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Remodelage complet du régime du verdissement, plafonnement des paiements directs par bénéficiaire, options pour la gestion des risques, incitations pour l’installation des jeunes : tels sont les éléments essentiels du projet de communication sur « Le futur de l’alimentation et de l’agriculture » que la Commission européenne doit adopter fin novembre dans la perspective de la prochaine réforme de la Pac. Ce document, obtenu par Agra, reste assez général. Il sera suivi au second semestre de 2018 de propositions législatives qui seront présentées après la publication en mai du cadre financier pluriannuel post-2020 de l’UE.

Didier Bouville

Lors d’un entretien avec l’AFJA (journalistes agricoles), à l’occasion de la sortie de son livre « première graine », Stéphane Le Foll, député PS, s’est exprimé sur le risque d’interdiction du glyphosate. « Aujourd’hui, vous êtes contre l’interdiction, vous êtes à un salaud, vous êtes pour, vous êtes un vrai écolo. Faux, archi faux », a-t-il lancé. « Au lieu de parler de l’interdire ou pas, on devrait parler de l’objectif politique. Si on l’interdit et que les agriculteurs le remplacent par plusieurs autres molécules, on n’a rien réglé. » Pour lui, le glyphosate est encore « utile », « il y a une transition à organiser et il faudra du temps ». Il a aussi commenté les annonces dans le cadre des EGA. « prendre en compte les coûts de production dans le prix des produits agricoles, ce n’est pas une démarche économique », considère-t-il. « Les coûts de production, cela comprend le matériel, l’énergie, les engrais et l’aliment du bétail. En ce moment, où les prix du pétrole et du blé sont bas, les coûts de production baissent, ce qui conduirait à une baisse du prix des produits agricoles, l’opposé de l’objectif recherché ! Ou alors, on veut tenir compte du coût du travail, mais dans ce cas, ce n’est pas le coût de production qu’il faut prendre, mais la valeur ajoutée. Tout cela me semble bizarre », a-t-il commenté.

Didier Bouville

Comme pour le premier chantier, les Jeunes agriculteurs ont établi une trentaine de propositions pour le deuxième chantier des EGA, réparties selon trois grands thèmes. C’est ainsi que l’on retrouve dans un document publié le 18 octobre, le refus de ratifier les accords de libre-échange (Ceta, Mercosur) et «tout autre traité qui reviendrait à marchander les produits agricoles», la création «de bons alimentaires pour les plus démunis», l’application du registre des actifs agricoles, le renforcement des outils de gestion des risques ou encore le renforcement de la formation initiale et tout au long de la vie. L’ensemble de ces mesures est portée depuis plusieurs mois par le syndicat. «Nous abordons ce deuxième chantier de façon ouverte et constructive, mais aussi réaliste», a écrit Jérémy Decerle, président de JA dans son édito. Il espère que «chaque acteur, avec sa sensibilité», aura «cette vision pragmatique pour sortir du dogmatique et avancer ensemble».

Didier Bouville

Suite au discours de Rungis d’Emmanuel Macron sur les États généraux de l’alimentation, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a proposé du «donnant-donnant» au président de la République. Elle demande au gouvernement qu’il précise son projet concernant le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) pour les produits alimentaires, et aux distributeurs qu’ils signent «une charte d’engagements» pour les négociations commerciales qui vont bientôt s’entamer sans aucune modification réglementaire, comme c’est également proposé par Serge Papin (Système U). De son côté, la FNSEA s’engage à travailler à la construction de contrats de filière «audacieux». Une première réunion doit avoir lieu le 19 octobre au ministère de l’Agriculture à ce sujet, a-t-elle précisé.

Didier Bouville

La baisse de la consommation de viande, la montée du veganisme et la nécessité de répondre à la demande des consommateurs ont été les grands thèmes abordés lors de l’assemblée générale du syndicat des industriels de la viande, Culture viande, le 17 octobre. Face à la baisse chronique de la consommation de viande, Jean-Paul Bigard, président du syndicat, s’est réjoui du développement des hamburgers, notamment au sein d’enseigne comme Mac Donald’s. «Mais que penser du Mac Veggie ?», le nouveau hamburger de ce fast-food comprenant un substitut de viande, s’est-il interrogé. Il a dénoncé le mélange entre les produits à base de viande et ceux à base de végétaux (steak, escalope, etc) dans les linéaires de la distribution, tout comme l’étiquetage nutritionnelle des aliments «qui présente plus d’éléments négatifs que positifs». Il s’est montré circonspect face aux États généraux de l’alimentation : «C’est une grande révolution [que demande le gouvernement, ndlr] au vu du premier point d’étape. Comment imaginer une nouvelle feuille de route, avec des acteurs inchangés ?». Il revendique cependant «une paix des braves» et déclare que «plutôt que de se couper de l’amont, il y a urgence à se parler».

