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La dernière évaluation de l’état des cultures céréalières par Céré’Obs, pour la semaine 23, se terminant le 10 juin, se traduit par une baisse sensible de la notation des blés et du maïs. Le blé tendre classé « bon à très bon » correspond à 76 % des cultures (79 % la semaine précédente). Le blé dur ressort à 72 % (74), l’orge d’hiver à 74 % (75), l’orge de printemps à 77 % (78) et le maïs, qui avait déjà accusé une perte de 7 points à 77 % la semaine précédente, tombe à 74 % ; l’AGPM constate que les dernières parcelles à emblaver n’ont parfois pas pu l’être en raison des graves intempéries.

Didier Bouville

Foodwatch a révélé le 16 juin qu’une soixantaine d’élevages de volaille produisant des œufs bio aux Pays-Bas ont utilisé une quinzaine d’insecticides et désinfectants non autorisés. Un an après le scandale des œufs contaminés au fipronil, qui s’est répandue en Europe en août 2017, Foodwatch affirme que le fipronil n’est que « le sommet de l’iceberg ». L’association a publié les rapports d’inspection de l’organisme de certification néerlandais Skal Biocontrole auprès de 250 fermes d’œufs biologiques, datant de janvier 2016 à février 2018. Alors que les rapports émis jusqu’à l’été 2017 indiquaient que les élevages répondaient aux exigences biologiques, de nouvelles « inspections ciblées » menées par Skal après le scandale des œufs contaminés ont révélé l’utilisation de fipronil et d’autres insecticides ou désinfectants interdits tels que : MenthoBoast, MiteClean, CID 20, Kilcox, Virocid, Inciprop Extra, Kickstart, M50Q et Macrodes. « Il semble que les inspections régulières avant la crise du fipronil aient été plutôt superficielles », a commenté Foodwatch Pays-Bas qui a ajouté : « Si le contrôle ne s’améliore pas, on s’attend à un autre scandale alimentaire ». Environ 73 000 œufs en provenance des Pays-Bas et contaminés au fipronil ont été rappelés le 12 juin en Allemagne.

Didier Bouville

Les changements sociétaux ont été au cœur des préoccupations des tables rondes du 76e congrès du syndicat aval des métiers de la viande (Fedev) qui s’est tenu les 14 et 15 juin à Nantes. «Face aux attaques des végans, on s’est construit et armé», a affirmé Gilles Gauthier, président de la Fedev. «Nous ne gagnerons rien à discréditer nos adversaires», a témoigné Christine Roguet, coordinatrice du projet Accept. Lydie Bernard, éleveuse et vice présidente de la région Pays de la Loire, a proposé à la profession «de reprendre la main, pour faire comprendre à l’urbain». Témoin de la journée, Pascal Perri, économiste, a enjoint les filières viande à « trouver leurs ambassadeurs ». « Vous devez élargir le cercle de vos amis, car aujourd’hui la charge de la preuve vous revient», leur a-t-il conseillé. «Nous devons former une union sacrée» a exhorté Gilles Gauthier, président de Fedev à l’ensemble des familles professionnelles des filières viande, lors des conclusions du congrès annuel de la Fedev. «Nous sommes la risée de nos concurrents européens qui se nourrissent de nos divisions», mais aussi «des pouvoirs publics, lorsque nous arrivons chacun de notre côté, ils nous cueillent comme des pâquerettes». Ainsi, il a demandé à l’amont, à l’aval mais aussi à la distribution d’établir ensemble, lors d’un séminaire des présidents «un plan d’action clair et précis».

Didier Bouville

Le 14 juin, Gian Marco Centinaio, membre de la Lega (Ligue, extrême droite) a annoncé, dans le journal italien la Stampa, que l’Italie pourrait ne pas ratifier l’accord de libre-échange avec le Canada car « il ne protège qu’une petite partie de nos appellations d’origine protégée (AOP) et de nos indications géographiques protégées (IGP) ». Cette décision pourrait mettre en péril l’application du CETA. Approuvé en février 2017, par le Parlement européen, cet accord est entré en vigueur à titre provisoire en septembre dernier, mais il doit encore être ratifié par les parlements des pays membres pour produire tous ses effets.

