Alors que le plan Ambition bio annonçait une proportion de bio dans la surface agricole utile (SAU) de 15 % à l’horizon 2022, les sénateurs Alain Houpert (LR) et Yannick Botrel (PS), estiment dans un rapport sur le financement de l’agriculture biologique publié le 5 février que cet «objectif sera atteint au mieux en 2026». Le retard constaté serait dû, selon les parlementaires, à «un réel désengagement de l’État», comme le souligne Alain Houpert, jugeant par ailleurs que «la communication ne doit pas masquer la réalité qui est un financement défaillant». « La société devrait-elle prendre en compte les aménités de l’agriculture biologique?», s’interroge également Yannick Botrel. Dans leur rapport, les sénateurs dénoncent le modèle actuel du secteur, où «le consentement des consommateurs à acquitter des surprix est la condition principale de l’équilibre économique». Une idée que partage Guillaume Riou, président de la Fnab, qui a regretté sur Twitter que la bio soit «seulement vue sous un angle économique» dans le plan stratégique national pour la prochaine Pac, sans considérer les services environnementaux.
Didier Bouville