FNO : mobilisation contre le loup, jeudi 27 novembre [point de vue]
La Fédération nationale ovine (FNO) organise deux transhumances nationales qui convergeront sur le Champ-de-Mars à Paris, jeudi 27 novembre. Objectif : protester contre les dégâts provoqués par les prédateurs. Des brebis seront conduites au ministère de l’écologie pour sensibiliser Ségolène Royal à la prédation et à l’échec du «plan loup». Le point de vue de Jean-François Cazottes (notre photo), président de la section ovins viande FDSEA.
– Pourquoi l’Aveyron s’est-il associé à cette action ?
«Nous serons en effet, et en toute logique, présents à cette action à Paris car il ne faut pas oublier que l’Aveyron est le premier département moutonnier de France. Le loup est aussi présent sur notre territoire, sur l’Aubrac et les contreforts du Larzac. Les attaques de brebis risquent de s’accentuer car la population de loups est croissante, avec 300 unités comptablisées en France en 2014.
– Depuis quand le loup est-il présent dans l’hexagone ?
Les premiers abattages datent de 1993, près des Alpes italiennes. Depuis plus de vingt ans, cette population augmente. En 2013, environ 7 000 brebis sont mortes en France suite aux attaques de loups, sans compter les dégâts collatéraux sanitaires, avortements, etc, chez les brebis apeurées. Dans le sud-est, des éleveurs ont stoppé leur production ovine pour toutes ces raisons.
– Qu’est-ce que le «plan loup»?
Le «plan loup» est de 15 millions d’euros par an, puisés sur les fonds du ministère de l’Agriculture. L’enveloppe indemnise les éleveurs dont le troupeau a été victime d’attaques du loup. 15 millions d’euros, c’est l’équivalent du salaire annuel de 500 professeurs des écoles ou d’infirmières. Cet argent pourrait donc être mieux utilisé ailleurs !
– Que reproche la FNO à l’Etat ?
Nous lui reprochons son immobilisme ! Le ministère de l’environnement prévoyait une trentaine d’abattages de loups en 2013. Seul le tiers a été réalisé. Le problème est que les préfets autorisent des battues contre le loup aussitôt annulées par le tribunal administratif, suite aux plaintes d’associations environnementalistes. La FNO dénonce aussi le classement du loup en espèce protégée par la Convention de Berne. Cette espèce se développe en Europe et ne mérite pas ce classement. La France n’a accepté d’appliquer la Convention de Berne (1979) qu’en 1989, sous la forme d’une «directive habitats, faune, flore».
– Que pense le ministre de l’Agriculture de vos revendications ?
Il est sensible à ce qu’on lui dit ! Mais il est bloqué politiquement…».
Recueilli par Didier BOUVILLE
Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 20 novembre 2014.
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