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Pac : les négociations sur «l’omnibus» ont déjà commencé

Le Conseil de l’UE, le Parlement européen et la Commission de Bruxelles ont entamé le 23 juin, au niveau des experts, les pourparlers (« trilogues ») sur le volet agricole du règlement omnibus qui doivent être officiellement lancés le 5 juillet à Strasbourg. Ce premier échange de vues, qui portait sur les chapitres OCM et développement rural, a confirmé que des compromis pourraient être trouvés sur certains amendements parlementaires. Notamment ceux concernant les pouvoirs des organisations de producteurs, sauf celui proposant la création d’ « organisations de négociation », et ceux concernant l’abaissement à 20 % du seuil de déclenchement des outils de gestion des risques , du moins pour l’assurance récolte.

Didier Bouville

Les experts des Vingt-huit ont confié le 26 juin, à la majorité qualifiée, un mandat à la présidence maltaise du Conseil de l’UE pour tenter de conclure, le 28 juin, les négociations avec le Parlement européen sur la révision de la législation sur l’agriculture biologique. Ce mandat, qui leur avait été proposé le 22 juin par la présidence, prévoit notamment de repousser de 4 ans la mise en place éventuelle d’une déclassification des produits biologiques présentant des résidus de pesticides non autorisés et le maintien pendant 10 ans de la dérogation autorisant les cultures sous serres dans des bacs pour les pays du nord de l’Union. L’Autriche, la République tchèque, la Finlande, la Slovaquie, le Danemark, Chypre et la Lituanie ont voté contre, tandis que la Lettonie, la Hongrie, la Pologne et la Belgique se sont abstenues.

Didier Bouville

Le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a annoncé le 23 juin dans la matinale de BFMTV/RMC, la mise en place d’un plan loup sur quatre ans qui commencerait le 1er janvier 2018. «Je veux remettre tout le monde autour de la table au mois de septembre», affirme-t-il et d’ajouter: « Même si j’ai une fibre écologiste, est-ce que je peux ignorer ces éleveurs qui, depuis le début de l’année, ont vu près de 10000 brebis égorgées? Est-ce que je peux ignorer leur détresse psychologique?» Le ministre insiste: «Chacun doit accepter que le pastoralisme et le loup doivent trouver une solution.»

Didier Bouville

Les immatriculations de tracteurs standards neufs enregistrent une forte baisse de 27% sur les cinq premiers mois de 2017 par rapport à l’année dernière. « Le contexte est compliqué, mais il y a de fortes disparités selon les territoires», détaille Pierre Prim, président du Sedima (distributeurs de machines agricoles), lors d’une conférence de presse à Paris, le 23 juin. Une interprétation possible est que dans les grands bassins de production, où les agriculteurs traversent une crise majeure, les immatriculations sont particulièrement en berne. Ainsi, en Ile-de-France, la baisse est de 58%. Le marché serait plutôt porté par des filières à forte valeur ajoutée de type AOP (Comté, Roquefort, etc). Pierre Prim insiste: «L’analyse ne se réduit pas qu’à cela. Il faut aussi prendre en compte le fait que les commandes sont en baisse de 7% dès 2016 par exemple.» Par ailleurs, le Sedima rappelle que ses activités ne concernent pas que les immatriculations. Ainsi, «plus des deux tiers des entreprises déclarent une stabilisation ou une baisse des stocks de neufs et d’occasion». En outre, le Sedima indique une hausse des ventes de pièces de 2,4% au 1er trimestre 2017 par rapport à 2016 et de 3% pour les prestations à l’atelier.

Didier Bouville

«Avec monsieur Travert, nous avons pris acte de nous voir dès la semaine prochaine. On va remettre ça à plat», a déclaré Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV/RMC, le 23 juin à propos des Etats généraux de l’alimentation. Sur le fond, il a affirmé qu’il faut s’inspirer du Grenelle pour «définir un nouvel horizon agricole et alimentaire.» Et d’ajouter: « Avec un préalable : chacun acte que la condition paysanne et des agriculteurs aujourd’hui est tragique.» Pour le début des Etats généraux, il répond par la négative quant à un démarrage en juillet, « mais je ne voudrait pas faire l’injure de décider à la place (du ministre de l’Agriculture)». Il pense qu’ «il y a des situations un peu d’urgence» à gérer avec les producteurs laitiers notamment. Cette semaine, Stéphane Travert est mobilisé en effet sur les Etats généraux mais aussi sur la crise laitière : il a prévu à son agenda la rencontre de syndicats agricoles (FNSEA, Confédération paysanne), de la distribution (FCD, Système U, Leclerc, Auchan, Intermarché), de la transformation laitière (Lactalis) et des associations de consommateurs (UFC-Que choisir, CLCV, Familles rurales).

