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Dans son programme de revendications adressé le 8 février aux candidats à l’élection présidentielle, Régions de France (ex Association des régions de France) consacre une partie de ses demandes au sujet agricole. L’organisation demande de « clarifier réellement le partage des compétences entre les Régions et l’Etat », afin de « redonner à l’agriculture et à l’agro-alimentaire français leur place de leader au niveau européen ». Ainsi, Régions de France souhaite que « la totalité des moyens de soutien directs aux entreprises et acteurs du développement agricole et rural » soit transférée aux Régions. Les régions estiment par ailleurs nécessaire que l’Etat limite son action aux sujets régaliens (sanitaire, défense des intérêt commerciaux français en Europe) et qu’il leur laisse le soin de se charger les politiques agricoles et du développement rural à l’échelle de la région.

Didier Bouville

Dans un communiqué paru le 9 février, suite à une table ronde avec le gouvernement, la FNSEA demande à celui-ci de faire appliquer les dispositions prévues dans la loi Sapin II pour que les besoins des agriculteurs soient pris en compte dans les négociations commerciales. Le syndicat agricole témoigne du «contexte extrêmement difficile que traverse l’ensemble de l’agriculture française. Face aux négociations commerciales qui s’annoncent encore une fois tendues, il est évident que les producteurs ne supporteront pas une année supplémentaire de prix excessivement bas», affirme la FNSEA. Et d’insister: «Pour nous, le vrai juge de paix sera le prix payé à la production». Le syndicat rappelle que dans la Loi Sapin II, des outils sont prévus pour prendre en compte les coûts de production agricoles tout au long de la chaîne alimentaire: «C’est le moment de juger de leur efficacité!».

Didier Bouville

Le Parquet de Paris a ouvert récemment une enquête préliminaire pour «tromperie aggravée» pour tenter de déterminer les responsabilités dans la propagation fin 2016 de l’épidémie de grippe aviaire qui sévit dans le sud-ouest de la France, a appris l’AFP le 9 février de source judiciaire. L’enquête ouverte notamment pour «tromperie aggravée par le danger sur la santé animale» doit permettre de démontrer si fin 2016 des lots de volatiles ont pu être envoyés à des éleveurs du Gers, du Lot-et-Garonne et des Hautes-Pyrénées tout en sachant qu’ils pouvaient être contaminés par le virus H5N8, a expliqué cette source. Cette enquête préliminaire fait suite à un rapport du ministère de l’Agriculture transmis au parquet d’Albi, qui s’était ensuite dessaisi au profit du pôle de santé publique de Paris. Le ministère avait lancé une enquête administrative après que les élevages du Gaec de la Guigneret, dans le Tarn, rattaché à la coopérative du Vivadour (Gers), avaient envoyé les 30 novembre et 1er décembre deux lots de canards destinés à être gavés à des éleveurs situés dans le Gers, le Lot-et-Garonne et les Hautes-Pyrénées.

Didier Bouville

La Caisse centrale de MSA (CCMSA) vient de lancer un nouveau dispositif d’information « Pass’Agri », à destination des « agriculteurs en difficulté », consultable sur son site internet, annonce-t-elle dans un communiqué le 9 février. Dans un contexte de crise agricole généralisée, « la MSA note parfois une méconnaissance des adhérents […] des droits auxquels ils peuvent prétendre et des dispositifs d’accompagnement existants ». Ainsi, Pass’Agri liste « les dispositifs financiers proposés par la MSA, ses réseaux de soutien, les prestations sociales accessibles en cas de baisse de revenus », notamment la Prime d’activité, le RSA, ou l’aide au paiement d’une complémentaire santé.

Didier Bouville

« Il y a une rupture qui s’est creusée entre les producteurs et les consommateurs » a constaté Claude Cochonneau, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) le 8 février. « 75% des Français disent vouloir davantage consommer local » a-t-il poursuivi en conférence de presse sur le thème des circuits alimentaires de proximité. De fait, l’APCA souhaite être pleinement actrice des démarches de promotion du consommer local. A travers son réseau Bienvenue à la ferme, qui fêtera ses 30 ans en 2018 et qui compte 8000 adhérents, elle souhaite rendre les produits fermiers plus accessibles et prépare une grande campagne de communication sur le sujet pour septembre 2017. Elle organise par ailleurs le 1er salon des professionnels des circuits alimentaires de proximité les 2 et 3 avril à Lyon. Planète appro – c’est le nom du salon – proposera une exposition commerciale (matériel de transformation pour les circuits courts), des conférences, un « village des initiatives territoriales » et des « rendez-vous pro appro » qui pourront déboucher sur des signatures de contrats de fourniture entre agriculteurs et opérateurs locaux.

