National | Par eva dz
Emmanuel Macron est réélu à la tête de l’Etat jusqu’en avril 2027. Ses chantiers sont immenses, y compris dans le secteur agricole et agroalimentaire. Les agriculteurs et leurs représentants syndicaux l’attendent sur de très nombreux dossiers.
Maintenir et développer le potentiel de production de l’agriculture française et européenne ; concilier production et protection de l’environnement et de la biodiversité ; mettre en place une grande loi foncière réclamée par la profession agricole ; réviser la stratégie Farm to Fork et le Green Deal ; instaurer des clauses miroirs dans les traités internationaux ; assurer le renouvellement des générations, etc. Tels sont quelques-uns de nombreux chantiers auxquels le Président de la République, son gouvernement, et en particulier le futur ministre de l’agriculture devront s’atteler dans les cinq prochaines années. S’y ajoute celui tout aussi épineux de la ruralité et de ses très nombreuses fractures «qui ont marqué le scrutin présidentiel», a souligné la FNSEA. Adressant «ses félicitations» au Président, le syndicat majoritaire se félicite du «choix d’une France forte, portant une ambition pour l’Union européenne». La FNSEA qui promeut «la vision d’une agriculture française forte, audacieuse et durable», rappelle aussi au chef de l’Etat que «l’agriculture est une chance pour la France». Elle attend de lui qu’il confie au prochain ministre de l’agriculture, la mise en œuvre des 30 propositions qu’elle a formulées en début d’année «pour que l’agriculture soit en mesure d’apporter sa contribution essentielle à la souveraineté alimentaire et à la souveraineté énergétique de la France».
Plus concrètement, le Président devra concrétiser les promesses du candidat, lors du grand oral du Conseil de l’Agriculture française le 30 mars, en faisant voter d’ici la fin de l’année, «une loi d’orientation et d’avenir pour assurer le renouvellement des générations, la formation et l’installation des jeunes agriculteurs». De même, les agriculteurs souhaitent qu’Emmanuel Macron acte définitivement le vote d’une grande loi foncière promise en 2019 sur le Salon international de l’agriculture, promesse sans cesse repoussée en raison d’un «calendrier parlementaire trop chargé». Sur le volet de la transition écologique, il lui faudra concrétiser les deux autres volets du Varenne de l’eau que sont les plans d’adaptation par filière et la stratégie revisitée de la gestion de l’eau, le premier volet (assurance récolte) ayant déjà été voté en février dernier. Favorable aux New Breeding techniques (NBT), le chef de l’Etat devrait profiter de sa qualité de président de l’Union européenne, pour convaincre ses partenaires leur fixer un cadre réglementaire et permettre d’assurer la souveraineté agricole et alimentaire qu’il défend. De même, il lui faudra poursuivre les plans activés ces deux dernières années : plan de Relance, plan protéines, plan de résilience, France 2030 pour donner aux filières agricoles leur pleine capacité de production et de conquête des nouveaux marchés. Pour que son programme soit appliqué, le Président de la République entend s’appuyer un «Premier ministre (qui) sera directement chargé de la planification écologique». Il devra donc veiller à ce que les intérêts de cette planification soient compatibles avec les enjeux économiques, sociaux et sociétaux des agriculteurs. En même temps, il devra veiller à ce que le revenu agricole, tant des actifs que des retraités, se rapproche des autres catégories de Français. Toute la question est maintenant de savoir s’il disposera d’une majorité parlementaire suffisante pour appliquer ce programme assez ambitieux. Réponse après le 19 juin, date du second tour des législatives…
Christophe Soulard
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