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« Il y aura des représentants de la protection animale dans tous les abattoirs », a déclaré Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, sur Europe 1, le 31 mars. Avant de poursuivre : « On ira jusqu’à leur donner le statut de lanceurs d’alerte pour qu’ils soient protégés et qu’ils puissent dire dès que quelque chose ne va pas. » Ces annonces font suite à un scandale de maltraitance animale révélé le 29 mars par l’association L214 dans un abattoir des Pyrénées-Atlantiques. En outre, il a aussi annoncé une inspection « immédiate » de tous les abattoirs de boucherie de France. Le ministre devrait préciser le dispositif devant le conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) le 5 avril.

Didier Bouville

La mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’élevage a émis une soixantaine de propositions le 30 mars. Les députés ont constaté « des relations commerciales très difficiles, avec accaparement de la valeur par les industriels et surtout les distributeurs, réunis en quatre centrales d’achat qui s’adjugent 90% du marché », selon Damien Abad (LR, Ain), président de la mission d’information. Les parlementaires ont déploré la « faiblesse des organisations de producteurs et des éleveurs, encore trop peu investis dans les coopératives et les organisations de production ». Annick Le Loch (PS, Finistère) estime que c’est aussi « à eux de se prendre en main ». Le rapport recommande de « faire cesser la guerre des prix entre enseignes » et de « réformer les statuts de l’Observatoire des marges et des prix ». De même, il propose de « réviser de façon pérenne les seuils de référence et les prix d’intervention » jugés trop bas, et de profiter de la révision de la PAC à partir de 2018 pour « réfléchir à un mécanisme de sécurisation des prix et des marges ».

Didier Bouville

La mauvaise «conjoncture» agricole «se retrouve au niveau du climat des affaires», s’est exclamé Laurent de Buyer, directeur général de Tecnoma, lors d’une récente conférence de presse. Il constate qu’au fil des ans, la valeur du capital augmente dans les exploitations agricoles en France comme aux États-Unis. Mais, selon lui, le taux d’endettement ne croît pas de la même manière : « Il diminue aux États-Unis pour atteindre 8% alors qu’en France, il augmente pour atteindre 40% ! La fragilité des entreprises agricoles n’est pas du tout la même d’un pays à l’autre (Danemark : 58% d’endettement, Allemagne : 20%, Italie : 1%)». Les marges des entreprises d’agroéquipements sont globalement en baisse. «Sur les dix dernières années, les grosses entreprises» productrices d’agroéquipements «désinvestissent, à l’inverse des entreprises allemandes». Elodie Dessart, responsable du pôle économie de l’Union des industriels de l’Agroéquipement (Axema) précise qu’« on ne pourra pas vivre demain avec des entreprises de plus en plus endettés et dépendantes des cours mondiaux».

Didier Bouville

Suite à la diffusion de la vidéo de maltraitance animale dans l’abattoir de Mauléon-Licharre par l’association L214, « la Fédération nationale bovine (FNB) déposera une plainte contre X auprès du Parquet de Pau », a t-elle annoncé le 30 mars. Elle précise également qu’elle portera plainte « de façon systématique si d’autres faits similaires étaient révélés », dans d’autres abattoirs. La FNB précise que « les éleveurs ne comprendraient pas que la rigueur appliquée au quotidien dans leur élevage par les corps de contrôle de l’Etat ne le soit pas avec la même fermeté dans les abattoirs ». De son côté, Interbev «se portera partie civile et demandera réparation des préjudices éventuellement subis, si l’enquête administrative confirme un ou plusieurs manquements aux réglementations en vigueur».

Didier Bouville

Après avoir signé, il y a quelques semaines, la charte laitière de valeurs de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) avec E. Leclerc, Sodiaal Union a annoncé, le 29 mars avoir signé la charte avec Lidl France. Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, avait fait remarquer le 17 mars, que Sodiaal n’avait signé la charte qu’« en partie ». Sodiaal est la seule coopérative à signer systématiquement cette charte avec un distributeur. Dans sa forme, la charte laitière de valeurs ne nécessite pas de signature avec un partenaire et cela d’autant plus que Lidl s’était déjà engagé à respecter cette charte le 17 février comme d’autres acteurs de la distribution (Casino, Carrefour, Intermarché, Leclerc, Lidl, Système U, Auchan).

