Aveyron | National | Par Didier Bouville

Loup : «trouver une solution rapide !» [point de vue]

Stéphane Travert, ministre de l’agriculture et de l’alimentation a reçu, vendredi 21 juillet, une délégation d’éleveurs de l’Aveyron et de l’Hérault pour le dossier «loup». Le ministre a annoncé sa venue en Aveyron vendredi 1er septembre. Le point de vue de François Giacobbi, président du comité de développement agricole du Sud-Aveyron, responsable pour la profession agricole du dossier «loup» en Aveyron.

– Qui participaient à cette réunion ?

«J’étais présent comme éleveur ovin du Larzac et responsable professionnel agricole avec Dominique Fayel (FDSEA Aveyron), Laurent Reversat et Jean-Paul Scoquart (Confédération Paysanne), avec des JA et éleveurs de l’Hérault. Nous avons été reçus par le ministre, son conseiller spécial Bruno Godet, et une membre de son cabinet ministériel, Claire Lebigot.

– Que retenez-vous de cette entrevue ?

Le ministre nous a confirmé le chiffre de 40 loups à prélever d’ici la fin de cette année 2017. Il a par ailleurs annoncé l’évolution du dispositif du plan loup vers un arrêté pluri-annuel où les prélèvements tiendraient compte, notamment, du nombre de loups présents sur le territoire, ainsi que du nombre d’attaques… Car l’arrêté national devait courir normalement jusqu’au 30 juin 2018. Stéphane Travert nous a aussi annoncé qu’il viendrait en Aveyron le 1er septembre, et que sa visite se ferait en concertation avec les organisations professionnelles agricoles du département.

– Etes-vous satisfait de ces annonces ?

Pour nous, il y a urgence à maîtriser rapidement la gestion du loup ! Il faut que les éleveurs aient le droit à la légitime défense en cas d’attaque de troupeau par le loup. L’éleveur doit pouvoir se défendre sur le champ, dans les deux sens du terme ! Il est en effet urgent de réagir car les attaques de troupeaux continuent sans cesse. La situation est de plus en plus insupportable pour les éleveurs, humainement, et aussi économiquement !

– C’est à dire ?

Les éleveurs ont peur, c’est une réalité évidente.?Le loup remet aussi en cause nos pratiques d’élevage, l’utilisation des parcours où les brebis vont pâturer. Certains éleveurs limitent les sorties de leurs animaux et prélèvent déjà du fourrage dans leur stock d’hiver ! Tout cela est très inquiétant, et aberrant. Je le répète, il est urgent de trouver une solution ! Nous exigeons l’intervention de la «brigade loup» de toute urgence. Le ministre a certes affirmé avoir pris la mesure de notre détresse, des enjeux, de l’importance de l’élevage et du pastoralisme pour nos zones rurales. Mais nous devons pouvoir nous défendre, avec l’objectif de zéro attaque !

– Quant doit se réunir le comité de pilotage «loup» à Rodez ?

Il se réunira justement ce vendredi 28 juillet à la préfecture pour faire le point sur cette situation préoccupante. Nous avons appris par ailleurs que l’étude de l’INRA sur «la protégeabilité des troupeaux» serait publiée courant septembre».

Recueilli par Didier BOUVILLE

Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 27 juillet 2017.

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