Du samedi 25 mai au samedi 1er juin, la France a accueilli la 3ème coupe du monde des jeunes bergers. Le 28 mai, les 28 candidats de 17 pays ont fait étape en Aveyron. Et au terme des épreuves, c’est un Français, Benoit Toutain qui a été désigné meilleur jeune berger du monde !
Les 28 jeunes en compétition en visite sur une ferme à Roquefort.
Le meilleur jeune berger du monde est un Français ! Benoit Toutain, des Hauts de France, est arrivé en tête des épreuves. Il est suivi d’une Australienne, Gabrielle Horton. Son unique compatriote, Iris Soucaze de la région Nouvelle Aquitaine, termine 3ème. Ils étaient 28 candidats en lice, venus de 17 pays à forte tradition moutonnière : Angleterre, Argentine, Arménie, Australie, Belgique, Bénin, Canada, Chili, Côte d’Ivoire, Ecosse, Espagne, France, Irlande, Irlande du nord, Pays de Galles, Pérou et Togo (2 candidats par pays). Agés de 18 à 26 ans, ces jeunes compétiteurs suivent une formation agricole ou sont déjà en activité. Pour cette nouvelle coupe du monde, de retour en France, après 10 ans d’absence, ils ont réalisé un tour de France : 1 semaine de compétition, 5 départements traversés, 6 épreuves mythiques, de nombreuses découvertes…
Une compétition itinérante
Tout comme les Ovinpiades des Jeunes Bergers, qui fêteront leurs 20 ans en 2025, la 3ème Coupe du Monde des Jeunes Bergers est une invitation à découvrir le métier d’éleveur de brebis de l’intérieur, à travers des gestes concrets. Elle poursuit la tradition en reprenant les épreuves mythiques de la finale nationale, mais pimente l’expérience en ajoutant 2 nouvelles épreuves emblématiques : la tonte et la pose de clôture. Et pour la convivialité de l’événement, cette compétition se déroule sur une semaine, en itinérance. «C’est l’occasion de faire découvrir la diversité de l’élevage de brebis en France», avance ainsi Patrick Soury, président du programme Inn’Ovin et d’Interbev Ovin.
Accueillies à Paris, les 17 délégations étrangères ont ainsi embarqué dans un bus vers la Haute-Vienne en Nouvelle-Aquitaine, l’Aveyron en Occitanie, la Haute-Loire en Auvergne Rhône Alpes, la Saône et Loire en Bourgogne Franche-Comté et la Bergerie Nationale de Rambouillet en Ile de France pour la remise des prix.
C’est lundi 27 mai en fin de journée, que les délégations sont arrivées en Aveyron. Les participants ont séjourné deux nuits au lycée agricole La Cazotte à Saint-Affrique, que les organisateurs remercient pour leur accueil. Cette étape aveyronnaise était placée sous le signe de la détente. Les concurrents avaient en effet déjà réalisé les deux premières épreuves de la compétition (tonte et parage) à la ferme expérimentale du Mourier – CiiRPO à St Saint-Priest-Ligoure en Haute-Vienne et s’apprêtaient à enchaîner avec les deux suivantes (évaluer l’état d’engraissement des agneaux et trier les brebis avec un lecteur électronique) à la station expérimentale Fédatest à Mazeyrat-d’Allier en Haute-Loire.
Mardi 28 mai, les jeunes compétiteurs ont découvert le Larzac à vélorail. Puis l’après-midi, ils ont visité une cave à Roquefort-sur-Soulzon, puis deux fermes de brebis laitières à Roquefort, à la découverte de la première appellation fromagère, et la plus ancienne de France.
Une soirée à Pastoralia a achevé leur séjour en Aveyron autour d’une présentation de la filière laitière par France Brebis Laitière et une rencontre avec les professionnels et élus autour de produits régionaux et de la filière viande et lait sous signes de qualité AOP Roquefort, Agneau Label Rouge…
Un Français sur la plus haute marche
«Nous avons vécu pendant toute cette semaine, de beaux moments de partage avec des jeunes motivés et intéressés par la production ovine», s’est réjoui Patrick Soury. De quoi rassurer les responsables de la filière ovine à l’initiative de ce rendez-vous. «En France, dans les prochaines années, on sait que plus d’1 éleveur de brebis sur 2 partira à la retraite. En 2023, seulement 49% de la viande ovine consommée sur le territoire y est produite, le reste est importé. Pour assurer le renouvellement des générations et le maintien de sa production, la filière ovine (lait et viande) cherche à recruter différents métiers : chefs d’exploitation, éleveurs, bergers, salariés… C’est pour cette raison qu’INTERBEV Ovins et l’ensemble de la filière ovine dans le cadre du programme Inn’Ovin organisent les Ovinpiades des Jeunes Bergers depuis 2005 et 2009 au niveau européen», explique le président d’Interbev Ovins.
En 2011, la Nouvelle-Zélande avait accueilli la 1ère Coupe du Monde des Jeunes Bergers à Oamaru. L’année suivante, les professionnels ovins ont fondé l’Association Internationale pour créer un réseau dynamique de la formation agricole, favoriser les échanges entre les jeunes et l’installation de futurs éleveurs de brebis. «Tout comme la France, d’autres pays sont confrontés aux mêmes difficultés de renouvellement des générations. Nous sommes donc très heureux d’avoir pu relancer cette dynamique autour de la coupe du monde des jeunes bergers. En espérant que d’autres pays après nous, prendront le relais !», avance Patrick Soury, remerciant au passage tous les partenaires qui ont soutenu cet événement lors des différentes étapes de la semaine.
Eva DZ