10 à 11 % » au deuxième semestre 2024, a déclaré lors d’une conférence de presse, le 13 décembre, Sylvie Domenech, la secrétaire générale adjointe. Une appréciation qui se prolonge sur les mois à venir, les prises de commandes étant projetées à -10 % au premier semestre 2025 par rapport à la même période en 2024. Tous les matériels sont concernés. Au second semestre 2024, une baisse est ressentie pour les tracteurs (78 % des répondants), les automoteurs (77 %), les matériels d’accompagnement (67 %), les équipements d’élevage (58 %). Le marché de la vitiviniculture est particulièrement touché, avec -21 % pour le matériel neuf et -18 % pour le matériel d’occasion, après un premier semestre déjà en berne (entre -10 et -15 %). Et dans une moindre mesure, ceux des grandes cultures (-10 % pour le neuf, -13 % pour l’occasion) et de la polyculture élevage (-8 % et -7 %). Au-delà des ventes de machines, les distributeurs tablent sur un 2e semestre 2024 entre -1 % et + 1 % pour les pièces magasin et entre + 2 % et + 3 % pour les prestations à l’atelier. Toutes activités confondues, le chiffre d’affaires termine dans le rouge.
L’Europe dans le rouge
La tendance est la même pour toute l’Europe (périmètre Climmar, association européenne des concessionnaires), à l’exception de la Lituanie. Le chiffre d’affaires du secteur est plombé par le matériel neuf, estimé en baisse sur les six derniers mois de l’année. Une morosité qui s’observe aussi chez les constructeurs. Le syndicat français Axema faisait état le 13 novembre de carnets de commandes « au plus bas depuis 2010 ».
Cette conjoncture pèse dans les préoccupations des concessionnaires. En tête, figure sans surprise l’évolution des marchés et prises de commandes (26 %). Le classement montre une ligne supplémentaire : l’intensité concurrentielle (7 %). Pour le président Alexandre Mortier, cette préoccupation est liée à une « concentration des réseaux, l’arrivée de nouveaux acteurs qui ont d’autres idées sur la liquidation du stock ». Le secteur a vu notamment débarquer Emil Frey, spécialiste de l’automobile, et BPM Group, distributeur automobile et acteur du BTP. Une reconfiguration qui amènera « peut-être des entreprises à abandonner la distribution de tracteurs et se focaliser sur le matériel tracté », d’après lui. « Il y en a déjà. » Le Sedima dit « avoir un œil » sur l’évolution des réseaux. Il s’agit de « garder un service de proximité », insiste Anne Fradier, conseiller du président.
JCD – Agrapresse
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