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La France s’apprête à créer une « start-up d’Etat » pour donner une visibilité aux agriculteurs qui abandonnent ou n’utilisent pas de glyphosate, a annoncé le 9 octobre le président Macron. « On fera l’annonce dans quelques jours ou quelques semaines, moi j’ai demandé (cette start-up) aux équipes (…), parce que je ne lâche jamais une bataille », a affirmé le chef de l’Etat, interrogé sur sa politique de sortie du glyphosate en trois ans lors d’une rencontre avec des entrepreneurs à Paris. « Créons une start up d’Etat, qu’on va incuber, on va voir comment on l’appelle » avec un message disant « +je m’engage contre le glyphosate+ », a expliqué le président de la République. « Tous les agriculteurs qui sont prêts à y aller s’inscrivent, rendent la chose visible, mettent la pression sur les autres, créent de la traçabilité pour dire tout ce qui est fait sans glyphosate », a poursuivi le chef de l’Etat. Emmanuel Macron a fait cette proposition lors d’une rencontre avec les filières et interprofessions agricoles mardi matin à l’Elysée, a-t-il dit. « Il y en a qui sont en train de me dire +on sort du glyphosate en deux ans+ et on le fait grâce à la technologie », a-t-il rapporté.

Didier Bouville

Le 27e Sommet de l’élevage, organisé du 3 au 5 octobre 2018 à Cournon (Puy-de-Dôme), a accueilli 95 000 visiteurs (93 000 en 2017, ndlr), dont 4 800 visiteurs internationaux (4 500 en 2017, ndlr), indique un communiqué du 6 octobre. Les organisateurs soulignent également «la satisfaction des exposants» ainsi que «l’ambiance des affaires (…) plutôt bonne dans les allées.»

Didier Bouville

Une hausse de 1,5°C de la température de la planète aura des conséquences en chaîne sur la production agricole, alerte le GIEC dans son 6e rapport d’évaluation, publié le 8 octobre. En Europe, les agriculteurs du bassin méditerranéen manqueront d’eau : le groupe d’experts prévoit que, dans cette région, les périodes sèches dureront en moyenne 5 mois par an, contre 3 mois aujourd’hui, à cause d’une baisse de 10% des précipitations. Au delà de 2°C, un «effet de seuil» sera franchi en matière d’extrêmes climatiques. Grêles, inondations, sécheresses, orages : «ces événements rares deviendront la norme», prévient Joël Guiot, paléoclimatologue au CNRS, qui a contribué au rapport.

Didier Bouville

Dans une publication, Agreste annonce que d’après les estimations établies le 11 octobre, la production viticole s’élèverait en 2018 à 46,7 millions d’hectolitres. Elle serait donc supérieure de 27 % à la production de 2017, et de 6 % à la moyenne quinquennale. La production nationale a été revue à la hausse par rapport aux prévisions du mois d’août qui établissaient la récolte à 46,1 Mhl. Pour Agreste cette augmentation des prévisions est due à des précipitations favorables de la fin du mois d’août et à une meilleure appréciation des pertes de production dues à la sécheresse ou au mildiou. Les vendanges se sont achevées fin septembre dans la majorité des vignobles. L’organisme note cependant que le mildiou a été particulièrement virulent depuis le printemps 2018, dans les bassins de la façade atlantique et surtout de la Méditerranée, où il a entraîné des pertes de récolte. De plus, la canicule estivale a ralenti la maturation des raisins et provoqué, dans certains bassins, un stress hydrique. D’après Agreste, la sécheresse n’aurait affecté les volumes que localement et n’aurait donc pas eu une grande incidence sur les volumes nationaux car les réserves hydriques des sols en début d’été avaient été excédentaires par rapport à la moyenne sur 30 ans.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a annoncé le 4 octobre la signature, au Sommet de l’élevage, d’un accord avec le ministre turc de l’agriculture, pour «faciliter les exportations de bovins français vers la Turquie». Les discussions doivent se poursuivre pour «s’assurer de la pleine mise en œuvre opérationnelle de ces nouvelles dispositions, en particulier s’agissant des modalités des quarantaines d’animaux avant départ», précise un communiqué. L’accès au marché turc a connu de nombreux rebondissements depuis 10 ans. Il s’était fermé en décembre 2011 après la reconnaissance par la France du génocide arménien. Il avait rouvert en 2015, de janvier à septembre, jusqu’à la détection du sérotype 8 du virus de la fièvre catarrhale ovine (FCO). Il a rouvert depuis fin 2017, mais jusqu’ici à des conditions très strictes.