Didier Bouville

Le rapporteur à l’Assemblée nationale du projet de loi issu des Etats généraux de l’alimentation, Jean-Baptiste Moreau, se déclare «sceptique», après l’examen du texte par les sénateurs de la commission des affaires économiques, le 13 juin. «Je ne veux pas préjuger des débats en séance publique, mais cela va être excessivement compliqué de trouver un accord», estime-t-il. Le texte étant soumis à une procédure accélérée, une commission mixte paritaire (CMP) est prévue afin de trouver un accord entre les deux chambres ; elle devrait se dérouler autour du 16 juillet. Jean-Baptiste Moreau cite trois points de blocage: la suppression des rabais/ristournes sur les phytos retirée du texte par les sénateurs, la séparation de la vente et du conseil «vidée de sa substance», tout comme la réforme du statut de la coopération.

Didier Bouville

Le 12 juin, les sénateurs de la commission des affaires économiques ont adopté un amendement martelant que dans tout accord de libre-échange, les normes de production doivent être comparables. « Il s’agit ici de s’assurer de la qualité des produits qui seront destinés aux consommateurs européens, tout en protégeant nos agriculteurs d’une concurrence qui pourrait s’avérer déloyale », explique l’amendement. Ce dernier ajoute un alinéa à l’article 11 undecies dans lequel il est écrit qu’il convient de s’assurer de la « réciprocité effective […] d’une exigence de normes de production comparables, ainsi que d’un degré élevé d’exigence dans l’élaboration de normes communes sociales, environnementales, sanitaires, phytosanitaires et relatives au bien-être animal. »

Didier Bouville

Alors que les députés socialistes avaient bataillé pour introduire les contrats tripartites, appelés « conventions interprofessionnelles alimentaires territoriales », dans le projet de loi relatif aux relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire, les sénateurs de la commission des affaires économiques en ont décidé autrement. Ainsi, ils ont adopté un amendement du rapporteur Michel Raison supprimant l’article fixant les clauses et la durée de trois ans à toute « convention interprofessionnelle alimentaire territoriale ». En effet, ils ont considéré que, bien que ces contrats soient « pertinents pour assurer une meilleure répartition de la valeur », la « fixation dans la loi d’un cadre contraignant » n’est pas justifiée, les acteurs se saisissant déjà de tels dispositifs, sans « aucune disposition législative ».

Didier Bouville

En écho direct à l’envolée des cours du beurre suivie d’une pénurie en supermarché, les sénateurs de la commission des affaires économiques ont adopté un amendement du rapporteur Michel Raison mettant en place la révision automatique des prix par le fournisseur en cas d’envolée des cours. Ainsi, lorsque le cours d’un produit agricole subit « une augmentation supérieure à un seuil défini par décret » ou par l’interprofession, alors, le prix du produit fini, composé à plus de 50 % de ce produit agricole, est « automatiquement révisé à la hausse ». Le même mécanisme est applicable en cas de baisse mais uniquement si elle est « successive à la hausse ayant déclenché la révision automatique du prix ».

Didier Bouville

Les sénateurs ont adopté, le 12 juin, un amendement stipulant qu’«en cas de défaut constaté des organisations interprofessionnelles», l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM) disposera «d’une période de trois mois» pour fournir des indicateurs de coûts de production suite à la demande d’un des membres de l’organisation interprofessionnelle. Cet amendement vise donc à renforcer l’amendement du député LREM Grégory Besson-Moreau, qui donne aux interprofessions le rôle de la diffusion de ces indicateurs, ou à défaut à l’OFPM. Cet amendement avait été adopté, lors de la séance publique, contre l’avis du gouvernement et du rapporteur sous couvert de liberté contractuelle.

Didier Bouville

« Avons-nous besoin de handicaper gravement notre agriculture ? ». C’est en ces termes que Christian Jacob, président du groupe LR de l’Assemblée nationale a fait écho le 12 juin lors de la séance des questions au gouvernement, aux manifestations de la FNSEA et des JA suite au projet de Total d’importer de l’huile de palme. En réponse, Édouard Philippe insiste sur le fait que « la décision d’adapter l’outil industriel de la Mède a été prise en 2015, afin de trouver une solution qui permettrait durablement de sauver des emplois » et «garantir une production française d’agrocarburants ». Ainsi, le gouvernement est « dans une démarche cohérente et rationnelle en tenant un engagement pris par d’autres ». De plus, le premier ministre affirme que « cette installation de la Mède » permettra « de tenir les engagements de produire 7 % de la totalité des carburants en biocarburant ». Brune Poirson, secrétaire d’État à la Transition écologique, confirme que « l’objectif est de substituer une production française à des importations contenant de l’huile de palme » car la France importe aujourd’hui des agrocarburants fabriqués à partir d’huile de palme. Pour rassurer la filière, elle assure que la Mède utilisera « 50 000 tonnes de colza français ».

Didier Bouville