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Le prochain Groupe national loup se tiendra le 28 mai à la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, d’après la FNO (éleveurs ovins). Le gouvernement devrait y annoncer le relèvement du plafond de prélèvement de 10 à 17% de la population de loups (+2% si le plafond est atteint en cours d’année), tel qu’évoqué par Emmanuel Macron le 7 mars. Lors de cette réunion, le préfet coordinateur devrait proposer d’autres évolutions pour le plan loup 2018-2023, comme la création de «cercles zéro» (zones les plus prédatées). L’accès aux tirs de défense pourrait y être facilité et autorisé à partir de juillet (au lieu de septembre). «Cette mesure correspond à une de nos demandes, se félicite demande Claude Font, élu de la FNO en charge du dossier. Nous attendons désormais de voir sur quels critères ces zones seront définies et si cette définition correspondra à la réalité du terrain.» Toujours le 28 mai, le gouvernement devrait confirmer que l’effectif de loups a dépassé les 500 individus, soit le seuil de viabilité de l’espèce et l’objectif du plan loup pour 2023. «Dans certains départements, la pression monte et il pourrait y avoir des actions» avant le 28 mai, prévient Claude Font, donnant l’exemple des Hautes-Alpes.

Didier Bouville

Le 20 mai, à Luxembourg, Théo de Jager, président de la WFO (Word Farmer Organisation) a annoncé que le prix OMA 2019 ( les « awards » de la WFO ) était cette année attribué aux femmes présidentes des organisations agricoles nationales, régionales et globales. Quinze présidentes, dont quatre en Europe, ont ainsi été récompensées pour leur combat en faveur de l’agriculture qui permet aux organisations de déployer pleinement leur potentiel. La WFO estime que leur vision donne une forte impulsion pour la réalisation des objectifs de développement durable et que leur engagement fait avancer l’ensemble de la société vers l’égalité des chances et la valorisation de la diversité. Pendant la cérémonie d’ouverture le président a remis, en main propre, le prix à Christiane Lambert, ainsi qu’à Mme Nsimadala (Présidente EAFF – Afrique de l’Est) et Mme Milne (membre du board et présidente de Federated Farmers New Zealand).

Didier Bouville

Dans un référé rendu public le 20 mai, la Cour des comptes fait un bilan assez négatif de la politique nationale de soutiens publics aux exportations agricoles et agroalimentaires, qu’elle a examinée pour les exercices 2013-2017. La Cour estime que les administrations centrales concernées (Agriculture, Economie, Affaires étrangères) n’ont pas de «diagnostic satisfaisant et partagé» des causes de la baisse de l’excédent commercial agri-agro (-36% entre 2007 et 2017). Elle regrette la multiplication des «plans stratégiques» visant à l’amélioration du commerce extérieur (neuf sur 2012-2018) et leur trop faible évaluation. Elle pointe aussi du doigt le «trop grand nombre d’acteurs» intervenant dans le soutien à l’export et «l’absence de communication internationale sur une « marque France »».

Didier Bouville

Dans son discours de clôture de l’assemblée générale du Snia (fabricants d’aliments) les 17 et 18 mai, à Rodez, on président, François Cholat, a demandé «un plan protéines à deux entrées. La première entrée est «basée sur la massification et la compétitivité» et la seconde «répond à de nouvelles valorisations, aux équilibres économiques tirés par de nouvelles attentes de consommation.» «Notre secteur doit rester compétitif», ajoute celui qui a défendu les matières premières importées, «indispensables pour permettre à notre agriculture d’exporter». Pour François Cholat, la compétitivité passera aussi par l’autorisation pour les camions de transporter 35 t au lieu de 32 actuellement. Déjà appliquée en zones de plaine, cette demande récurrente du Snia serait une «réelle amélioration pour les zones d’élevage avec un accès difficile». Après une décennie de baisse continue, les fabrications d’aliments du bétail se sont légèrement redressées en 2018, à 20,8 Mt (+0,6% par rapport à 2017). Une reprise fragile et principalement due au redémarrage de la filière canards gras après l’influenza aviaire.

Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 23 mai 2019.

Didier Bouville

Plus de 1 200 scientifiques, agriculteurs et décideurs publics issus de plus de 100 pays se réunissent du 19 au 22 mai à Montpellier, à l’occasion du Congrès mondial d’agroforesterie, organisé par l’Inra et le Cirad, avec le centre de recherche international World Agroforestry.

Il s’agit de la quatrième édition de cet évènement, qui a lieu tous les cinq ans pour promouvoir l’agroforesterie au niveau international. Cette année, l’objectif est de «renforcer les liens entre science, société et politiques publiques», pour que les «solutions techniques» de l’agroforesterie «s’intègrent» aux décisions politiques.

Une association internationale sera officiellement lancée pendant le congrès. L’Union internationale de l’agroforesterie (IUAF) regroupera un «réseau d’entités indépendantes, partageant une mission commune et des objectifs similaires en agroforesterie», pour des «échanges d’informations» et une «meilleure coopération».