Didier Bouville

La séance du 4 octobre du marché du porc breton (MPB) s’est achevée sur une cotation à 1,198 euro le kilo, en baisse de 2 centimes le kilo. «Une barre psychologique pour les éleveurs», commentait le matin même Paul Rouche, directeur délégué de Culture viande (industriels de l’abattage découpe) en conférence de presse. Depuis le début de l’année, les prix sont en recul de 18% par rapport à l’an passé, rappelait-il. La faute à une offre européenne «très importante», en hausse de 2%, une consommation des ménages français en recul de 5%, et un commerce extérieur français en recul de 4% vers les pays tiers, résume Paul Rouche. La menace des cas de peste porcine africaine (PPA) apparus en Belgique ajoute de la tension: «Si nous sommes contaminés, le prix baisserait de 25-30%», assure-t-il.

Didier Bouville

Éleveurs et industriels de la viande bovine de 22 départements du Massif Central ont annoncé, le 5 octobre au Sommet de l’élevage, le lancement d’une marque collective de viande, «alt. 1886» (c’est l’altitude du Puy de Sancy, point culminant de la région). Cinq coopératives, trois industriels privés et un groupement de producteurs sont impliqués dans la démarche «Plus de 10.000 éleveurs du Massif Central, première prairie d’Europe, sont potentiellement concernés par le projet», estime Patrick Bénézit, président de la FRSEA Massif Central, qui s’est inspiré d’une démarche collective similaire, «Origine green», lancée par les éleveurs irlandais pour valoriser leur propre système herbager. Le cahier des charges des côtes de bœuf ou des burgers alt. 1886 dispose que les éleveurs possèdent au moins 70% de prairie, qu’ils n’élèvent pas plus de 100 animaux par actif installé sur l’exploitation, que l’alimentation soit sans OGM, et que le pâturage des animaux soit obligatoire. «1886 a vocation à s’ouvrir à tous les produits de la région ; on pourrait imaginer un lait ou une crème 1886», précise Tony Cornelissen, président du service interdépartemental pour l’animation du Massif Central (Sidam). La marque devrait être disponible dans les magasins ou les restaurants au début 2019.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a annoncé, le 4 octobre sur le stand d’Interbev au Sommet de l’élevage, que le versement du solde 2016 de l’aide aux veaux sous la mère et aux veaux bio aura lieu « cet automne », annonce la Fédération interprofessionnelle des viandes label rouge dans un communiqué diffusé le 5 octobre. « L’aide 2016 n’avait été que partiellement versée et il manquait 30 % de l’aide due, soit environ 25 € par veau », rappellent les professionnels. La filière «salue à cette occasion le respect des engagements pris lors des nombreux échanges avec le gouvernement». C’est pour elle «un signal très positif pour les éleveurs des démarches qualité Label Rouge et Bio, qui s’engagent au quotidien en faveur de l’environnement, du bien-être animal et de la qualité des produits. »

Didier Bouville

Face à la flambée des coûts de production des œufs, le SNIPO (syndicat national des industriels de l’œuf) « demande une répercussion rapide de ces hausses comme l’ont déjà fait les fabricants d’aliments du bétail et des syndicats agricoles ». Les matières premières, céréales et oléagineux, ont en effet augmenté compte-tenu des mauvaises conditions climatiques et économiques, et l’indice Itavi marque une hausse de 16,6 % entre décembre 2017 et août 2018, soit « une hausse du prix de revient de l’œuf de 10 % en moyenne », souligne le Snipo. Les industriels demandent donc une revalorisation rapide des prix de vente des œufs et ovoproduits, d’autant plus qu’ils subissent par ailleurs une augmentation marquée des coûts de transport et d’emballages.

Didier Bouville

Dans une note, Agreste indique qu’en aout dernier, les prix français de l’ensemble des produits agricoles se sont accrus de 1,9% par rapport à juillet 2018. En glissement annuel ils augmentent même de 4%. Les vins, les fruits, les légumes et les céréales sont les principaux contributeurs de cette hausse. De leur côté, les prix des productions animales, en particulier pour les productions porcines, sont toujours en baisses. Sous l’effet de la hausse des prix des fruits, des légumes, des viandes et des produits laitiers-œufs, les prix à la consommation des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 2,3% en un an.

Didier Bouville