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En déplacement en Autriche, le 23 août, le président de la République Emmanuel Macron a obtenu l’accord du chancelier autrichien et des premiers ministres tchèque et slovaque pour réviser la directive européenne sur le travail détaché. Cette directive permet d’envoyer des salariés dans un autre pays de l’Union européenne tout en continuant de payer les cotisations sociales dans le pays d’origine, ce qui dans les pays comme la France, où les cotisations sociales sont élevées, créé un dumping social et pénalise un certain nombre de secteurs économiques employeurs de main d’œuvre européenne, notamment l’agriculture. La veille, le président avait qualifié cette directive de « trahison de l’esprit européen ».

Didier Bouville

FranceAgriMer a confirmé le 23 août la bonne qualité de la récolte de blé tendre. 58% du blé tendre est classé supérieur ou premium (contre 20% l’an dernier), d’après les résultats provisoires (sur 60% du nombre final d’échantillons attendu) d’une enquête avec Arvalis à l’entrée des silos. Caractéristique marquante de la récolte 2017, le taux de protéines dépasse 11,5 % pour 96 % du blé tendre (sur la base de 77 % des échantillons). Le PS (poids spécifique) s’améliore très nettement avec 73% du blé tendre au-dessus de 76 kg/hl contre seulement 25% l’an dernier, la récolte 2016 ayant vu sa qualité dégradée par la pluie. Concernant l’indice de chute de Hagberg, les 240 secondes sont dépassées pour 83 % du blé tendre (sur 73% du nombre final d’échantillons attendu) contre 76 % l’an dernier. L’enquête montre aussi que les blés collectés conviennent bien à la panification avec 84% d’entre eux qui affichent un W (force boulangère) supérieur à 170, selon des résultats partiels sur 51 % des échantillons.

Didier Bouville

Selon une étude publiée le 23 août par la société britannique de livraison de plats à domicile Caterwings, un smicard français doit travailler 2 heures et 12 minutes s’il veut s’acheter un kg de viande bovine (poulet: 48 minutes ; porc: 1h et 12 minutes ; agneau : 2h et 36 minutes). Selon Caterwings, il lui faudrait dix fois moins de temps de travail qu’un travailleur indonésien (payé au salaire minimum), qui devrait consacrer 23 heures et 35 minutes de travail pour s’acheter un kg de viande (7 heures et 18 minutes pour le poulet). Parmi un classement de 52 pays, la France se classe comme le 10ème pays où la viande bovine est la plus abordable à un travailleur au salaire minimum. Le Danemark se place en tête du classement (1 heure de travail pour un kg de viande bovine).

Didier Bouville

L’initiative 4 pour 1000 sur la séquestration du carbone dans les sols, lancée par Stéphane Le Foll en 2015, a remporté, le 22 août, le prix de «politique d’avenir visionnaire» du World Future Council (conseil d’experts politiques internationaux), remis cette année en partenariat avec le CNULCD (convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification). Chaque année, le World Future Council sélectionne un sujet sur lequel «des avancées politiques s’avèrent urgentes», explique l’organisation dans un communiqué. En 2017, la désertification a été retenue comme thème, et le CNULCD comme partenaire. Outre l’initiative 4 pour 1000, d’autres politiques ont été récompensées parmi les 26 pré-sélectionnées, au titre de politiques déjà mises en place et évaluables: la loi de la République Populaire de Chine sur la prévention de la désertification, la stratégie jordanienne transformant une pratique ancestrale indigène de pâturage en loi, ou encore le schéma d’industrialisation agricole durable en Ethiopie qui a permis de «restaurer des terres sur une grande échelle.»

Didier Bouville

Dans un décret du 21 août paru le 22 août, le ministère de l’Agriculture précise certaines conditions d’éligibilité aux aides du second pilier et définit les principes du régime de sanction en cas de manquement aux obligations. Il introduit également la possibilité de «plafonner les co-financements nationaux», précise le décret. Le texte prévoit la parution de deux arrêtés: l’un, paru ce même jour, fixant les conditions d’éligibilité aux aides du second pilier (montants planchers, chargement par hectare, part de prairies admissibles …), l’autre, à paraître, doit fixer «le montant minimal, tous financeurs confondus, en deça duquel les demandes d’aides annuelles ne sont pas acceptées».