Didier Bouville

« Les gens cherchent de plus en plus un service et non la propriété d’un bien », tel est le constat effectué par Jean-Luc Boursier, président de la Fédération régionale des coopératives de matériels agricoles de l’Ouest (FR Cuma Ouest), le 8 février, lors de l’assemblée générale de l’organisation. De fait, les Cuma doivent s’adapter et afficher des services de qualité pour aller au-delà de la propriété en commun de matériel agricole. « Il s’agit de professionnaliser les Cuma », estime Jean-Luc Boursier dans un contexte où les éleveurs sont de moins en moins nombreux et ont de plus en plus de mal à dégager du temps pour s’investir dans les Cuma. La solution passe donc par la délégation de la plupart des tâches au sein de la coopérative sauf ce qui concerne les questions de stratégie.

Didier Bouville

Le rapport annuel de la Cour des comptes, présenté le 8 février, comprend un chapitre consacré aux chambres d’agriculture, intitulé « façonner un réseau efficace », dans lequel l’institution présente quatre recommandations: encourager la fusion des chambres départementales, réduire le nombre d’élus au sein des sessions des chambres d’agriculture en supprimant les collèges 4 (anciens exploitants) et 5 (groupements professionnels agricoles), faire mentionner dans le code rural la qualité de tête de réseau de l’APCA et son pouvoir de définir la stratégie nationale du réseau ainsi que sa politique générale en matière de gestion du personnel, transférer la compétence fiscale du niveau départemental au niveau régional.

Didier Bouville

Le think tank Farm Europe a présenté sa vision d’une Pac dotée d’une « nouvelle ambition » le 7 février à Bruxelles dans les locaux du Parlement européen, sous le patronage des deux eurodéputés démocrates-chrétiens Michel Dantin et italien Giovanni La Via et en présence du commissaire à l’agriculture Phil Hogan. Il plaide notamment pour la création d’une « boîte à outils de gestion des risques », avec l’assurance climatique comme l’élément central, qui viendrait compléter les paiements directs « dont la légitimité reste intacte ». Farm Europe considère aussi, entre autres, que l’UE doit réaffirmer la « prééminence » de la Pac sur les règles générales de la concurrence pour favoriser un rééquilibrage des pouvoirs au sein de la chaîne alimentaire en faveur des agriculteurs. Et, pour le verdissement des aides, le think tank préconise une politique de résultats, plutôt que normative.

Didier Bouville

Interbev organise pour la troisième fois « Les rencontres made in viande » du 17 au 21 mai, selon un communiqué du 7 février. L’interprofession lance donc un appel aux inscriptions pour les élevages, les centres d’allotement, les marchés aux bestiaux, les entreprises d’abattage, de découpe et de transformation, les boucheries et triperies artisanales, etc. En 2016, les visiteurs étaient à 97% satisfaits de leur journée, rappelle Interbev. Il s’agit pour les professionnels de la viande de faire de cette journée « une tribune » afin d’expliquer son métier, ses conditions de travail, son implication dans la filière. L’objectif au travers des rencontres Made in viande est bien d’« envoyer un message positif et de transparence à la société civile, aux médias, aux élus » ainsi que de « valoriser nos métiers », souligne Interbev.

Didier Bouville

A l’occasion de la signature, par les associations d’élus, le 6 février, d’une convention nationale avec l’Etat et les quatre opérateurs de téléphonie mobile pour étendre le programme de couverture du réseau, les élus de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) appellent leurs collègues à «signaler la qualité effective de la couverture mobile de leur territoire», via la plateforme : 

http://francemobile.agencedunumerique.gouv.fr/form/login

«La vie de nos concitoyens est pénalisée et la France est en retard», déplore l’AMRF. Les maires ruraux demandent à ce que les fonds européens pour les investissements stratégiques (fonds Junker) soient utilisés pour le financement des infrastructures numériques, plutôt que de recourir pour cela au fonds d’investissement local et à la dotation pour l’équipement des territoires ruraux (DETR) comme prévu par la convention. «Recourir à la DETR n’est ni suffisant ni opportun», alerte l’AMRF qui rappelle que les crédits dédiés au monde rural sont «notoirement insuffisants».

Didier Bouville