«La viande porcine est loin du compte» [point de vue]
Les sections porcines FDSEA et JA avaient décidé de bloquer la caravane Cochonou du Tour de France à Rodez pour dénoncer la communication de cette grande marque sur le patrimoine français quand dans le même temps elle ne valorise pas la viande française. Le point de vue de Bruno Montourcy, administrateur FNP, membre de la section porcs FDSEA.
Comment s’est passée cette action ?
«Nous avions convenu d’une rencontre avec les responsables de Cochonou mais ces derniers ne se sont pas présentés ! Nous étions une dizaine de producteurs de l’Aveyron et du Lot à vouloir échanger avec l’entreprise mais visiblement elle a des choses à cacher ! Ce que nous reprochons à cette marque qui se dit nationale, c’est de n’avoir aucun produit étiqueté VPF car elle n’utilise pas les produits de l’élevage français. Nous n’exigeons pas une provenance des porcs 100% France mais nous demandons un minimum de sens patriotique en jouant la carte de l’élevage français. D’autant que la marque joue à fond sa communication sur les qualités sanitaires et gustatives du porc français ! C’est mensonger et la loi française ne protège pas les producteurs. Certes Cochonou génère de l’emploi en France mais il faut rappeler qu’un élevage de porc induit 6 emplois indirects ! Des rencontres sont prévues à l’échelle nationale entre la FNP et Cochonou.
Que pensez-vous du rapport du médiateur sur la viande porcine ?
Quand j’entends qu’avec 1,38 €/kg on atteint presque les objectifs, je suis scandalisé ! Quand on sait qu’avec 1,40 €/kg on couvrira tout juste le prix de revient et qu’en plus actuellement on est en pleine saison de consommation de porc, je suis inquiet pour les mois à venir. Il faut rétablir la réalité».
Eva DZ
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 23 juillet 2015.
Les éleveurs de porc « loin d’être sauvés », selon la FNP
Avec 1,40 €/kg au cadran de Plérin le 23 juillet, les éleveurs de porcs de la Fédération nationale porcine (FNP) notent que les engagements pris par la filière en matière de revalorisation des prix ont été remplis, notamment par les distributeurs. Cependant, « atteindre l’équilibre en moyenne ne signifie pas gagner sa vie », rappelle l’organisation de producteurs dans un communiqué du 24 juillet. Elle dénonce l’insuffisance des mesures annoncées dans la semaine par le Gouvernement, déplorant qu’elles « ne seront pas de nature à endiguer la crise ».
La FNP n’hésite pas à dénoncer les mauvaises pratiques, celles du groupe Bigard « qui diminue volontairement ses volumes d’abattage pour tirer les prix vers le bas en alourdissant le marché », ou celles de certaines « marques nationales qui jouent sur l’image française des produits mais s’approvisionnent majoritairement à l’étranger ». L’organisation incite donc à « poursuivre le mouvement de mobilisation », annonçant des actions de contrôle chez les industriels, et attend des « propositions fermes » sur la contractualisation et l’assurance avant le Space. Ce dernier, qui a lieu à Rennes en septembre, pourrait bien être agité si la situation des éleveurs ne s’améliore pas pendant l’été.
éleveurs+porc+FNP