Didier Bouville

Selon une étude franco-australienne menée par l’Inra, publiée dans la revue «Trends in Plant Science» le 16 mai, l’augmentation de la teneur en CO2 dans l’atmosphère entraîne, «à l’échelle globale», une augmentation proportionnelle de la photosynthèse des végétaux, ce qui «ralentit l’augmentation de CO2 atmosphérique». «Jusqu’à présent, les scientifiques n’avaient pas d’estimation sur l’intensité de la réponse de la biosphère mondiale à la hausse du CO2 mondiale», remarque l’Inra. Selon ces travaux, l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère a pour conséquence «d’accroître la surface» des feuilles des végétaux, ce qui leur permet de «capter encore plus de CO2». «Les plantes s’efforcent de ralentir les effets du changement climatique causés par l’homme», commente l’Inra, qui précise que «la concentration de CO2 dans l’atmosphère a augmenté de 30% en un siècle». Les scientifiques préviennent toutefois que «les bouleversements climatiques de plus en plus fréquents, ont le potentiel de stresser considérablement la végétation terrestre et de ralentir leur croissance.»

Didier Bouville

Le Conseil constitutionnel a censuré le 16 mai un article de la loi Pacte qui visait à assouplir l’interdiction de produire des phytos non autorisés. Selon les Sages, l’article 18 ne présente «pas de lien, même indirect, avec les dispositions qui figuraient dans le projet de loi» initial. La loi Pacte prévoyait de décaler de 2022 à 2025 l’interdiction de produire des phytos non approuvés dans l’UE. Cette disposition, votée après de vifs débats à l’Assemblée, avait été présentée par le gouvernement comme une mesure de «compromis». L’interdiction promulguée initialement en novembre dans la loi Egalim visait à la fois la production, le stockage et la circulation de phytos non autorisés.

Didier Bouville

Un rapport sénatorial préconise un «plan national d’adaptation de l’agriculture» au changement climatique

Dans un vaste rapport sur «l’adaptation de la France aux dérèglements climatiques» à horizon 2050, les sénateurs Ronan Dantec (EELV) et Jean-Yves Roux (PS) appellent à la mise en place d’un «plan national d’adaptation de l’agriculture» et d’une «grande loi» pour préparer plus «activement» la France au réchauffement climatique. Selon eux, l’agriculture est le «secteur le plus touché», à travers la «baisse des rendements», la «fragilisation de la santé animale et végétale» et les «sécheresses». Pour les sénateurs, il faut que les pouvoirs publics et les filières «soutiennent davantage» les agriculteurs pour se préparer à ces bouleversements. Ils préconisent par ailleurs de «mieux rémunérer les services environnementaux» et de confier aux chambres d’agriculture une «mission d’accompagnement des exploitants dans la transition». Ils appellent à développer le «stockage de l’eau», tout en le conditionnant aux changement des pratiques agricoles, en faveur d’un usage «parcimonieux de la ressource» et «d’une amélioration des rendements des réseaux d’eau». Pour eux, il faut enfin «renforcer les mécanismes de couverture assurantielle», en «tenant compte», là aussi, des «efforts d’adaptation des exploitants».

Didier Bouville

Dans un communiqué du 16 mai, la FNSEA et les JA demandent au ministère de l’Agriculture d’engager «au plus vite» les démarches auprès de la Commission européenne afin d’autoriser l’utilisation des jachères pour nourrir les animaux. Le syndicalisme majoritaire appelle les pouvoirs publics à «anticiper les déficits fourragers» dus à la sécheresse du début 2019. Selon un autre communiqué publié le 13 mai par la FRSEA et les JA d’Auvergne-Rhône-Alpes, «c’est maintenant que les jachères ont une valeur alimentaire pour les troupeaux.» «Certains Etats membres ont d’ores et déjà obtenu un report de la date de fin de déclaration en raison de cette sécheresse», avancent la FNSEA et les JA. En France, 11 départements ont pris des mesures de restriction de consommation d’eau et les précipitations sont en déficit depuis «plusieurs mois». «La sécheresse de 2018 a conduit à épuiser les ressources fourragères des exploitations», provoquant des réductions de cheptel, rappellent la FNSEA et les JA. «La situation de 2018 ne doit pas se reproduire ! La décision avait été trop tardive», estiment les deux organisations.

Didier Bouville

Pas de changement à la tête de la Fnec (éleveurs caprins), indique, le 15 mai, un communiqué de presse du syndicat lié à la FNSEA. Jacky Salingardes, éleveur en Occitanie, a été réélu, le 15 mai, président. Un poste qu’il occupe depuis 2006. Franck Moreau, éleveur dans le Centre Val de Loire, reste également à son poste de secrétaire général. Jean-Philippe Bonnefoy, éleveur en Bourgogne Franche-Comté demeure vice-président fermier et Samuel Herault, éleveur en Nouvelle Aquitaine, vice-président laitier. Cette élection fait suite au renouvellement du bureau de la Fnec lors de sa dernière assemblée générale les 10 et 11 avril dans le Cantal.

Didier Bouville