Didier Bouville

La Commission européenne a finalisé le 30 mars son programme de distribution de lait aux enfants en Syrie, doté d’un budget de 30 millions €. Ce dispositif avait été annoncé en septembre 2015 dans le cadre du plan d’aide d’urgence de 500 millions € pour soutenir le secteur européen de l’élevage. Bruxelles a mis plusieurs mois à mettre sur pied ce programme inédit qui va permettre de distribuer du lait dans les écoles à 350 000 enfants syriens touchés voire déplacés par la guerre dans leur pays.

Didier Bouville

Présenté en conseil des ministres le 30 mars, le projet de loi relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique prévoit deux dispositions spécifiques aux filières agricoles. D’une part, l’interdiction pour cinq ans de la cession à titre onéreux des contrats laitiers, qui vise à «éviter le renchérissement du coût de l’installation et de l’investissement pour les producteurs de lait», précise le ministre de l’Agriculture dans un communiqué. D’autre part, les astreintes financières pouvant être prononcées par les présidents de tribunaux de commerce à l’encontre des entreprises du secteur alimentaire ne publiant pas leurs comptes dans les délais fixés par la loi sont renforcées, la sanction pouvant atteindre 2 % du chiffre d’affaires journaliser réalisé en France par l’entreprise. Le ministère de l’Agriculture précise également que le gouvernement souhaite revoir la loi de modernisation de l’économie, envisageant deux propositions : «autoriser dans certains cas les négociations commerciales pluriannuelles, et pour certains produits, rendre obligatoire l’indication du prix susceptible d’être payé au producteur dans le cadre des négociations commerciales entre transformateurs et distributeurs».

Didier Bouville

Après une année 2015 difficile voire dramatique pour un grand nombre de paysans, le congrès de la FNSEA qui s’est ouvert le 30 mars à Laval, en Mayenne, sera l’occasion de faire le point sur les mesures obtenues et sur les avancées encore possibles. Le rendez-vous est important car l’inquiétude reste de mise dans les campagnes : critiques sur les pratiques agricoles, malmenés sur les marchés, déstabilisés sur leur exploitation, les paysans attendent des réponses claires sur l’avenir de leur métier et de leurs conditions de production. Malgré les difficultés, le congrès sera aussi l’occasion de fêter 70 ans de combat syndical. Le choix de la Mayenne, terre d’élevage, pour célébrer cet anniversaire est d’autant plus emblématique en cette période charnière pour les filières animales.

Didier Bouville

Stéphane Le Foll a saisi la Commission européenne pour lui demander d’interdire le diméthoate et les cerises traitées avec cet insecticide, a indiqué le 29 mars le ministère de l’agriculture, se disant prêt à activer une clause de sauvegarde nationale. En février 2016, l’Anses a retiré l’autorisation de mise sur le marché de cet insecticide, toujours employé ailleurs en Europe et dans le monde. L’utilisation par la France de la procédure d’urgence impose à la Commission de se prononcer dans les sept jours, précise le ministère. Passé ce délai, « Stéphane Le Foll déclenchera une clause de sauvegarde nationale pour interdire la commercialisation en France de cerises traitées au diméthoate qu’elles soient produites en France ou ailleurs dans le monde », prévient le communiqué.

Didier Bouville

Après Alès et Le Vigan, des images tournées à l’abattoir de Mauléon-Licharre dans les Pyrénées-Atlantiques, qui « montrent de nouveau l’extrême violence de la mise à mort des animaux », ont été publiées par l’association de protection animale L214 sur son site internet, le 29 mars. La vidéo a fait réagir immédiatement Stéphane Le Foll, qui « condamne avec la plus grande fermeté les actes de maltraitance animale et ordonne des inspections spécifiques sur la protection animale dans l’ensemble des abattoirs de boucherie en France », dans un communiqué du même jour. Il demande également « immédiatement aux Préfets de faire réaliser, dans un délai d’un mois, des inspections spécifiques sur la protection animale dans l’ensemble des abattoirs de boucherie du territoire national ». Le résultat de ces inspections sera fourni à la Commission d’enquête parlementaire annoncée le 22 mars dernier.

Didier Bouville