Didier Bouville

« Les récentes déclarations de plusieurs enseignes de distribution représentent une réponse responsable à l’appel de la FNCL lancé la semaine dernière. Comme annoncé à cette occasion, les coopératives laitières s’engagent à répercuter à leurs adhérents l’intégralité des hausses de tarifs perçues, à condition que celles-ci soient effectives dès le 1er juillet, sur l’ensemble des catégories de produits laitiers », a indiqué la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) le 23 juin. Les coopératives ont également souligné qu’elles assureraient toujours la transparence à leurs adhérents, « ce qui pourra être vérifié ». Suite à la mobilisation des éleveurs laitiers, la semaine du 12 juin, et à la réunion entre la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) avec la grande distribution, le 16 juin, la FCD, Lidl, Intermarché, Système U et Leclerc ont en effet accepté de revoir les prix du lait à la hausse.

Didier Bouville

Interrogé sur RTL le 23 juin, le nouveau ministre de l’agriculture Stéphane Travert a promis de « suivre de près » le calendrier des aides PAC fixé par son prédécesseur Jacques Mézard juste avant son départ, pour que « enfin les retards puissent être réglés avant la rentrée de septembre ». Le ministre a par ailleurs annoncé, concernant les indemnisations liées à l’influenza aviaire, qu’il allait « lancer un deuxième régime d’aides pour permettre aux éleveurs de passer le cap » et « trouver des solutions pour récupérer le retard » accumulé dans le processus. Enfin, sur les Etats généraux de l’alimentation, très attendus par la profession agricole, il entend remettre le sujet du prix payé au producteur en tête des priorités : « nous allons réfléchir à la manière de mieux consommer, à comment faire monter en gamme la qualité des produits (…) et définir une valeur contractuelle autour de ces enjeux de l’alimentation », avec l’idée de dégager des solutions dès l’automne, a-t-il précisé.

Didier Bouville

Omira, une coopérative laitière allemande, passe sous le contrôle de Lactalis. 97,8 % des coopérateurs ont voté pour la reprise proposée, malgré les critiques disant que dans son pays d’origine Lactalis n’est pas parmi les meilleurs payeurs. C’est nettement plus que les 75 % statutairement nécessaires. Cette reprise ne passe pas pour être à la gloire de la coopération laitière allemande, ni à celle du Sud de l’Allemagne qui a vu beaucoup de reprise de laiteries.

Didier Bouville

Le Brexit pourrait devenir un cauchemar pour les agriculteurs britanniques, selon le commissaire à l’agriculture Phil Hogan. Ils n’ont aucun engagement pour les paiements au-delà de 2020 et ils reçoivent de l’Union européenne près de 4 Mrds € d’aides par an. Près de la moitié de leur revenu provient de Bruxelles. Le gouvernement britannique a annoncé qu’il maintiendra les subventions à l’agriculture, mais seulement jusqu’en 2020. « J’ai prévenu les agriculteurs britanniques. Je leur ai dit que nous, nous ne pourrions maintenir les aides après 2020. Il n’y a pas de déclaration du gouvernement britannique sur le fait de savoir si les paiements seront à l’avenir aussi élevés que ceux de l’UE » a déclaré le Commissaire. Le Brexit, ajoute-t-il, mettra les agriculteurs sous forte pression, y compris sur le chapitre de la limitation drastique annoncée pour l’immigration de main d’œuvre européenne. Beaucoup d’agriculteurs britanniques se demandent qui va à l’avenir effectuer les travaux à la place des Polonais, Bulgares et Roumains sur leurs exploitations.

Didier Bouville

Saluant au préalable «la pugnacité» de l’action des pouvoirs publics sur ce sujet, la FNSEA, son association spécialisée en aviculture (CFA) et l’organisation FN Foie gras font part, dans un communiqué du 21 juin, de «l’exaspération» des producteurs en raison des retards de versements des indemnisations liées aux deux épisodes successifs d’influenza aviaire. Concernant le solde des aides du premier épisode (2015-2016), ils demandent un versement «dans les tous prochains jours». Ils demandent un second acompte sur les indemnisations de l’épisode 2016-2017, et un ajustement de ces indemnisations, notant que certains producteurs «ne peuvent redémarrer leur activité du fait des perturbations d’approvisionnement en animaux». Ils demandent par ailleurs que les nouveaux moyens de lutte contre le virus soient «définis et appliqués de manière à être le plus efficace possible, tout en tenant compte des spécificités des différentes formes de production».

Didier Bouville