National | Par Didier Bouville
Le ministère de l’Agriculture a chargé le 8 avril Francis Amand, médiateur des relations commerciales, de superviser les négociations entre la distribution, la transformation, et les éleveurs laitiers. Les distributeurs devront lui rendre leurs engagements de réévaluation de prix du lait le 11 avril, à la veille de la mobilisation nationale de la FNSEA. L’ancien Chef du service de la régulation et de la sécurité à la DGCCRF travaillera ensuite avec les collecteurs. Le but : déterminer l’impact que les hausses concédées par la distribution auront sur les bénéfices de chacun d’entre eux. Une fois le calcul effectué, Francis Amand pourra déterminer la hausse du prix du lait que devra garantir chaque collecteur pour que l’intégralité de la réévaluation décidée par les distributeurs soit intégralement répercutée aux éleveurs. « Si tout se passe bien, nous aurons terminé toutes ces étapes la semaine du 22 avril », a indiqué à Agra Presse Francis Amand.
La table ronde sur le lait ne s’est pas «superbement bien passée», selon Stéphane Le Foll
Auditionné le 9 avril par la commission des Affaires économiques du Sénat, Stéphane Le Foll, interpellé sur la table ronde de la filière laitière tenue la veille, a indiqué : « on ne peut pas dire que ça se soit superbement bien passé ». Le ministre estime qu’il faut arrêter « ses bagarres où chacun se renvoie la balle ». Les filières en France sont « inorganisées », a-t-il ajouté avant de regretter que des maillons de ces filières « ne souhaitent pas se parler ».
Prix du lait : la FCD «doit encore faire un effort» selon les producteurs
La Fédération du commerce et de la distribution (Auchan, Carrefour, Casino, Cora et Monoprix) « doit encore faire un effort », estiment les producteurs dans un communiqué daté du 9 avril. Selon la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), la Fnec (éleveurs de chèvres), la FNSEA et les JA, la table ronde laitière du 8 avril « n’a pas abouti à un consensus de l’ensemble des participants », et surtout, « l’impact pour les producteurs de lait est limité ». Alors que « les enseignes Leclerc et système U – elles – ont posé sur la table le principe d’une hausse de deux à trois centimes sur tous les produits laitiers », « la proposition de la FCD n’est pas acceptable en l’état ». Les syndicats « souhaitent que la distribution parle d’une seule voix ». Les éleveurs « doivent avoir un résultat concret dès le paiement du lait du mois d’avril », concluent les organisations. Ces dernières ont envoyé un courrier à tous les députés et sénateurs, leur demandant notamment d’inclure dans les contrats des clauses de renégociation quand les coûts de production évoluent de façon notable.
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