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Le remplacement des prêts bonifiés par la création d’une nouvelle modulation de la dotation jeune agriculteur (DJA), validée par Bruxelles le 17 novembre, «permettra une vraie simplification administrative et surtout redonnera du souffle au financement de la reprise de l’exploitation», a réagi le vice-président des JA, Pierre-Marie Vouillot, dans un communiqué paru le 22 novembre. Les JA se félicitent de la réactivité de Bruxelles (30 jours entre l’envoi du dossier et l’approbation). Ils espèrent que la mise en œuvre de cette nouvelle enveloppe de 14,5 millions d’euros par les régions, se fasse « le plus rapidement possible». Les régions doivent fixer les paliers liés aux coûts de reprise de l’exploitation et aux investissements envisagés, explique le syndicat.

Didier Bouville

A la veille du comité État-Régions sur la mise en œuvre du Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural), les Régions de France (ex Association des Régions de France) demandent, dans un communiqué du 22 novembre, que « des décisions fortes et concrètes soient prises » lors du comité. Les Régions affirment être en difficulté pour la mise en œuvre des programmes de développement ruraux, du fait du « manque d’anticipation et d’une impréparation de l’État avant et depuis le transfert de la gestion du Feader aux Régions en 2014 ». Le communiqué pointe notamment les dysfonctionnements au niveau de l’ASP (Agence de services et paiement). Concrètement, les Régions de France demandent « la mise en œuvre d’une gouvernance transparente et la décision d’une simplification réelle du logiciel de paiement pour la fin de la programmation (2017-2020) » et à moyen terme, la « régionalisation complète et réelle des aides agricoles ». Elles préviennent qu’elles refuseront « de porter une responsabilité tant politique que financière » des dysfonctionnements qui incombent à l’État.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé le 22 novembre en séance à l’assemblée nationale qu’une réunion se tiendra en décembre pour permettre aux éleveurs de profiter le plus rapidement d’une hausse du prix du lait. «Nous aurons avec Michel Sapin au mois de décembre une réunion pour que les relations commerciales entre la grande distribution, les industriels et les producteurs se fassent dans les meilleurs conditions pour anticiper une hausse du prix du lait qui sera la meilleure des réponses pour les éleveurs». S. Le Foll constate que les prix «commencent à remonter», notamment, selon lui, grâce aux mesures d’intervention obtenues à l’échelle européenne. Lors de cette séance de questions au gouvernement, le ministre a par ailleurs annoncé que la réunion sur les retraites agricoles se tiendra le 30 novembre prochain.

Didier Bouville

Plus de 200 agriculteurs de Rhône-Alpes, venus avec une demi-douzaine de tracteurs et des remorques remplies de fumier ou de pneus, se sont rassemblés sans incident le 22 novembre, sous une pluie battante, près de l’antenne de l’Agence de services et de paiement (ASP) de Lyon. Il en a été de même dans de nombreuses régions, à l’appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA). «On n’a pas touché la fin de 2015 et rien en 2016. J’ai pas de salaire, mon père non plus», témoigne, en larmes, Aurélie Vuillermet, jeune agricultrice de l’Isère. «On attend d’avoir la PAC (Politique Agricole Commune) pour payer les loyers des terres, les grosses factures de fin d’année», a expliqué à Mme Vuillermet. «On n’a pas notre argent et on ne nous dit pas pourquoi. C’est pas de l’argent volé, c’est de l’argent dû!» Cette éleveuse craint, comme ses compagnons d’infortune, un effet conjugué dévastateur de la crise et des retards de versements d’aide. Parfois jusqu’au dépôt de bilan.

Didier Bouville

L’annonce par le ministre Stéphane Le Foll du versement de 1 000 euros à l’ensemble des producteurs de lait en difficulté ne suffira pas, souligne la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) dans un communiqué du vendredi 18 novembre. Ce dispositif cible le soutien de près de 23 000 producteurs. Or, le prix du lait, explique l’organisation, n’a augmenté que de 6 % depuis juin 2016 alors que la baisse du chiffre d’affaires des éleveurs avoisine les 30 % en moyenne sur l’année 2016. « L’amélioration de la situation des éleveurs français est donc loin d’être actée et cette aide exceptionnelle de 1 000 euros y contribue seulement pour une partie », indique les producteurs de lait. Ces derniers revendiquent du prix avant tout.