Didier Bouville

Dans un communiqué paru le 17 octobre, le service numérique de l’Acta (instituts techniques agricoles) présente trois propositions dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation. La première porte sur la question de l’accès aux données agricoles ; l’Acta souhaite que soient favorisées «l’innovation et la recherche, tout en protégeant les agriculteurs». L’Acta s’inquiète par exemple des conditions d’accès des données par les agriculteurs en cas «de changement de service ou de couplage avec d’autres services». La deuxième proposition concerne plus particulièrement les données météorologiques, que l’Acta souhaite voir ouvertes aux acteurs du monde agricole «dans le cadre des démarches de service public». Pourquoi pas sans facturation, comme c’est le cas de l’activité de prévention de certains risques (incendies, aéroportuaire, crues…), propose l’Acta. La troisième proposition est de «faciliter l’accès aux services en ligne pour les exploitations agricoles» en créant une fédération d’identités numériques dans le secteur agricole, c’est-à-dire un seul identifiant pour plusieurs services numériques, comme le proposent déjà Google ou le service public français.

Didier Bouville

Interrogé par la BBC le 15 octobre sur l’évolution des prix alimentaires en cas d’absence d’accord avec l’UE sur le Brexit, le secrétaire aux transports britannique Chris Grayling a répondu que les agriculteurs britanniques devraient produire plus et que le Royaume-Uni augmenterait ses importations hors UE: «Cela signifierait que les entreprises, les supermarchés achèteraient plus de production nationale, que les agriculteurs britanniques produiraient plus, qu’ils achèteraient plus à travers le monde et que cela nuirait aux entreprises françaises et du continent», a-t-il déclaré.

Didier Bouville

En août 2017, l’excédent des échanges agroalimentaires français a atteint 544 millions d’euros (M€), en hausse de 261 millions par rapport à août 2016, indique le service de statistique du ministère de l’Agriculture, dans une note mensuelle. C’est «la première fois depuis décembre 2015» que le solde «progresse sur un an», commente-t-il. Déficitaire depuis mars 2017, «le solde des produits agricoles bruts redevient excédentaire en août 2017» à près de 141 M€. Il progresse de 195 M€ par rapport à août 2016, «grâce à la reprise des exportations de céréales». Les céréales ont vu la valeur de leurs exportations augmenter de 113 M€ sur un an. Les volumes exportés ont augmenté d’un demi-million de tonnes de blé tendre, principalement à destination de l’Algérie, pays «qui avait largement délaissé l’origine française suite à la récolte 2016». L’export céréalier a bénéficié des achats de la Belgique et des Pays-Bas, de la péninsule ibérique, et de 200 000 tonnes d’orges pour l’Arabie Saoudite, premier acheteur mondial d’orge. Le solde des produits transformés augmente de 66 M€ sur un an du fait de la hausse des exportations de vins et de produits laitiers. Les exportations de vins et Champagne ont fortement progressé vers les États-Unis et la Chine et à un degré moindre vers le Japon et Singapour, sans oublier l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Didier Bouville

« 6,3 milliards d’euros ont été versés à ce jour sur les comptes des exploitations agricoles françaises », a indiqué le ministère de l’Agriculture dans un communiqué daté du 16 octobre. Il s’agit du premier versement de l’ATR 2017 (apport de trésorerie remboursable). 88 % du montant total de l’ATR (7,2 milliards d’euros) seront ainsi payé. Cette disposition avait été annoncée lors de l’ouverture de la télédéclaration, ce montant correspond au versement de l’ATR aux agriculteurs qui ont déposé leurs demandes avant le 20 septembre. Pour les demandes ayant été déposées entre le 20 septembre et le 15 octobre e versement des ATR se fera dans les prochaines semaines. D’après le ministère de l’Agriculture plus de trois-quarts des agriculteurs, bénéficiant des aides PAC, ont déposé une demande d’ATR et sont concernés par ces versements. Une avance représentant 50 % des aides ovines et caprines 2017 est également versée depuis le 16 octobre. Ces aides retrouvent ainsi leur calendrier habituel de paiement et témoignant « du respect par le gouvernement des engagements pris le 21 juin sur les calendriers de paiement et leur retour à la normale ».

Didier Bouville

Dans sa dernière note de conjoncture laitière parue le 13 octobre, le service de statistique du ministère de l’Agriculture Agreste constate qu’«une légère reprise de la collecte est amorcée en lien avec de meilleures conditions météo en août dans certaines régions mais aussi une hausse du prix du lait incitative». La collecte de lait progresse de 0,7% en août par rapport l’an passé. En cumul depuis janvier, elle reste en retrait de 2,3%. Le prix du lait standard 38/32 g/l atteint 349€/1000 litres sur le mois d’août. Il augmente de 54€/1000 litres par rapport à celui observé un an auparavant, et de 7€/1000 litres par rapport à juillet.

Didier Bouville