Didier Bouville

Le prix du blé tendre subit une forte pression à la baisse. Au 21 août, le prix Euronext finit à 152,50 €/t et le prix rendu Rouen à 151 €/t, selon la Dépêche. Plusieurs facteurs baissiers viennent s’accumuler. Le premier est lié à une excellente récolte mer Noir. Ainsi, en Russie, le rendement estimé est de 4,12 t/ha en 2017 contre 3,5 t/ha en 2017 qui était une année moyenne. Le rendement est aussi supérieur à la moyenne en Ukraine. Par ailleurs, le cours de l’euro particulièrement élevé par rapport au dollar (1 € = 1,18 $ au 21/08), pénalise le blé européen à l’export, au point qu’aucune origine européenne n’arrive à remporter un appel d’offre sur l’Egypte, hormis la Roumanie. Mais, autre difficulté selon la Dépêche, un bateau roumain de blé tendre risque d’être refusé par les Egyptiens en raison de la présence de graines de pavot dans le blé tendre. Cette information a provoqué une chute des cours Euronext de 3,50 €/t échéance septembre et de 2,25 €/t échéance décembre sur la seule journée du 21 août.

Didier Bouville

L’Ania (association nationale des industries alimentaires) a affirmé dans un communiqué le 18 août que «les entreprises poursuivent les analyses» pour identifier la présence d’œufs ou d’ovoproduits provenant d’élevages contaminés par le fipronil. La veille, le ministère de l’Agriculture publiait la liste des produits identifiés non conformes et retirés du marché, tout en précisant qu’il est «fortement probable que d’autres produits s’ajoutent à la liste.» Dans la première liste du 17 août, 17 produits (gaufres et mini gaufres) originaires des Pays-Bas et vendus en France étaient concernés. Ils ont été retirés du marché. Le 19 août, le ministère de l’Agriculture a publié une liste actualisée qui comporte désormais 20 références de produits contenant des traces de fipronil vendus en France, dont notamment des gaufres et des gâteaux frangipane fabriqués aux Pays-Bas ou en Belgique. Cette liste est disponible sur le site du ministère de l’Agriculture :

(http://agriculture.gouv.fr/fipronil-liste-des-produits-retires-de-la-vente-en-france).

Didier Bouville

Deux loups ont été abattus en Savoie, dans le cadre des opérations autorisées en cas d’attaques de troupeaux, a annoncé la préfecture de Savoie le 18 août. Selon le communiqué, l’animal tué le 15 août à Valloire est un jeune adulte femelle de 25 kilos et celui abattu les 17 août à La Léchère est un jeune adulte mâle de 35 kilos. Ces abattages font suite à la délivrance d’autorisations «de tirs de défense renforcée» à des éleveurs victimes d’attaques récurrentes sur leurs troupeaux. Les animaux abattus seront décomptés du quota établi par l’arrêté du 18 juillet 2017 fixant à 40 le nombre maximum de loups dont la destruction pourra être autorisée sur le territoire français pour la période allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018.

Didier Bouville

L’ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a plaidé, dans l’affaire des oeufs contaminés au fipronil, pour des sanctions européennes envers les Etats qui tardent à informer leurs voisins de problèmes sanitaires. «Au niveau européen, il y a un réseau de vétérinaires qui fonctionne, encore faut-il que l’information de départ soit bien donnée. Et là, il semble qu’il y ait eu des manquements», a-t-il constaté. «J’ai entendu ce qu’a dit hier le ministre belge, cela me parait clair. Il y un manquement à une règle de solidarité par rapport à des enjeux sanitaires qu’il va falloir absolument corriger».

Eva DZ

L’APCA, la FNSEA, les Irrigants de France et les JA estiment que la volonté du gouvernement sur la gestion de l’eau offre «des ouvertures prometteuses très attendues». La veille, les ministres Nicolas Hulot et Stéphane Travert ont présenté une communication sur la gestion quantitative de l’eau. Parmi les solutions à l’étude, figure celle d’accélérer la réalisation de projets de stockage hivernal de l’eau. Pour Eric Frétillère, président des Irrigants de France, «favoriser la réutilisation des eaux usées traitées» est aussi un point «très positif» parmi les solutions proposées par le Gouvernement.

Eva DZ