Didier Bouville

La baisse des exportations (-324 millions d’euros soit -6 %) et la hausse des importations (+161 M€ soit +4 %) expliquent le recul de moitié de l’excédent des échanges agroalimentaires français sur un an, atteignant une valeur de 485 M€ en septembre 2016 par rapport à septembre 2015. C’est ce qu’annonce la dernière note d’Agreste du 16 novembre dernier. De plus, les exportations vers les Pays-Tiers ont également diminué de 178 M€, avec dans un même temps, une hausse des importations de 18 M€. Les produits bruts participent le plus à cette conjoncture baissière avec des exportations, dépréciées en volume et en valeur (–47 % sur un an), d’orge vers la Chine et de blé tendre vers l’Algérie.

Didier Bouville

« La méthanisation est une voie d’avenir aux bénéfices multiples » affirme l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) dans un avis publié le 21 novembre. Selon son étude, réalisée sur « un panel de 80 installations », les méthaniseurs sont économiquement rentables, « en particulier pour les projets à la ferme ou les petits collectifs » de moins de 10 agriculteurs. L’agence établit une liste de recommandations pour encourager le déploiement des méthaniseurs : stabilité des soutiens publics, contractualisation des approvisionnements, maximisation de la valorisation énergétique ou non-concurrence entre les projets par exemple. L’Ademe identifie également des axes de progrès potentiels : le « développement de collectes séparées des biodéchets » et, chez les agriculteurs, la mobilisation prioritaire des effluents d’élevage et résidus de culture. Enfin, notant que les infrastructures de méthanisation souffrent encore d’un déficit d’acceptabilité, l’Ademe suggère de communiquer davantage auprès du grand public sur les avantages de la méthanisation.

Didier Bouville

La collecte de lait de vache a brutalement été freinée par une forte sécheresse estivale « longue et très marquée », indique Agreste dans sa publication du 21 novembre : moins 6,5 % en septembre par rapport au même mois de l’an passé. Dans les plus grands bassins laitiers, la collecte a fléchi de 5,7 % dans le Grand-Ouest, de 4 % en Normandie, de 9,4 % dans le Grand-Est et de 7,3 % dans le bassin Nord-Picardie. Elle est également en retrait « dans tous les autres bassins laitiers ». Cumulée de janvier à août elle reste quasi stable à -0,3 %. Elle a progressé de 1,1 % en Italie, de 2,5 % en Allemagne, de 3,2 % en Pologne et de 10,6 % aux Pays-Bas.

Didier Bouville

Le groupe Bigard, leader sur le marché français de la viande, a décidé de se retirer de la plate-forme France Viande Export, le 17 novembre et donc Dominique Guineheux, responsable des achats chez Bigard, en a quitté la présidence. Un information qu’a confirmé Stéphane Le Foll, le 18 novembre: « Je ne peux que regretter ce départ. C’est une preuve supplémentaire que rassembler reste difficile dans cette filière ». Il souhaite cependant « garder l’esprit de cette plate-forme », même si elle ne regroupe que des entreprises plus réduites. Le ministère a rappelé que les fondements de la plate-forme étaient toujours présents et que le travail continuait avec Jean-Luc Angot, qui avait déjà œuvré à construire cette plate-forme, lancé le 12 octobre 2015. Stéphane le Foll a également précisé, au sujet de l’export, que l' »assurance crédit court terme export est opérationnelle pour trois destinations: l’Algérie, le Liban et l’Égypte ».

Didier Bouville

Concernant la garantie des prêts de restructuration de la dette ou de reconstitution des fonds de roulement mise en place dans le cadre du Pacte de refinancement et de consolidation de l’agriculture, Stéphane Le Foll a annoncé, le 18 novembre en conférence de presse, qu’il repoussait le délai de dépôt de demande de prise en charge du 31 décembre 2016 au 31 mars 2017. « Pour l’instant, ce que l’on sait, c’est que les banques n’ont pas remonté de dossier », a fait observer Stéphane Le Foll, précisant qu' »il faut que l’on se rassure les uns, les autres », banques, Etat et Banque publique d’investissement (BPI). « L’administration dans le processuis d’aujourd’hui n’est pas impliqué », a justifié Stéphane Le Foll quant à cette absence de remontée des dossiers par les banques. Pour lui, le versement des aides PAC pourrait jouer un rôle dans les négociations entre exploitants et banquiers.

Didier Bouville