National | Par Didier Bouville

Les éleveurs de brebis «ne disposent pas de statut pour leur conservation» (Michèle Boudoin)

Michèle Boudoin, présidente de la fédération nationale ovine (FNO), a fait parvenir à Edouard Philippe un courrier à propos du plan loup dont les lignes directrices pour la période 2018-2023 devraient prochainement être dévoilées. Michèle Boudoin explique que les éleveurs de brebis s’y retrouvent dans la demande du président de la République dans la construction de plans de filière.

« Après avoir traversé, il y a 40 ans, une crise qui nous privait de la moitié de notre cheptel et d’un tiers de nos producteurs, c’est le choix que nous avons fait », explique-t-elle. « Seulement voilà, aujourd’hui, l’urgence que nous avons à combattre pourrait bien nous priver de tout lendemain ». Car le loup « fait des ravages dans nos élevages ». « Plus que jamais, nous, éleveurs, nous sentons seuls, désespérés, abandonnés face à ce danger. Plus que jamais, nous avons besoin de sentir un Etat solidaire à nos côtés », poursuit-elle.

La FNO demande un plan d’actions national visant un objectif « zéro attaque », un « droit permanent des éleveurs à se défendre, une simplification des procédures et un renforcement des outils de défense ». « Nos exploitations, nos emplois, nos troupeaux, ne disposent pas, contrairement au loup, d’un statut visant à assurer leur ‘conservation’ ».

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Selon un sondage réalisé par la Fédération nationale ovine (FNO) et la Confédération nationale de l’élevage (CNE), «plus de six Français sur dix pensent que les bergers devraient avoir le droit de se défendre lorsque les loups attaquent leurs troupeaux».Selon ce même sondage réalisé en janvier et septembre 2020, par OpinionWay, mais divulgué le 9 mars, près de 8 sondés sur 10 comprennent le désarroi des éleveurs de brebis.«Cette empathie est d’autant plus forte chez les personnes ayant déjà entendu parler des problèmes de prédation (81 %) », précise la FNO. Par ailleurs ce sondage indique que plus de six Français sur dix privilégieraient l’élevage de brebis à la présence du loup.«Cette intention est davantage prononcée par les habitants du…